Comment les coalitions influencent le développement de la marine

Comment les coalitions influencent le développement de la marine

par Ilia Kramnik.

La confrontation qui a repris entre les grandes puissances, presque officiellement appelée seconde guerre froide, a forcément intensifié l’élaboration de nouveaux armements et matériel militaire. La course relancée n’a pas épargné les forces navales, malgré le conservatisme prédéterminé par la durée du cycle de vie de leur matériel. Toutefois, de nombreuses questions, auxquelles doit répondre une nouvelle phase de progrès technique, ont été posées encore au XIXème siècle, et elles restent d’actualité.

La confrontation entre les États-Unis et la Chine reste le facteur déterminant des principaux axes de développement des forces navales dans le monde aujourd’hui et dans un avenir prévisible. La partie navale de cette confrontation se distingue par le développement multivectoriel des flottes de ces deux grandes puissances avec des directions de recherche similaires en termes de nouveaux types d’armement et de matériel militaire.

L’aspect du programme de construction navale de l’armée chinoise est déterminé aujourd’hui avant tout par la construction de navires de zone océanique – le rythme de la construction de grands destroyers et croiseurs fait penser aux vitesses inhérentes aux grandes puissances navales en prévision de la Seconde Guerre mondiale. Dans les années à venir, les États-Unis ont l’intention d’accélérer la mise en service de nouveaux grands navires, mais le développement des forces légères devient aussi une priorité, qui a été récemment définie par le chef du Pentagone Mark Esper. Les États-Unis comptent relancer la construction de frégates, de petits et moyens navires de débarquement pour agir dans des zones insulaires, de navires légers, notamment optionnellement habités ou sans équipage et, enfin, de porte-avions légers.

En se faisant devancer par la Chine en 2019 de par le nombre de navires au total et en conservant le leadership en termes de navires lourds, les États-Unis ne misent pas aujourd’hui essentiellement sur les unités de combat, quelles qu’elles soient. Une grande partie du progrès actuel de tous les types des forces armées américaines est liée aux développements de systèmes de contrôle de nouvelle génération assurant un échange d’informations entre les différents systèmes de détection et de contrôle et les vecteurs d’armement en temps réel.

La confrontation entre la Chine et les États-Unis en mer ne doit pas faire de l’ombre aux processus liés au développement de la marine russe, qui se déroule également dans le cadre de la rivalité qui a repris avec les pays occidentaux. La principale particularité de la confrontation réside en l’occurrence dans un déséquilibre économique significatif, qui pousse les ingénieurs russes à trouver des solutions originales aux problèmes. Les principaux axes de développement de la flotte russe sont la modernisation de l’armement balistique, de l’ABM aux systèmes stratégiques, le développement des forces sous-marines et des moyens spéciaux appelés, d’une part, à assurer le déploiement de sa propre flotte dans les conditions les plus confortables et, de l’autre, à compliquer au maximum un tel déploiement pour l’ennemi. Ce développement est couplé à la mise en place de l’infrastructure sur la côte arctique et sur les îles de l’océan Arctique qui, comme à l’époque de la Guerre Froide, redevient une arène d’affrontement.

En parlant des tendances de développement des forces navales des pays de deuxième ou de troisième échelon, il est à noter avant tout la dépendance de leur développement de la coopération avec l’un des leaders (ou de l’équilibre entre eux), ce qui détermine en grande partie l’ensemble des solutions techniques et opérationnelles.

Il est possible d’y noter plusieurs tendances communes. En particulier, une hausse notable de l’intérêt de plusieurs pays pour les avions côtiers de l’aviation de patrouille navale. En l’occurrence, à titre de base pour l’aviation de patrouille navale sont utilisés des avions de ligne ou commerciaux régionaux relativement bon marché et largement répandus (plus rarement moyen-courrier).

En parlant de navires, dans la grande majorité de cas les puissances navales secondaires ne se préoccupent pas de la création de flottes équilibrées autosuffisantes, ce qui coûterait trop cher, en se concentrant principalement sur les moyens de défense côtière en incluant certains éléments permettant d’agir en mer lointaine et dans la zone océanique, notamment dans le cadre d’opérations de coalition.

Une telle dépendance des coalitions combinée à la nécessité d’un appui permanent du côté du fabricant d’armements et de matériel militaire, qui laissent rarement les utilisateurs finaux entretenir entièrement le matériel, rendent les pays de deuxième et de troisième échelon dépendants de l’aide des leaders de coalition, ce qui réduit significativement leur marge de manœuvre.

L’achat d’armements complexes signifie aujourd’hui également le choix de la future coalition militaire, ce qui est tout aussi important pour comprendre les perspectives d’une guerre en mer que le développement de son propre matériel naval. Ce point de vue n’est certainement pas infondé.

source : http://www.observateurcontinental.fr

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À propos de l'auteur Réseau International

Site de réflexion et de ré-information.Aujourd’hui nous assistons, à travers le monde, à une émancipation des masses vis à vis de l’information produite par les médias dits “mainstream”, et surtout vis à vis de la communication officielle, l’une et l’autre se confondant le plus souvent. Bien sûr, c’est Internet qui a permis cette émancipation. Mais pas seulement. S’il n’y avait pas eu un certain 11 Septembre, s’il n’y avait pas eu toutes ces guerres qui ont découlé de cet évènement, les choses auraient pu être bien différentes. Quelques jours après le 11 Septembre 2001, Marc-Edouard Nabe avait écrit un livre intitulé : “Une lueur d’espoir”. J’avais aimé ce titre. Il s’agissait bien d’une lueur, comme l’aube d’un jour nouveau. La lumière, progressivement, inexorablement se répandait sur la terre. Peu à peu, l’humanité sort des ténèbres. Nous n’en sommes encore qu’au début, mais cette dynamique semble irréversible. Le monde ne remerciera jamais assez Monsieur Thierry Meyssan pour avoir été à l’origine de la prise de conscience mondiale de la manipulation de l’information sur cet évènement que fut le 11 Septembre. Bien sûr, si ce n’était lui, quelqu’un d’autre l’aurait fait tôt ou tard. Mais l’Histoire est ainsi faite : la rencontre d’un homme et d’un évènement.Cette aube qui point, c’est la naissance de la vérité, en lutte contre le mensonge. Lumière contre ténèbres. J’ai espoir que la vérité triomphera car il n’existe d’ombre que par absence de lumière. L’échange d’informations à travers les blogs et forums permettra d’y parvenir. C’est la raison d’être de ce blog. Je souhaitais apporter ma modeste contribution à cette grande aventure, à travers mes réflexions, mon vécu et les divers échanges personnels que j’ai eu ici ou là. Il se veut sans prétentions, et n’a comme orientation que la recherche de la vérité, si elle existe.Chercher la vérité c’est, bien sûr, lutter contre le mensonge où qu’il se niche, mais c’est surtout une recherche éperdue de Justice.

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