DES REVENUS DÉMESURÉS: grands patrons, cadres dirigeants, show-biz et sport

DES REVENUS DÉMESURÉS: grands patrons, cadres dirigeants, show-biz et sport

Recherche menée par Robert Gil

Le revenu annuel d’un grand patron représente de 600 à 1 120 années de Smic, selon les données 2014 publiées par Proxinvest dans son 17e rapport « La rémunération des dirigeants des sociétés du SBF 120 » (septembre 2015). De 8,1 millions d’euros (équivalents à 598 années de Smic) pour Jean-Paul Agon (L’Oréal) à 15,2 millions d’euros (1 122 années de Smic) pour Carlos Ghosn, patron de Renault-Nissan.

Les revenus pris en compte dans cette étude totalisent les salaires fixes, variables et/ou exceptionnels, les stock-options et les actions gratuites. Ils ne comprennent pas, par contre, certains autres avantages comme ceux en nature (voitures, logements de fonction par exemple), les compléments de retraite sur-complémentaires alloués à certains dirigeants de grandes entreprises notamment.

Ces revenus demeurent bien supérieurs à ce que le talent, l’investissement personnel, la compétence, le niveau élevé de responsabilités ou la compétition internationale peuvent justifier. Ils vont bien au-delà de ce qu’un individu peut dépenser au cours d’une vie pour sa satisfaction personnelle. Ils garantissent un niveau de vie hors du commun, transmissible de génération en génération, et permettent de se lancer dans des stratégies d’investissements personnels (entreprises, collections artistiques, fondations, etc.). Il faut ajouter que ces dirigeants disposent aussi de mécanismes de protection considérables en cas de départ forcé de l’entreprise résultant d’une mésentente avec les actionnaires, d’erreurs stratégiques ou économiques, etc.

Les PDG ne sont pas les seuls à être les mieux rémunérés. Des très hauts cadres de certaines professions ou des sportifs peuvent avoir un revenu annuel moyen astronomique : 35 années de Smic pour un sportif de haut niveau, 23 années pour un cadre du secteur de la finance, 18 années pour un dirigeant d’entreprise salarié.

Les sommes perçues par quelques personnalités du sport ou du show-business sont astronomiques, hors de portée du commun des mortels. Elles s’expriment en centaines, voire en milliers d’années de Smic. Tony Parker, sportif français le mieux rémunéré en 2015, a perçu 19,9 millions d’euros annuels, l’équivalent de 1 138 années de Smic. Au cinéma, l’acteur et producteur Dany Boon est le mieux payé en 2013 avec des revenus annuels de 3,6 millions d’euros, plus de deux siècles de salaire minimum. Au niveau mondial, le boxeur américain Floyd Mayweather Jr. a touché en 2015, 300 millions de dollars (264 millions d’euros), soit 15 071 années du salaire minimum français. La chanteuse Katy Perry a perçu un revenu annuel en 2015, de 135 millions de dollars (119 millions d’euros), 6 781 années de Smic.

Comment ces hauts niveaux peuvent-ils être justifiés ? Même s’ils disposent très souvent d’une équipe de conseillers autour d’eux, les stars du sport ou du show-business doivent leurs revenus à un mélange de marketing, de travail et de talent personnel. Mais aussi de l’utilisation de « petites mains » qui sont embauchées à très bas coût, des salles de concerts au monde du cinéma en passant par les clubs sportifs. L’énorme audience médiatique de ces stars en fait des marques commerciales qui assurent (ou presque) à leurs employeurs une garantie de ressources. Ces derniers sont donc prêts à leur offrir des revenus considérables.

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