SOTT FOCUS: France China Foundation & Instituts Confucius — L'infiltration du régime chinois en France ou le marécage des relations franco-chinoises

SOTT FOCUS: France China Foundation & Instituts Confucius — L'infiltration du régime chinois en France ou le marécage des relations franco-chinoises

Quelques mois avant que le virus de Wuhan ne mette la vie de tous entre parenthèses et prépare, en plus du million de morts dans le monde, des centaines de milliers de pertes d’emplois en France, le sujet de la Chine était à l’agenda de l’Assemblée Nationale française, à travers les questions posées par la révision de la loi de bioéthique. Dans celles-ci ressortait, saillante, la question des prélèvements forcés d’organes en Chine et de la possible responsabilité de la France : Premièrement, a-t-elle oui ou non été associée, à travers des dizaines de partenariats hospitaliers, à la formation des chirurgiens chinois qui aujourd’hui tuent des prisonniers de conscience et s’enrichissent en vendant leurs organes à de riches demandeurs venus du monde entier ? Deuxièmement, ferme-t-elle les yeux sur le voyage en Chine de malades français qui iraient y acheter à prix d’or un organe, en provoquant la mort d’un ou d’une innocente ? Ces questions sont légitimes quand bien même il est très difficile de mesurer l’ampleur du problème, qui n’est certes pas l’apanage de la Chine.

Macron & Xi Jiping

© Getty Images

Ces deux questions méritaient donc d’être posées et la clarté d’être faite. Pour le premier point, il eut suffi de corréler les programmes de formation de chirurgiens chinois des vingt dernières années — tous bien précisément archivés dans les registres du Ministère de la Santé — et les lieux où, aujourd’hui en Chine, des assassinats seraient commis. Pour le second, d’appliquer la loi existante, qui exige une traçabilité totale du devenir des demandeurs d’organes, et expliquer alors pourquoi et comment plusieurs centaines d’entre eux disparaissent chaque année des listes d’attente des dons d’organes en France.

D’après l’Institut européen de Bioéthique, et contrairement à ce que le gouvernement Chinois annonçait en 2015 [Voir : Chine : fin des prélèvements d’organes sur les prisonniers], il semblerait que la Chine pratique toujours le prélèvement d’organe sur des prisonniers condamnés à mort. Plus encore, cette pratique touche également des prisonniers politiques, dont les organes sont prélevés sans condamnation à mort. Sont visés en particulier les membres de communautés religieuses ciblées par le Parti Communiste Chinois, comme l’explique dans une récente interview pour le magazine en ligne Bitter Winter le Professeur Huige Li, expert sur la question. Le prélèvement d’organes sur des prisonniers politiques était dénoncé depuis 2007, dans un rapport des juristes David Matas et David Kilgour, qui tiraient la sonnette d’alarme sur le sujet.

La Chine nie toutefois l’existence de cette pratique. Le gouvernement Chinois reconnaît l’existence de prélèvements d’organes sur des condamnés à mort, et affirme y avoir mis fin en 2015, mais assure que les organes aujourd’hui utilisés pour des opérations médicales en Chine proviennent uniquement de dons volontaires. Toutefois, les chiffres semblent indiquer une incohérence entre le nombre de donneurs, et le nombre d’organes utilisés. Le très faible temps d’attente pour la réception d’un organe en Chine est également révélateur d’une anomalie : il est de l’ordre de la semaine, là où il est en moyenne de 3 à 5 ans au Etats-Unis.

D’après les statistiques officielles de l’Agence de Biomédecine, près de 400 personnes « disparaissent » chaque année des listes d’attente d’organe en France. Des malades qui n’ont pas été transplantés, qui ne sont pas décédés mais qui sortent magiquement des statistiques. Où sont passés ces patients ?

Et en juillet 2019, le Sénat français évoquait lui aussi le sujet du prélèvement forcé d’organes en Chine :

Le 17 juin 2019, « China tribunal », un groupe de juristes et de chercheurs se présentant comme un tribunal indépendant et mis en place par la coalition internationale pour mettre fin aux abus des transplantations en Chine (ETAC) a présenté son rapport. Il en conclue « à l’unanimité, et au-delà de tout doute raisonnable, que le prélèvement forcé d’organes sur des prisonniers d’opinion est pratiqué depuis longtemps en Chine et concerne un nombre très important de victimes ».
[…]
Outre les dramatiques atteintes aux droits de l’homme constatées par le groupe d’experts, ces prélèvements forcés d’organes posent une question de santé publique. En effet, compte tenu de l’augmentation constante du nombre de maladies nécessitant une transplantation et des listes d’attentes grandissantes, les malades français recherchent des solutions rapides et moins onéreuses pour traiter leurs problèmes médicaux. Par conséquent, un véritable marché de la transplantation incontrôlée s’est ouvert, sans que les prélèvements d’organes respectent les normes éthiques et où les citoyens français sont exposés à des risques sanitaires.

Pourtant, et malgré une trentaine de propositions déposées par autant de députés et soutenues par un grand nombre de leurs collègues, le gouvernement a bloqué toute évolution de la loi de bioéthique sur ces points. « On ne veut pas savoir », semble-t-il dire. Ou bien on sait déjà.

Sous la pression de tribunes publiées par des parlementaires dans de grands quotidiens nationaux, il — le gouvernement français — a fini par lâcher du lest en annonçant qu’il signerait la Convention dite de Compostelle. Cette convention du Conseil de l’Europe pénalise le trafic d’organes humains et les complicités dans celui-ci. On n’aurait pu imaginer, pour un pays comme la France, de signature plus aisément acceptée. Et pourtant, le Ministère de la Santé comme celui de la Recherche — et derrière eux bien sûr l’Elysée — ont freiné des quatre fers, pour finalement n’accepter un texte que si profondément modifié qu’il en est devenu inapplicable. La France n’étant pas un pays ciblé par cette Convention, pourquoi tant d’efforts pour bloquer un texte qui n’aurait dû gêner que le régime chinois ?

Des liens d’intérêts hauts-placés dans le gouvernement français ?

La complaisance française vis-à-vis de la Chine a été une nouvelle fois, et vivement, illustrée sur la période mars-avril 2020 : alors que les masques manquaient déjà sur le territoire et dans les hôpitaux, l’exécutif français gardait un silence de plomb. Il n’y avait plus de matériel de protection des soignants en France alors que, le 19 février, la France avait expédié, solidarité internationale légitime, 17 tonnes de matériel médical en soutien à la Chine.

Un mois et demi plus tard, Pékin refusait d’appliquer la réciproque et engageait ce que certains ont pudiquement appelé « la diplomatie des masques. » Des diplomates américains de haut-rang croyaient alors savoir que Pékin exigeait de Paris qu’un accord de fourniture d’équipements de 5G soit passé avec Huawei avant de débloquer les autorisations d’export de masques chirurgicaux. Si ce point n’a pas pu être confirmé par d’autres sources, il est par contre établi que des entreprises internationales de matériel médical basées en Chine avaient à cette période déjà produit des centaines de millions de masques, mais n’étaient pas autorisées à les expédier en absence d’accord du gouvernement chinois.

Ce qui aurait dû être un scandale international a été totalement passé sous silence et n’a jamais été abordé publiquement ni par l’Élysée, ni par le Ministre de la Santé Olivier Véran. On ne peut s’empêcher de s’interroger sur l’influence du conseiller de M. Véran chargé de la question du Covid-19, Antoine Tesnière. Celui-ci, sans que personne en soit choqué, cumule sa fonction au Ministère avec celle de directeur général d’ILumens, une plateforme de formation médicale qui a pour grand client…. le gouvernement chinois. Il co-pilote par ailleurs la « France China Foundation ».

La France China Foundation

Les États-Unis avaient leur French America Foundation pour imposer leur influence sur les politiques français ; maintenant avec le virage communiste du parti démocrate, on voit que les influences se sont déplacées en Asie et surtout en Chine. La France a choisi de suivre cette voix qu’il faut mettre en perspective avec la crise mondiale et le transfert économique et industriel. Créée en 2012 par une équipe de diplomates, d’entrepreneurs et d’artistes, la France China Foundation a pour vocation de favoriser le développement de liens durables et amicaux entre personnalités françaises et chinoises, de stimuler leur intérêt pour l’autre pays et d’encourager la création de projets conjoints.

Son activité principale consiste à organiser un programme annuel « Young Leaders » franco-chinois, alternativement en France et en Chine. Ce séminaire de quatre jours réunit une quarantaine de hauts potentiels français et chinois, sélectionnés pour leur parcours exceptionnel dans le domaine politique, économique ou culturel. Grâce à la programmation d’événements réguliers, la France China Foundation développe et anime ce réseau franco-chinois récemment créé. Elle organise régulièrement des petits-déjeuners réunissant des décideurs français et chinois et des Young Leaders autour de personnalités françaises ou chinoises emblématiques.

Pénétrons quelques instants à travers les marécages malodorants de la politique engluée dans ces bas-fond où les compromissions et l’abaissement moral sont de mises.

Olivier Véran, ministre de la santé, est un Young Leader de cette fondation franco-chinoise depuis l’année 2019, tout comme sa compagne Coralie Dubost, députée LREM et présidente déléguée du groupe homonyme en charge du travail législatif, qui est elle nommée en 2017. Quant à Édouard Philippe, ancien Premier ministre, il est Young Leader depuis 2013, soit dès la première année des nominations.

Emmanuel Macron, en 2012, et Édouard Philippe, en 2011, ont été sélectionnés par la French America Foundation. Ils font également partie des rares privilégiés à avoir été sélectionnés à la fois par cette dernière et par la French China Foundation — bien que l’actuel président semble avoir été, en 2013 « trop occupé » pour participer au programme de cette dernière comme le fit son comparse Édouard Philippe.

La France China Foundation compte aussi dans ses rangs Franck Riester, Ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé du Commerce extérieur et de l’Attractivité, intronisé lui en 2014. Comme le montre la compilation ci-dessous d’une liste non exhaustive, on y trouve parmi les politiques, Chantal Jouanno, Cédric Villani, Laurent Fabius, Matthieu Gallet, Brune Poirson, Jérôme Guedj… Le marécage s’épaissit.

France China Foundation les français

© FCYL

Dans notre navigation de ces eaux troubles, dès que la main écarte une touffe de roseaux du marécage des relations franco-chinoises, une autre figure de l’ombre apparaît : le conseiller diplomatique d’Édouard Philippe à Matignon, Emmanuel Lenain, qui a cumulé sa fonction au service théoriquement exclusif de la nation à une position de cofondateur de la France China Foundation, riche instrument du lobbying pro-chinois. De 2010 à 2015, il a servi comme Consul général de France à Shanghai avant d’être nommé, en 2015, directeur d’Asie et d’Océanie au Ministère des Affaires étrangères et du Développement international. Emmanuel Lenain sera ensuite en septembre 2019 nommé Ambassadeur de France en Inde.

Un diplomate interviewé par Antoine Izambard dans le livre France-Chine, les liaisons dangereuses s’interrogeait :

Quand Édouard Philippe s’est rendu en Chine en juin 2018, il était accompagné de nombreux membres de la France China Foundation. On peut se demander si Emmanuel Lenain ne met pas à profit sa position auprès d’Édouard Philippe pour en faire bénéficier sa fondation.

Continuons avec Bruno Le Roux, ex-président du groupe d’amitié France-Chine à l’Assemblée Nationale, et à la tête de deux entreprises dont le premier marché est la Chine. Son successeur, Buon Tan, possède également des intérêts privés en Chine. Comment concilient-ils une fonction au service exclusif du peuple français et des intérêts personnels si évidemment biaisés en faveur d’une puissance étrangère ? Et que dire de l’ancien Premier Ministre Jean-Pierre Raffarin qui accumule depuis quinze ans les missions au service du gouvernement chinois, jusqu’à être utilisé par la propagande du parti communiste pour louer les actions de celui-ci et sa façon de gérer les problèmes sociaux ? Le journaliste Antoine Izambard rappelle que ces casquettes multiples inquiètent les services secrets français. Selon le magazine Valeurs actuelles, elles ont attiré l’attention de la Direction Générale de la Sécurité Intérieure. un ex-ponte du contre-espionnage français dans le livre France-Chine : Les liaisons dangereuses, observe :

On est ici confronté à ce que l’on appelle les agents d’influence. Dans ce cas précis, on peut être amené à se demander si l’intérêt de la France l’emporte sur ceux de l’individu ou du pays tiers.

Le serpent de mer des Instituts Confucius

Parmi les innombrables outils de « soft power » chinois utilisant le Cheval de Troie des échanges culturels pour créer des réseaux d’influence et de corruption, les « Instituts Confucius », créés en 2004, occupent une place à part. Ma Jianfei, secrétaire général du parti communiste du Hanban, le ministère de l’éducation chinois, expliquait en 2016 :

L’Institut Confucius est une nouvelle cause. Après dix ans de développement rapide nous avons ouvert 1 500 Instituts Confucius et Classes Confucius dans plus de 130 pays. Nous avons planté des drapeaux rouges partout dans le monde.

Qiu Xiaoyun, Directeur de Recherche sur l’Esprit Révolutionnaire de l’École Normale du Sud de la Province de Jiangxi et formateur d’enseignants des Instituts Confucius, continuait en août 2018 en rappelant la mission des Instituts Confucius :

Il faut intégrer l’ADN rouge dans le sang et le transmettre de génération en génération. […] Cela relève de notre responsabilité en tant qu’enseignants.

Il reste aujourd’hui 520 Instituts Confucius actifs dans le monde, beaucoup ayant été forcés de fermer pour incompatibilité avec les valeurs d’ouverture de l’enseignement occidental. Dans les universités nord-américaines, plusieurs décisions de justice leur ont été défavorables du fait de leur agenda plus proche de la propagande que de l’échange culturel : sur le Tibet, sur Taiwan, sur le Xinjiang, sur le mouvement Falun Gong, seule la position officielle de Pékin y peut être transmise, soit une vision étriquée de ce qu’est la culture chinoise.

Instituts Confucius dans le monde

© Hanban (Confucius Institute Headquarters), french.hanban.org, données juillet 2019.
Le découpage continental adopté est celui du document original en chinois.

Pourtant, sous le noble couvert d’apprentissage de la langue chinoise, 17 Instituts Confucius existent en France, y compris à La Réunion et en Polynésie française. [Le premier de ces instituts français a été inauguré à Poitiers en octobre 2005 ; pour information, le premier dans le monde a été créé en 2004 à Séoul.] Parmi les derniers en date en France, celui de Pau, en septembre 2019, une volonté affirmée du maire de la ville, François Bayrou : « Nous avons plaidé notre cause auprès des autorités chinoises et nous sommes allés en Chine », expliquait celui-ci dans nos colonnes. Un an après, M. Bayrou a été promu Commissaire au Plan et donc chargé de programmer la France des trente prochaines années. Avec ou sans biais pro-chinois ? En 2017, la Chambre régionale des comptes de la Nouvelle-Aquitaine a épinglé l’Association Confucius et Hippocrate, en lien avec l’Institut Confucius hébergé au sein du CHU de Poitiers, pour ses problèmes de comptes. La Chambre a découvert que l’existence de cette association ne servait qu’à financer les déplacements et missions de son président en Chine.

Dans une interview réalisée par Epoch Times, Göran Lindblad, ancien vice-président de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe revient sur la controverse des Instituts Confucius et les stratégies utilisées par le régime communiste chinois pour infiltrer les organisations occidentales. À la question : Quelle est l’idée derrière la marque « Institut Confucius » ?, il répond :

C’est un paradoxe parce que les communistes détestent les idées de Confucius et ils affirment depuis des décennies que ce n’est absolument pas pertinent, que c’est mal et ainsi de suite. Mais ils utilisent Confucius à des fins de propagande parce qu’ils veulent un nom de marque. Nous vivons dans un monde moderne, un monde globalisé où un nom de marque indique si une organisation est bonne ou mauvaise. Dans un article que j’ai lu, un professeur a dit qu’il ne fallait pas penser qu’on peut sortir et amener du commerce en Chine avec un institut Mao Zedong, ça ne serait pas très bon pour la Chine communiste, alors ils utilisent Confucius, c’est un stratagème.

Confucius

© Inconnu

Pour donner plus de corps à ce que dit Göran Lindblad, les Chinois d’autrefois appelaient Confucius « Grand Maître Confucius ». C’est un sage chinois qui a vécu il y a plus de 2 000 ans, et qui est vénéré depuis la dynastie Han comme « l’ancêtre le plus saint » et « l’enseignant de toutes les dynasties ». Avec le Taoïsme qui cultive l’authenticité et le Bouddhisme qui développe la bienveillance, le confucianisme a bâti les critères moraux pour la société laïque en préconisant les cinq vertus : 仁 (bienveillance, altruisme), 義 (droiture, justice, équité), 禮 (bienséance, attitude, politesse), 智 (savoir, sagesse), et 信 (fidélité, loyauté).

Après le vol du pouvoir par le PCC en Chine en 1949, son secrétaire général Mao Zedong, qui n’était en réalité pas du tout athée, a lancé une Révolution culturelle sans précédent dans le but de « détruire l’ancien univers pour en bâtir un nouveau », anéantissant toute la culture traditionnelle chinoise et qualifiant Confucius d’ennemi N°1 du PCC et de « plus grand bâtard ». En 1966, pendant un mois seulement, les gardes rouges ont détruit plus de 6 000 statues et reliques de Confucius, brûlé plus de 2 700 livres anciens, plus de 900 calligraphies et peintures, détruit plus de 1 000 stèles et même exposé et blâmé la dépouille de l’un des descendants de Confucius en public.

Mais alors pourquoi le PCC a nommé en 2004 son centre d’apprentissage chinois du nom de son ennemi Numéro 1 ? « Confucius est celui qui a le plus d’influence, il ne provoquera pas de mauvaise interprétation politique » a déclaré QU Xing — ancien ministre de l’Ambassade de Chine en France — à l’Hebdomadaire chinois Oriental Outlook en 2006. Il s’agit en réalité d’un moyen utilisé par le PCC tout en profitant de l’ignorance des Occidentaux pour diffuser en douce son ADN Rouge et construire une soi-disant « communauté de destin pour l’humanité ».

Revenons à l’interview de Göran Lindblad. À la question Selon vous, quel est le programme des instituts Confucius ?, il répond :

Eh bien ça dépend. Ils recrutent, bien sûr, certains d’entre eux ne sont que des enseignants mais certains d’entre eux appartiennent aussi aux services de sécurité chinois et ils sont bons pour recruter des espions. Si vous infiltrez suffisamment une organisation, c’est dangereux pour l’ensemble de l’organisation. La pensée change. Si l’université fait de la recherche technique ou des choses de ce genre qui peuvent être utiles, ils feront de l’espionnage. De l’espionnage industriel peut être fait à l’université, sinon de l’espionnage militaire. Certaines universités font de la recherche militaire.

Aujourd’hui, l’espionnage industriel est quelque chose de très répandu. Cela dépend donc de qui se lie d’amitié avec qui parce que vous entretenez des relations avec les gens. L’agent intelligent travaillera exactement de cette façon. Je ne pense pas qu’ils s’isolent socialement, je pense qu’ils vont à des fêtes, qu’ils font du réseautage ici et là. C’est dans leur tactique.

Le Parti communiste chinois n’est pas intéressé à ce que ses étudiants soient éduqués ici, aux États-Unis ou ailleurs, au risque d’être trop influencés et qu’ils se rendent compte de ce qui se passe en Chine. Certains d’entre eux le font, mais ils ont trop peur de faire face à une opposition active, pour des raisons familiales et pour d’autres raisons. Mais… d’autres le font. Et certains d’entre eux font défection et restent. Ils essaient aussi de les contrôler. Certains sont recrutés, pour de l’argent. Des pièges à miel sont ainsi utilisés partout par les services secrets.

Fermeture des Instituts Confucius dans le monde

Au début du mois de septembre, Mike Pompeo — secrétaire d’État des États-Unis — annonçait que tous les Instituts Confucius gérés par Pékin aux États-Unis pourraient être dissous d’ici la fin de l’année… Entre-temps, plusieurs pétitions au sein de diverses provinces du Canada, dont l’Ontario, la Colombie-Britannique et le Québec, réclament la fermeture des Instituts Confucius.

La National Association of Scholars a récemment révélé qu’au 30 juin, il existe un total de 75 Instituts Confucius aux États-Unis, notamment à l’Université de Stanford et à l’Université d’État de Savannah en Géorgie. 45 d’entre eux ont fermé ou sont en cours de fermeture. D’autres pays dans le monde ont également commencé ce processus, tels que le Canada, l’Australie, la France, la Suède, l’Allemagne, le Danemark, le Pays-Bas et la Belgique. En Europe, la Suède les a maintenant tous fermé. Avec ses 17 Instituts Confucius, la France est le pays européen qui en comprend le plus grand nombre bien qu’elle en ait toutefois fermé quatre :

  • Université Lumière Lyon 2, en 2013 ;
  • Université de Jean Moulin Lyon 3, en 2013 ;
  • Université Toulouse 1 Capitole, en 2017 ;
  • Paris Ouest Université Nanterre La Défense, en 2018.

Face au boycott mondial, le Ministère de l’éducation chinois a dû décider, début juillet dernier, de rebaptiser l’Institut Confucius « Centre d’échange linguistique sino-étranger et Fondation pour l’enseignement du chinois à l’international ». On change de nom, mais rien ne change.

Espions à gogo et « nids d’hirondelles
»

C’est ce même goût de la stratégie et de la programmation nationale vue plus haut qui fait que 40 pour cent des investissements français en Chine ont été centrés sur la ville de Wuhan, plaçant la France en première ligne de la contamination par le Covid-19 du fait de sa longue hésitation à fermer les lignes aériennes ce début d’année car, n’allait-on pas froisser Pékin ? Parmi ces grands groupes industriels français implantés à Wuhan, l’équipementier aéronautique Safran, immédiatement scruté par le régime chinois. Las, la collaboration entre le FBI américain et la DGSI française a heureusement permis de détecter un espionnage massif, à la fois par piratage informatique et par des agents chinois infiltrés.

L’objectif, indiquait fin 2018 le Ministère de la Justice américain (le gouvernement français ayant choisi de rester silencieux) était le vol « de données, de propriété intellectuelle et d’informations commerciales confidentielles concernant notamment un moteur utilisé par des compagnies aériennes. » À la même période, le magazine Challenges révélait que des données confidentielles d’Airbus avaient été volées par un groupe de pirates informatiques chinois, qui avait réussi à s’infiltrer dans le système informatique du sous-traitant Expleo, en France.

Dans tous ces exemples, un objectif unique : profiter de la naïveté occidentale pour attirer les entreprises technologiques en Chine ou faire entrer des espions sur des sites stratégiques français. Capter l’information, l’utiliser, puis prendre une position dominante mondiale dans le secteur.

En France et sans que le gouvernement ne réagisse, plusieurs emplacements stratégiques sont ainsi devenus les terrains de jeu de l’espionnage chinois : à Brest par exemple, siège de l’escadre de l’Atlantique, de la Force océanique stratégique et avec la base de l’île Longue qui abrite la composante sous-marine de la dissuasion nucléaire stratégique française, l’implantation chinoise est impressionnante. Autour des écoles d’ingénieurs et des 400 entreprises qui travaillent pour l’industrie de l’armement, de grands vols d’« hirondelles », jeunes étudiantes chinoises, se posent chaque année. Le journaliste Antoine Izambard cite dans son ouvrage France-Chine : Les liaisons dangereuses, un rapport confidentiel du Secrétariat général de la Défense et de la Sécurité nationale (SGDSN), dans lequel il est relevé « le nombre accru de mariages entre militaires basés en Bretagne et étudiantes chinoises ». D’où l’expression « nids d’hirondelles », utilisée pour définir une séductrice qui agit comme une prostituée sous couverture — ou qui en américain, fait acte de sexpionage.

La Bretagne n’est pas la seule concernée, continue l’ouvrage d’investigation… L’amiral Morio de l’Isle a admis au cours d’une audition à l’Assemblée Nationale avoir constaté une implantation étrangère « de plus en plus forte autour » des quatre Centres de transmission [CTM] de la Force océanique stratégique [FOST]. Par exemple, dans les environs de celui de Rosnay dans l’Indre, la Chine a installé une université près de l’aéroport de Châteauroux. À cela s’ajoute entre autres l’achat de terrains agricoles à proximité de ce site militaire… là aussi sans opposition ni frein visible du gouvernement français.

***

Le stratège militaire chinois Sun Tzu avait expliqué, il y a plus de 2500 ans, que le summum de l’art de la guerre est de soumettre l’ennemi sans verser une goutte de sang. Dans ses relations avec la France aujourd’hui, le régime chinois déploie cette stratégie en manipulant avec une immense efficacité des intérêts privés, une vision surannée de la diplomatie et une grande collection de « tigres en papier », menaces virtuelles censées empêcher l’émergence de toute idée de courage politique. La « crise du Covid-19 » servira-t-elle de leçon comme on veut nous en convaincre, ou le même fonctionnement continuera-t-il, ancrant toujours davantage l’inféodation nationale dans un mondialisme délétère qui inclut la Chine ?

L’influence du Parti communiste chinois sur les institutions internationales

Le PCC est le plus grand parti politique au monde, dans un pays qui compte près de 1,5 milliard d’habitants. Il regroupait en 2012 quatre-vingt millions de membres, soit 5 pour cent de la population chinoise. En 2019, ce chiffre dépasse les quatre-vingt dix millions. Quel parti politique, n’importe où dans le monde, peut se targuer d’un tel nombre de membres ?

Les institutions internationales que sont l’OMS, le FMI, la BCE, la Banque Mondiale, l’ONU, l’OMC, l’AIEA, l’OIAC, les banques, les Droits de l’Homme… ont toutes intégré dans leurs seins des femmes et des hommes d’influence membres du Parti communiste chinois. Nul doute que la Chine fait aujourd’hui partie intégrante du système mondialiste, par le biais de son État profond, comme aux États-Unis, en France, ou ailleurs. Ne pas la prendre en compte dans le jeu de l’échiquier international serait une erreur.

Influence du PCC sur les institutions internationales

© Bowen Xiao

Vous pouvez visualiser en plus grand et télécharger cette infographie ICI.

Sources de l’article : The Epoch Times ; Geopolintel ; Vision Times ; Sénat ; Institut européen de Bioéthique

Source: Lire l'article complet de Signes des Temps (SOTT)

À propos de l'auteur Signes des Temps (SOTT)

« Un combat quotidien contre la subjectivité. » « Le Monde pour les gens qui réfléchissent ! »Signs of the Times ou SOTT.net a été lancé le 26 mars 2002.SOTT.net est un projet de recherche sans but lucratif du Quantum Future Group (QFG). Le projet comprend la collecte, la mise en forme et l'analyse des sujets d'actualité qui semblent le mieux refléter les 'énergies' sur la planète. De surcroît, cette recherche note si les êtres humains, individuellement ou collectivement, peuvent réellement se souvenir d'un jour à l'autre de l'état de la planète et s'ils sont capables de lire précisément cette information et prendre des décisions intelligentes sur leur avenir, fondées sur cette connaissance. En bref, SOTT.net est une expérience.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Recommended For You