L’incohérence comme manifestation artistique

L’incohérence comme manifestation artistique

Je suis allé 26 fois au cinéma depuis la fin du mois de juin, quelques fois dans des musées et je m’apprêtais à aller voir deux spectacles en salle en octobre. Dans ces lieux, je n’ai jamais été touché par l’ombre d’une crainte d’attraper la COVID-19. Beaucoup moins que dans un Canadian Tire, pour ne prendre qu’un exemple. Il faut dire que je ne crois pas que les antimasques pullulent dans les espaces culturels. Les gens qui s’y tiennent tendent plutôt à bien respecter les règles de la Santé publique, pour ce que j’ai pu voir. En fermant ces lieux, on ne peut pas dire que le gouvernement encourage la civilité des Québécois. On dirait plutôt — mais peut-être ne s’en rend-il même pas compte, si tant est qu’il pense — qu’il cherche à punir ces efforts de civilité. Cependant, les salles de sport — contre lesquelles je n’ai évidemment rien — restent ouvertes, malgré la sueur, la transpiration, une respiration forte, des appareils partagés, des gens qui se déplacent (et qui, je suppose, ne font pas toujours des efforts de haut vol avec un masque). Manifestement, ce gouvernement préfère les gros bras aux manifestations artistiques. Alors, on aurait aimé qu’il élève clairement la voix contre les gueulards qui ne croient pas à la pandémie, à la science, qui s’imaginent que les gouvernements veulent nous contrôler et se placent dans une situation économique épouvantable sans doute pour favoriser le débarquement des Martiens avec qui ils ont fait une alliance par l’intermédiaire de Bill Gates. Ça, ou un autre complot débile, ça ne manque pas. Mais là, le gouvernement est encore resté très poli devant ces individus qui mettent la population à risque. Face à ces gens qui injurient, sur Facebook et ailleurs, le gouvernement, les gens du milieu de la santé qui travaillent comme des fous et les citoyens qui respectent les règles minimales nécessaires, le premier ministre répond : on ferme la Cinémathèque québécoise et le Musée des beaux-arts. Eh bien moi, je suis sans voix.

À propos de l'auteur Le Devoir

Le Devoir a été fondé le 10 janvier 1910 par le journaliste et homme politique Henri Bourassa. Le fondateur avait souhaité que son journal demeure totalement indépendant et qu’il ne puisse être vendu à aucun groupe, ce qui est toujours le cas cent ans plus tard.De journal de combat à sa création, Le Devoir a évolué vers la formule du journal d’information dans la tradition nord-américaine. Il s’engage à défendre les idées et les causes qui assureront l’avancement politique, économique, culturel et social de la société québécoise.www.ledevoir.com

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