La mort subite d’André Vltchek (Counterpunch) — Robert Hunziker

La mort subite d’André Vltchek (Counterpunch) — Robert Hunziker

NOTE DE LA RÉDACTION : CounterPunch a reçu un message de Rossi Indira, le partenaire d’André qui était avec lui au moment de sa mort, selon lequel André est mort de complications liées au diabète. André avait été très malade pendant plusieurs semaines avant sa mort, il pouvait à peine marcher et une de ses jambes était paralysée. Rossi nous dit qu’il a également refusé un traitement médical. Les funérailles d’André ont lieu à Istanbul.

«Exposing Lies of the Empire» (PT. Badak Merah Semesta, 2015) m’a fait découvrir pour la première fois le remarquable journalisme d’André Vltchek, qui tisse des récits inoubliables sur l’impérialisme occidental et le fondamentalisme capitaliste. Il est largement considéré comme l’un des penseurs les plus doués du monde, et même si je ne le connaissais pas personnellement, j’étais toujours impatient de lire ses articles. Ses mots sont issus d’une expérience personnelle directe sur les lignes de front des champs de bataille ou partout où l’humanité a souffert et lutté. Il connaissait aussi bien les bidonvilles que les palais et les villages qui avaient été bombardés. Il était un véritable révolutionnaire luttant pour la classe inférieure, un communiste de toujours et un défenseur du mondialisme chinois, qu’il décrivait comme bénéfique aux anciens pays colonisés du monde entier.

Philosophe, cinéaste, journaliste d’investigation exceptionnel, il manquera à des millions de personnes anonymes qui ont lutté pour la justice et la rédemption des forces du colonialisme, passé et présent.

Il est mort inopinément au milieu de la nuit du 22 septembre alors qu’il voyageait en voiture avec chauffeur avec sa femme de Samsun sur la mer Noire en Turquie à Istanbul. Lorsqu’ils sont arrivés aux petites heures du matin à l’hôtel, sa femme a essayé de le réveiller, mais il était décédé. La police turque a ordonné une analyse médico-légale de sa mort mystérieuse et inattendue.

Il a exposé des atrocités célèbres de l’Afghanistan à la Syrie, en passant par l’Irak, l’Iran, le Soudan, l’Argentine, le Chili, le Pérou, Hong Kong et le Xinjiang. Il n’a pas seulement dénoncé avec sa plume la brutalité des élites dirigeantes, il a voyagé pour voir ce qui était vrai, ce qui était faux, ce qui était choquant. Suivre ses traces conduit à une inquiétante litanie du «choquant».

Ce n’est que récemment, à Hong Kong, qu’il a accordé une interview vidéo personnelle de 20 minutes à DotDotNews. Voici un lien où André Vltchek raconte sa propre histoire. C’est vraiment une histoire remarquable :

Dans l’interview, il déclare «Je me bats contre tout ce qui pourrait être décrit comme de l’impérialisme… comme quelque chose qui renverse les gouvernements des peuples… qui impose une idéologie aux peuples… en gros, ce que l’Occident fait depuis des décennies et des siècles par la domination colonialiste puis impérialiste du monde… Donc, je vais partout où les pays sont détruits.»

Au Timor oriental où il filmait en 1996, les militaires indonésiens l’ont arrêté et l’ont pendu au plafond et torturé pendant 24 heures. Par la suite, il n’a pas pu utiliser son bras gauche pendant un an. Il faisait un reportage sur le coup d’État indonésien de 1965, soutenu par les États-Unis, dans un film intitulé «Downfall», produit et réalisé par André. Il lui a fallu 15 ans pour terminer le film, période pendant laquelle il a été condamné à mort à deux reprises. Il est probablement l’un des seuls journalistes au monde dont le corps est rempli de cicatrices de combat par la torture et/ou la proximité directe des zones de combat.

Selon ses propres termes : «L’état horrible du monde dont j’ai été témoin dans tous les pays de toutes les régions du globe, dans plus de 160 pays… Je suis convaincu que seule la lutte contre l’impérialisme peut sauver des milliards d’êtres humains qui sont torturés et détruits pendant tous ces siècles… L’impérialisme occidental est le seul problème de cette planète.»

Repose en paix, André Vltchek.

Robert Hunziker

Traduction «avec une boule dans la gorge» par VD pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles

»» https://www.counterpunch.org/2020/09/25/andre-vltcheks-sudden-death/

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Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir

À propos de l'auteur Le Grand Soir

« Journal Militant d'Information Alternative » « Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »C'est quoi, Le Grand Soir ? Bonne question. Un journal qui ne croit plus aux "médias de masse"... Un journal radicalement opposé au "Clash des civilisations", c'est certain. Anti-impérialiste, c'est sûr. Anticapitaliste, ça va de soi. Un journal qui ne court pas après l'actualité immédiate (ça fatigue de courir et pour quel résultat à la fin ?) Un journal qui croit au sens des mots "solidarité" et "internationalisme". Un journal qui accorde la priorité et le bénéfice du doute à ceux qui sont en "situation de résistance". Un journal qui se méfie du gauchisme (cet art de tirer contre son camp). Donc un journal qui se méfie des critiques faciles à distance. Un journal radical, mais pas extrémiste. Un journal qui essaie de donner à lire et à réfléchir (à vous de juger). Un journal animé par des militants qui ne se prennent pas trop au sérieux mais qui prennent leur combat très au sérieux.

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