Des élus municipaux montréalais veulent anglo-bilinguiser davantage la métropole

Le Mouvement Québec français (MQF) dénonce fermement la recommandation de la Commission sur les finances et l’administration de l’agglomération de Montréal dans le cadre de sa consultation pré-budgétaire 2021 de « reconnaître que les outils de consultation déployés dans le cadre des consultations publiques des commissions permanentes d’agglomération doivent être offerts en français et en anglais ».

Pour le président du MQF, la proposition contrevient carrément à la loi 101. « Je demande au président du Comité exécutif, monsieur Benoit Dorais, de ne pas recevoir cette recommandation, pour la simple et bonne raison qu’elle n’est pas recevable, sachant qu’elle se révèle a priori non-conforme à la Charte de la langue française et aux normes qui lui sont relatives », dit Maxime Laporte.  Outre qu’il s’agirait là d’un grave précédent, communiquer publiquement en bilingue ne fait pas partie des prérogatives des organismes de l’Administration tels que l’Agglomération de Montréal.  

« Il y a un consensus au Québec, non seulement sur le bien-fondé de la loi 101, mais plus encore, sur la nécessité de la renforcer », dit-il en évoquant la volonté du gouvernement caquiste en ce sens. « Or, chaque fois que survient un épisode de contravention à la lettre ou à l’esprit de la Charte de la langue française, c’est comme s’il fallait recommencer à zéro le débat, l’exercice pédagogique, en démontrant, encore et encore, la raison d’être de cette mesure, qui pourtant ne fait absolument aucun doute. Par analogie, referait-on le débat sur la légitimité de la Loi sur la sécurité routière, chaque fois qu’un quidam brûle un feu rouge ? En matière de langue, le temps n’est plus aux tergiversations ; il n’est plus question de revenir en arrière ni de remettre en cause nos acquis démocratiques, n’en déplaise à certains qui semblent d’avis contraire… Prenons acte de la situation critique dans laquelle se trouve notre langue commune, et au lieu de régresser, veillons à ce que les principes de la loi 101 soient dûment respectés et valorisés, au premier chef par les responsables de notre métropole », affirme M. Laporte. 

« Pour garantir un avenir digne de ce nom au français à Montréal, il faut que cessent les manœuvres contradictoires, contreproductives et à contre-courant de l’intérêt commun. Si Montréal est une ville de langue française, – et elle l’est et doit le demeurer, quoi qu’on dise –, alors veillons à ce que cela soit aussi vrai sur papier que dans la vie de nos institutions métropolitaines », a-t-il conclu.

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