Whiteshift (10 de 13) – Le futur des majorités blanches

Whiteshift (10 de 13) – Le futur des majorités blanches

Liens vers les comptes rendus des autres chapitres de White Shift

1. De WASP à Blanc dans l’histoire américaine

2. L’arrivée de Trump : le nationalisme ethnotraditionnel à l’âge de l’immigration

3. Grande-Bretagne : Érosion de la réserve anglaise

4. La monté du populisme de droite en Europe

5. L’exceptionnalisme canadien : le populisme de droite dans l’anglosphère

6. La gauche moderniste : De la Bohême du 19e siècle à la guerre des campus

7. La gauche moderniste versus la droite populiste

8. Se recroqueviller : le recul géographique et social des majorités blanches

9. Se mélanger ou se mouler ? Le mariage interracial en occident

10. Le futur des majorités blanches

11. Est-ce que les blancs « non mélangés » vont s’éteindre ?

12. Naviguer à travers le Whiteshift : Majorités inclusives à l’intérieur de nations inclusives

13. Résumé global, critique et mis en perspective de la FQS

Dans ce chapitre, Eric Kaufmann explique comment il entrevoit le futur des majorités blanches. Il résume les différentes avenues ainsi :

« Il est donc temps de penser à l’avenir ethnique des nations occidentales et, au sein de celle-ci, l’avenir des majorités blanches qui représentent entre 62 et 95% de la population des pays occidentaux. Il existe trois grandes possibilités :

1 – Un démêlage ethnique, dans lequel les minorités quittent ou sont forcées de quitter, ce qui entraîne un retour au niveau d’homogénéité des années 50

2 – Un « melting pot » dans lequel le groupe blanc se métisse avec les autres, formant une composante plus ou moins grande de la population totale en fonction de l’ouverture de ses frontières ethniques

3 – Un bol à salade dans lequel les blancs restent un groupe restreint, mais deviennent une part toujours décroissante d’une société multiculturelle composée de groupes différents.

L’option I est extrêmement improbable pour de nombreuses raisons. Compte tenu de ce qui se passe dans les sociétés avec le plus de diversité raciale aujourd’hui et compte tenu de ce qui s’est produit dans le passé, je pense que nous nous rapprocherons du cas numéro 3, mais que nous évoluerons ultimement vers l’option 2. »

Projections démographiques

Avant de nous expliquer la mécanique de la transformation de la race blanche [le Whiteshift]via le métissage, l’auteur prend le temps de nous présenter l’ampleur des changements démographiques à venir. En ce qui concerne les projections démographiques portées jusqu’à l’année 2106, l’auteur nous apprend, basé sur la littérature scientifique, que les Canadiens de souche sont en processus de minorisation. « S’il n’y avait pas de mélange entre les descendants d’immigrants arrivés après 2006 et la population d’avant 2006, environ 62 à 71% des Canadiens descendraient d’immigrants arrivés après 2006 [source : Dion 2015]. » De plus « sans mariage interracial, 29 à 38 pour cent des Canadiens en 2106 seraient blancs et 62 à 71 pour cent seraient non blancs. […] Si les mariages mixtes étaient aléatoires, la part des blancs non mélangés au Canada se situerait entre 9,5 et 13,5%. Nous savons que le mariage au Canada est loin d’être aléatoire racialement. Même dans la « majorité-minorité » de Toronto et de Vancouver, seulement 8 à 10% des blancs se marient avec ceux des autres races. Cependant, les modèles montrent que même une quantité modeste de mélange produit rapidement une population métisse [dont le poids démographique augmente rapidement]. Cela signifie que les blancs non mélangés ne représenteront probablement que 20% de la population du Canada en 2106. »

Concernant l’Europe, Kaufmann nous apprend que « la plupart des pays d’Europe de l’Ouest seront de 15 à 40% non blancs en 2061 [source Lanzieri 2015]». Le professeur explique que « le déclin de la population [européenne] signifie que si l’immigration est utilisée pour maintenir la population stable, la majeure partie de la population européenne après 2100, comme au Canada, sera la descendance d’immigrants arrivés après l’an 2000. Ainsi, le caractère de l’immigration aura un impact majeur sur la composition [ethnique]de la population. »

Pour l’Angleterre, « l’hypothèse médiane de Coleman et Scherboc donne une population britannique pour l’an 2100 à 40% blanche, 30% mixtes et 30% non blancs [source Coleman 2005]». Concernant l’Angleterre, « peu importe que le taux d’immigration soit nul, ou bien de 50 000 immigrants par an ou de 350 000 immigrants par an (ou même plus), le résultat sera le même : une majorité mixte après 2100 et à peu près tout le monde mélangé au début des années 2200. Ce que le taux d’immigration affecte, c’est la quantité de gènes de blancs au sein de la population mixte éventuelle. Un apport de 350 000 [immigrants]par an produit un mélange en l’an 2200 dont les ancêtres sont un tiers de blancs et deux tiers de minorités, relativement similaire aux métis du Nicaragua. Un afflux annuel de 50 000 personnes produit [une race]composé d’environ 60% [au niveau génétique]d’Européens et de 40% [au niveau génétique]de minorité, comme les métis du nord du Mexique ou du Costa Rica. […] Mais à très long terme, si la population britannique continue à avoir un taux de fécondité inférieur au taux de remplacement, elle aura un mélange dans un rapport 10:90 [10 ancêtres blancs pour 90 ancêtres en provenance d’autres groupes raciaux], quel que soit le niveau d’immigration.

Le professeur résume le phénomène ainsi : « nous nous dirigeons vers une majorité formée par une race mixte après l’an 2100, par un processus de Whiteshift [transformation de la race blanche par métissage]en grande partie terminé à la fin des années 2100. Le millénaire multiculturel n’arrivera jamais et le rêve de la « majorité-minorité » s’évapore à mesure que la diversité diminue à partir des années 2080. » En d’autres mots, ce que l’auteur explique c’est que la race blanche sera transformée par métissage (Whiteshift) en ayant assimilé les divers groupes ethniques immigrés ; ce nouveau groupe métissé formera la nouvelle majorité qui, elle, ne disparaitra pas ; l’utopie multiculturaliste n’arrivera jamais puisque la nouvelle majorité métissée remplacera l’ancienne majorité blanche et la diversité finira par reculer.

Qui sont les groupes favorisés par l’assimilation ?

Le politicologue explique que « l’assimilation tend à se diriger vers les groupes proches du noyau culturel d’une société, ou vers ceux qui ont un statut élevé. Les Allemands se sont assimilés au noyau anglo-américain aux États-Unis, car les WASP sont à la fois un groupe central et ont une position de statut plus élevée sur ce que l’écrivain américain Samuel Lubell a appelé « l’échelle ethnique » des opportunités. Au Brésil, où les immigrants allemands se sentaient plus favorisés que le noyau brésilien d’origine portugaise, l’assimilation a pris beaucoup plus de temps. » Autre exemple : « ceux qui sont en partie italiens et en partie écossais sont trois fois plus susceptibles de s’identifier à leur racine italienne qu’à leurs racines écossaises. Parmi ceux qui ont un héritage anglais et italien, l’italien est favorisé dans un rapport 3 : 2. En effet, l’italien est considéré comme un patrimoine plus riche et plus distinctif ».

À l’inverse, il arrive qu’une majorité blanche s’assimile à une minorité ! Kaufmann présente le cas hawaïen. « La part des Hawaïens qui s’identifient comme des Hawaïens autochtones est sur la bonne voie pour revenir à un niveau d’avant la conquête. Bien que les autochtones hawaïens ne représentent plus que 10% de la population de l’État aujourd’hui, cette part pourrait atteindre jusqu’à 40% d’ici 2060, en voie de devenir majoritaire vers la fin du siècle. Ceci est principalement dû à un taux élevé de couples mixtes avec une forte tendance parmi ceux ayant une ascendance native hawaïenne à s’identifier comme hawaïen – peut-être en raison de l’appel croissant de l’Hawaiien en tant qu’identité autochtone « authentique ».

Comment les futurs métis percevront-ils leur identité ?

À ce sujet le politicologue est spéculatif. « Si l’occident évolue dans une direction de « melting-pot », ceux qui s’assimilent s’orienteront-ils autour d’un groupe ethnique établi ou formeront-ils un nouvel hybride ? Les métis au Mexique, qui représentent 90% de la population mexicaine, font remonter leur ascendance à deux groupes raciaux, les Indiens aztèques et les conquistadors espagnols. Ce mythe d’origine a été développé après la révolution mexicaine de 1917 et est devenu central à la fois pour la majorité métisse et pour l’identité nationale mexicaine au sens large. […] Lorsque les populations blanches mélangées d’Amérique du Nord, d’Australie et de Nouvelle-Zélande penseront à leurs origines dans le futur, elles pourront se transformer en groupes métis, mestizos ou créoles qui se concentreront sur une combinaison de lignées anglo-européennes, africaines et autochtones comme mythe de descendance. »

Comment reconnaîtra-t-on la nouvelle race blanche métissée via le processus du Whiteshift ?

L’auteur suppose que « lorsque la race ne distingue plus tous les membres des majorités blanches des autres groupes, il se peut que les styles culturels, la parole, les coutumes ou les pratiques de dénomination – qu’il s’agisse de prénoms ou de noms de famille – prennent le relais. Une personne qui dépasse une masse critique de marqueurs culturels serait acceptée comme membre […] À l’avenir, de nombreux individus s’identifiant comme blancs auront une apparence plus caucasienne que les non-blancs, mais il y aura une échelle mobile de blancheur basée sur l’apparence d’une personne. » L’auteur rappelle que « la race, la religion et la langue sont les trois principales caractéristiques qui distinguent les groupes ethniques les uns des autres à travers le monde ».

Y’a-t-il des opportunités pour la droite identitaire, droite ethnonationaliste ?

Eric Kaufmann met en garde ceux qui voudraient hausser trop rapidement les seuils d’immigration : « le niveau d’immigration est également important, car il accélère la vitesse initiale du déclin blanc, ce qui pourrait se révéler culturellement désorientant et enflammer la politique populiste que nous voyons aujourd’hui. »

Commentaire de la FQS : c’est donc une opportunité pour notre camp : si les seuils d’immigration sont trop élevés ; la réaction populiste risque d’être forte ce qui risque de jouer à notre avantage pour déclencher un retour du balancier tant espérer.

De plus, le déclin des nôtres pourrait permettre un éveil occidental. Selon Kaufmann, « alors que les Blancs déclinent démographiquement et économiquement dans le monde, leur confiance, qui a incarné à la fois le libéralisme et le modernisme de gauche, est susceptible de décliner. Cela pourrait rendre l’identité blanche plus distinctive et saillante tout en affaiblissant les tabous à son encontre ; ceci pourrait conduire à l’avènement de sentiments de conscience ethnique paneuropéenne qui traverseraient l’Atlantique. Nous en voyons déjà la première agitation. »


Références :

Coleman, David (2005) Immigration and ethnic change in low-fertility countries – toward a new demographic transition? Population Association of America annual meeting, Philadelphia 31 mars 2005

Dion, Patrice et al. (2015) Long-Term Contribution of Immigration to Population Renewal in Canada: A Simulation, Population and development review, vol.41, num.1, p.109-126 https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1111/j.1728-4457.2015.00028.x

Eric Kaufman (2019), Whiteshift, Abrams Press, New York, ISBN 978-1-4683-1697-1

Lanzieri, Giampaolo (2014). Two projections by foreign national background. Scientific series : International migration of population : Russia and the Contemporary World (ed. V. Iontsev), Moscou, 2014, p.50-70

Source: Lire l'article complet de Vigile.Québec

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