Tu n’auras jamais à être parfait

Tu n’auras jamais à être parfait

Mon cher bébé,

Il y a quelque temps, mon plus gros souci était d’avoir à gérer les réactions des gens à l’annonce de ton sexe, si tu t’avérais être un petit garçon. C’est qu’il y en a déjà quatre de ce genre qui te précèdent à la maison… alors ça fait réagir les gens, et souvent, ça m’énerve.

Aujourd’hui, j’aurais envie de crier sur les toits que je t’attends, toi, mon fils. Que depuis ta conception, tu nous surprends.

Que l’important pour nous, avec toi dans nos vies, ça ne sera pas la santé, parce que la tienne sera précaire. L’important désormais, dans notre maison, ce sera autre chose.

Il y aura la différence.

Il y aura les soins et la lenteur.

Il y aura le don et les limites.

Il y aura parfois la souffrance, mais souvent la paix, qui s’amènera avec elle.

Il y a tant de choses que nous ne connaissons pas encore de toi, mon bébé, de ce que sera cette nouvelle vie pour notre famille. Toutes mes recherches ne semblent que m’informer sur les autres. Les autres bébés. Les bébés des autres.

Tu m’apprends déjà beaucoup. Tu m’apprends à laisser faire. Tu me rappelles que je n’ai pas le contrôle sur grand-chose.


Cet article est tiré du numéro de septembre 2020 du magazine Le Verbe. Cliquez ici pour consulter la version originale.


Mais tu m’apprends aussi, à mon plus grand étonnement, que cette perte de contrôle qui m’a déjà écrasée et étouffée n’a pas ce pouvoir sur ma vie en ce moment. Tu me fais découvrir de nouvelles facettes de ton père que j’aime de plus en plus, au fil des épreuves qui bousculent notre mariage.

Mon cher bébé, à travers toi, Dieu a entendu notre désir d’avoir un enfant différent.

Je vois maintenant comment il nous préparait à ta rencontre déjà depuis quelques années. Le décès de ton frère, il y a bientôt quatre ans, nous aide aujourd’hui plus que jamais à gouter la valeur de la vie, quelle que soit sa forme. Même si cette vie se présente autrement que dans nos idéaux.

Ta vie, mon fils, a pour nous une valeur inestimable. Même si elle nous accordera surement des regards croches ou pleins de pitié. Même si elle implique un changement radical de nos vies jusqu’à présent si confortables.

Tu n’auras jamais à être parfait pour nous, pour que nous t’aimions. Et ça, je sais que tu peux déjà le ressentir.

Mon petit bébé, maintenant, l’important dans notre maison, ce ne sera plus les apparences, l’aménagement du terrain ou nos projets de voyage. Ce ne sera plus l’école de l’un ou de l’autre.

L’important, désormais, sera ce qu’il devrait toujours être : ce sera l’amour. Dans sa forme la plus simple et la plus sainte, je nous le souhaite.


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