La forteresse volante NATO-01 a tendu un piège à la Russie

La forteresse volante NATO-01 a tendu un piège à la Russie

Vendredi 28 août, six bombardiers stratégiques B-52H de l’US Air Force ont survolé en une seule journée tous les 30 pays de l’Otan en Amérique du Nord (2 bombardiers) et en Europe (4 bombardiers), accompagnés dans les diverses missions par 80 chasseurs-bombardiers des pays alliés, une grande manoeuvre appelée Allied Sky par le secrétaire général de l’Otan. Durant cette manœuvre, trois bombardiers américains B52H à capacité nucléaire sont partis de sa base britannique vers l’Ukraine pour aussi tourner sur la frontière avec la Crimée.

Comme rapporté par le le Daily Mail trois bombardiers B-52H ont été accompagnés d’ avions militaires ukrainiens et de la Royal Air Force (RAF). Le quotidien conservateur écrit qu’ «ils ont volé le long de la frontière de la Crimée occupée par la Russie dans une démonstration de force» et qu’ils ont «survolé des positions détenues par les séparatistes soutenus par le Kremlin en Ukraine».

Forbes écrit que «le 28 août, un bombardier B-52 Stratofortress de l’US Air Force avec l’indicatif NATO-01 a survolé l’espace aérien international au-dessus de la mer Noire», que «les chasseurs Su-27 de l’armée de l’air russe sont montés à la rencontre du B-52H, en s’approchant si près du bombardier lourd que les deux postcombustibles des chasseurs ont secoué l’équipage américain».

Le magazine économique explique que «les responsables américains se sont opposés au harcèlement «inutile» de leur bombardier» mais que l’objectif était d’utiliser le B52H comme appât dans un piège intéressant le renseignement américain mais aussi ukrainien. «Pendant que les Su-27 surveillaient la forteresse volante, deux avions de renseignement électronique à quatre moteurs RC-135V / W Rivet Joint, employés par les forces aériennes américaines et britanniques pour surveiller les défenses aériennes ennemies, volaient à proximité, collectant vraisemblablement toutes sortes de données utiles sur les capteurs et les communications russes».

Le journaliste de Forbes, qui a utilisé une carte de contrôle aérien en temps réel signalant la position le transpondeur des avions pour argumenter, écrit que «comprendre ces défenses russes est la tâche principale du renseignement de l’Otan. C’est apparemment pourquoi, lorsque le NATO-01 a survolé l’espace aérien international au-dessus de la mer Noire, les deux RC-135V / W étaient à proximité». Il rajoute qu’«il est possible, voire probable, que d’autres avions de surveillance de l’Otan se soient joints à l’effort d’information sans allumer leur transpondeur».

Le Daily Mail précise que «plusieurs avions espions de l’Otan opéraient également dans la région selon le site The Drive, notamment un Boeing RC-135 utilisé pour la guerre électronique et un Airseeker de la RAF».

Selon Forbes, le Kremlin n’a pas choisi de se taire car «au cours du vol du B-52H, l’un des cinq avions relais de communication Tu-214 de l’armée de l’air russe a décollé de sa base près de Moscou et s’est envolé vers la mer Noire» en précisant que «le bimoteur Tupolev était dans la région à peu près au même moment que le bombardier américain et ses proxies et qu’il a probablement aidé à gérer le trafic radio vraisemblablement chargé entre les forces russes qui suivaient les avions de l’Otan».

Durant l’opération, huit chasseurs russes – quatre Su-27 et quatre Su-30 – ont été envoyés pour garder un œil sur le B-52H. Le magazine anglophone arrive à la conclusion que «le fait que les troupes russes soient prêtes à bavarder en présence des avions espions de l’Otan pourrait indiquer que Moscou juge que la mobilisation de ses défenses aériennes, permettant d’obtenir de l’expérience pour ses forces, vaut plus que les informations remises aux analystes de l’alliance dans la procédure» et que, «finalement, le jeu mené entre la forteresse volante B52H et ses proxies représente clairement un effort majeur de collecte de renseignements pour l’Otan mais c’est aussi un exercice majeur de défense aérienne pour la Russie». Mais rien ne dit que les Russes, qui ont de l’humour, n’aient pas raconté des blagues sur l’Otan dans leurs conversations.

Olivier Renault

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