Pleins phares sur l'imposture Black Lives Matter – Alimuddin Usmani répond aux questions de Rivarol

Pleins phares sur l'imposture Black Lives Matter – Alimuddin Usmani répond aux questions de Rivarol

Alimuddin Usmani, journaliste indépendant, observe les conséquences de l’immigration de masse en Europe. Il a publié un livre intitulé La Grande Invasion paru aux éditions Kontre Kulture, sur le sujet. Il revient pour nous sur la manipulation de la mobilisation « Black Lives Matter ».

Rivarol : Pouvez-vous revenir sur l’origine du slogan « Black Lives Matter » ? Qui sont les premiers lanceurs de cette mode ?

Aimuddin Usmani : Ce mouvement politique, qu’on peut traduire par « les vies noires comptent », est né en 2013 au sein de la communauté afro-américaine en réaction au meurtre d’un jeune adolescent noir, Trayvon Martin, par un coordinateur chargé de la surveillance du voisinage d’une propriété privée. Ses membres affirment vouloir lutter contre le profilage racial et la violence policière dont seraient victimes les Noirs de la part de policiers blancs. Ce mouvement s’est amplifié avec d’autres affaires très médiatiques dont la dernière en date est celle de George Floyd. Il faut noter qu’une des cofondatrices du mouvement Black Lives Matter, Alicia Garza, est une militante afro-américaine « queer », en couple avec une personne métissée et transgenre. Nous avons ici la conjonction de plusieurs minorités agissantes. Raison pour laquelle les manifestants ne se limitent pas aux seuls membres de la communauté afro-américaine.

Comment l’affaire George Floyd est instrumentalisée, dès le départ, par les médias et les lobbies aux États-Unis ? Avons- nous affaire à une opération d’ingénierie sociale pour faire accepter un basculement de la société américaine vers un modèle ultra-communautariste ?

Il est effectivement difficile de ne pas voir une instrumentalisation de la part des médias et des lobbies dans cette affaire, même s’il faut admettre que les images de la mise à mort sont particulièrement insoutenables. En août 2016, un Blanc nommé Tony Timpa avait été étouffé à mort par des policiers qui se moquaient de lui. La scène avait été filmée comme c’était le cas pour George Floyd. Il n’y a pourtant eu aucune émeute et aucun écho planétaire pour cet homme. Les médias américains ont très vite mis leur projecteur sur la mort de George Floyd et les médias du monde entier ont emboîté le pas en insistant sur le caractère racial de cet acte meurtrier, alors qu’aucun élément concret ne permet de le démontrer. Un hebdomadaire suisse, L’Illustré, a titré un de ses articles « George Floyd, la mort atroce du bon géant », nous faisant penser à un remake du film La Ligne verte, tiré du roman-feuilleton de Stephen King. Rappelons quand même que George Floyd avait été notamment condamné à 5 ans de prison pour avoir braqué une femme enceinte à son domicile avec une arme à feu et qu’il n’était pas un enfant de chœur.

On peut effectivement soupçonner que cette affaire est une tentative pour nous amener à un modèle ultra-communautariste. Toutefois, Black Lives Matter, de par son caractère réducteur et clivant, ne saurait être une attaque indépendante et essentielle ou susceptible d’être essentialisée. De par la faiblesse d’une telle idéologie, ce mouvement ne va pas s’inscrire dans la durée. Il n’est que le témoin de la stratégie globale à laquelle il participe. Avant même de pouvoir la décrypter entièrement, on va nous sortir autre chose, d’encore plus virulent et préoccupant ; et également clivant, mais bien au-delà de l’association bobo-racaille contre les citoyens travailleurs. Le clivage doit être à géométrie variable, bouger et se stabiliser dans autre chose ; il ne saurait s’installer durablement sur la base d’un chaos, bien que le chaos soit nécessaire à cette stratégie globale dont nous observons les effets. Ce vers quoi l’on va tendre, ce sera forcément une forme d’unité variée, où chacun aura « sa réalité », et où le réel véritable se chargera, lui, de réduire progressivement la population ; où le réel tuera, donc. Après le chaos, l’apaisement dans de la variété apparente. Ce que le slogan « unité dans la diversité » illustre parfaitement. Cela n’est pas passé par la propagande, cela passera peut-être par le clash des clivages les plus violents, aboutissant au respect de la diversité des « réalités ». Un programme diabolique.

Au-delà des apparences, qui est à la manœuvre derrière le mouvement ? Qui finance l’opération ?

De nombreuses voix ont accusé l’Open Society Foundations du milliardaire George Soros d’avoir directement financé Black Lives Matter. Dans un tweet du 10 juin dernier, la fondation dément cette affirmation. Reste qu’en 2011, elle avait annoncé 30 millions de dollars pour lutter contre les « injustices systémiques » dont les Noirs et les Latinos seraient victimes à New York. Il est effectivement possible que Soros ne finance pas directement ce mouvement mais il ne se prive pas de financer toute une pléthore d’organisations qui utilisent un vocabulaire très proche de celui-ci et qui ont préparé à l’émergence de Black Lives Matter.

Il faut également souligner que de nombreuses entreprises américaines comme Netflix, Reebok ou encore Citigroup ont pris la parole pour soutenir les manifestants. Elles espèrent améliorer leur image de marque en l’associant aux réseaux de l’antiracisme institutionnel. YouTube va même plus loin en annonçant sur Twitter qu’elle donnerait un million de dollars pour « remédier à l’injustice sociale ». Ce mouvement, qui bénéficie d’une résonance médiatique mondiale, reçoit inévitablement des dons de la part de particuliers ainsi que d’entreprises aux moyens financiers considérables. Soros peut se payer le luxe de ne pas mettre la main au porte-monnaie. Il lui suffit juste de regarder pousser les graines qu’il a semées.

Plus globalement, on en revient toujours au ordo ab chao maçonnique comme le rappelle le pianiste Stéphane Blet. Il m’a appris l’autre jour qu’il y avait deux mots de passe importants dans la franc-maçonnerie. Le premier est au 14e degré, « phaleg », qui veut dire « confusion et division », et l’autre est le mot de passe final du 33e degré, « ordo ab chao ». C’est très clair, on sème la confusion et la division d’abord. Et ensuite on crée le chaos. À partir de ce chaos, on organise et on modèle les choses selon le « Nouvel Ordre mondial ». C’est très basique mais malheureusement ça marche toujours.

Comment expliquer que l’arme de la culpabilisation et de l’émotion marche aussi bien sur certaines franges de la population blanche (en particulier chez les jeunes et les « bobos » américains) ?

Il est difficile de savoir d’où vient la haine de soi du Blanc, autrement appelé l’ethnomasochisme. Il y a sans doute une origine marxiste ; une sorte de détournement progressif de celui, petit bourgeois de classe moyenne, qui se croyait appartenir au peuple et devoir renverser la dynamique du capital, et qui devient progressivement quelqu’un qui doit s’excuser d’avoir fait partie des oppresseurs de la planète. Ce qui est certain, c’est que les universités occidentales, qui forment une partie de nos élites économiques et culturelles, ont leur part de responsabilité dans cette affaire. En effet, le discours culpabilisant, propre à l’idéologie dominante, circule dans les amphithéâtres, sans rencontrer de véritable opposition. La grande majorité des journalistes qui officient dans les médias institutionnels tiennent un discours favorable à l’immigration. Et ils sont presque tous issus du milieu universitaire.

Trump est-il la cible de cette manœuvre ? Sa réélection est-t-elle un risque majeur pour certains tenants de la gouvernance mondiale ?

Le but de ces émeutes provoquées aux États-Unis, et des manifestations organisées en France et ailleurs en Europe, de même que la promotion très agressive à tous les niveaux de cette idéologie, sont évidemment multiples, mais, de toute évidence, ne correspondent pas du tout à un sentiment partagé par l’ensemble des populations dites « occidentales ». Parmi les grandes lignes qui se dégagent, il y a un enjeu électoral aux États-Unis, avec une attaque antiraciste (dans sa dimension antiblanche et également antipatriotique), mais aussi une contre-attaque de « la loi et de l’ordre », incarnée par le président Trump (qui ne se limite pas à une seule « défense des Blancs »). Trump, en affichant ouvertement sa volonté de combattre l’État profond, est devenu la bête noire des mondialistes qui s’appuient sur le pouvoir occulte pour promouvoir leur doctrine. En France, il y a une volonté de remplacer les mouvements de contestation sociale, notamment avec le renforcement de la crise économique, mise à jour par l’épisode COVID, par des mouvements sociétaux, mais il y a, de surcroît, une envie, tantôt convergente, tantôt contradictoire, d’étendre le chaos des banlieues au-delà de leurs strictes limites. Là où l’on devrait mettre en évidence l’absence, précisément, d’ordre et de loi dans les banlieues, on préfère avancer la dimension raciale de ces dernières ; qui est une réalité de fait, certes, mais ce syndrome de l’incapacité à gouverner des dirigeants et des fonctionnaires est ce qui devrait, en premier lieu, poser question.

L’exportation du mouvement en France est une surprise pour vous ?

Non ce n’est pas une surprise car ce genre de phénomène finit toujours par arriver avec du retard en France et en Europe. Je vais prendre un seul cas, celui de la discrimination positive. Elle a été créée aux États-Unis dans les années 1960. Il s’agissait de favoriser les Noirs dans des domaines tels que l’emploi, l’attribution des marchés publics et l’admission dans les établissements d’enseignement supérieur sélectif. En clair, un Blanc ou un Asiatique doit fournir plus d’efforts qu’un Noir pour être admis dans un établissement universitaire prestigieux. Ce phénomène est arrivé en France au début des années 2000. L’Institut d’études politiques (IEP) de Paris a été l’un des premiers établissements à mettre en place un programme de discrimination positive en France. Il semble que pour les militants de l’égalitarisme, les choses ne vont pas encore assez loin. Les mouvements qui partagent une idéologie proche de celui de Black Lives Matter tentent d’accélérer le processus en faisant pression sur les pouvoirs publics et sur la société.

Le collectif « Justice pour Adama Traoré » est t-il une émanation d’une mouvance faisant le lien entre le gauchisme et l’indigénisme ?

Ce collectif, dont la figure de proue est Assa Traoré, tente de faire pression sur la justice pour obtenir gain de cause dans le cas de la mort d’Adama Traoré qui avait été arrêté par la police après avoir fui. Le fait que ce collectif soit soutenu par des figures comme Rokhaya Diallo, Aïssa Maïga ou Omar Sy, fait effectivement penser à un mouvement qui allie gauchisme provenant du milieu du show-biz et indigénisme. Il faut également noter que, dès lors que certains manifestants présents à la manifestation organisée par le collectif « Justice pour Adama Traoré », ont crié « sales juifs », en réaction à une banderole « White Lives Matter », Assa Traoré s’est sentie obligée de proclamer en public : « S’il y a eu des propos antisémites aujourd’hui, on est tous chrétiens, on est tous juifs, on est tous musulmans, on est tous toutes les religions, on est tous Français ». Elle qui avait tenté de se distancier de SOS Racisme, c’est raté. Car on ne voit plus très bien ce qui la distingue de cette association fondée par Harlem Désir et Julien Dray. Rappelons également qu’il existe des personnalités afro-descendantes comme le youtubeur Greg Toussaint ou le boxeur Jean-Marc Mormeck qui contestent le discours victimaire incarné par Assa Traoré.

Comment les « nationaux-sionistes » utilisent cette vague d’hystérie pour renforcer leur discours ?

Ceux-ci semblent se délecter de cette vague d’hystérie. La meilleure preuve en est le débat caricatural entre le leader de la Ligue de défense noire africaine (LDNA) et Jean Messiha organisé par Sud Radio. Les « nationaux-sionistes » en profitent pour se poser, une fois de plus, en défenseur du « petit Blanc ». Le 16 juin dernier, sur CNews, Éric Zemmour a répété à plusieurs reprises que la mouvance islamiste s’intégrait à ce mouvement de contestation noir. Quoi de mieux qu’une focalisation sur la figure de l’Africain qui réclame la vengeance tribale ou du musulman fanatique pour faire oublier que ceux qui organisent et encouragent l’immigration en Europe font partie d’une autre tribu ? L’essentiel du travail de Zemmour consiste désormais à faire croire que le salut de la France passe inévitablement par Israël. Je prends l’occasion pour rappeler qu’un débat Soral-Zemmour se fait toujours attendre et qu’il serait plus que salutaire.

Pourquoi le mouvement est-il aussi fort en France et en Grande-Bretagne ?

Il y a une raison assez évidente à cela. Ces deux pays comptent une population afro-descendante bien supérieure à la moyenne européenne. Cette population, parfois issue des anciennes colonies de ces pays, ne jouit pas du même statut économique et social que la population blanche et cela entraîne des frustrations et une volonté de revanche. Concernant le reste de l’Europe, il y a un véritable clivage entre les pays d’Europe occidentale et les anciens pays du bloc communiste. En Suisse, le mouvement a connu une forte mobilisation dans la rue, avec plus de 10 000 personnes à Genève le mardi 9 juin. Il n’y a pas eu de violences, probablement parce que le phénomène de ghettoïsation est moindre que dans certains pays. Dans ces manifestations en Suisse, la population était très bigarrée. La population blanche, sensible à la cause féministe et LGBT, côtoyait des militants noirs qui venaient d’un tout autre univers. Les tentatives de lier le cas de George Floyd à d’autres faits divers survenus en Suisse sont constantes et commencent à prendre de l’ampleur. La Suède, qui n’a pas de passé colonial mais qui a connu une immigration récente ainsi qu’une ghettoïsation assez rampante, a connu des débordements violents. Du côté de l’Europe centrale, en République tchèque, la mobilisation était bien moindre et il s’agissait en grande partie d’expatriés anglophones et de quelques militants progressistes locaux. La plupart des Tchèques semblent avoir un regard critique sur ce phénomène, qui n’a pas pénétré en profondeur leur société mais qui concerne des pays très proches. L’Europe est donc particulièrement divisée sur cette problématique, comme sur d’autres nombreux sujets par ailleurs.

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À propos de l'auteur Égalité et Réconciliation

« Association trans-courants gauche du travail et droite des valeurs, contre la gauche bobo-libertaire et la droite libérale. »Égalité et Réconciliation (E&R) est une association politique « trans-courants » créée en juin 2007 par Alain Soral. Son objectif est de rassembler les citoyens qui font de la Nation le cadre déterminant de l’action politique et de la politique sociale un fondement de la Fraternité, composante essentielle de l’unité nationale.Nous nous réclamons de « la gauche du travail et de la droite des valeurs » contre le système composé de la gauche bobo-libertaire et de la droite libérale.

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