Washington veut mettre fin à la crise au sein du CCG pour relancer le financement de ses projets stratégiques dans la région

Washington veut mettre fin à la crise au sein du CCG pour relancer le financement de ses projets stratégiques dans la région

Les États-Unis veulent mettre fin à la crise ouverte entre les pays membres du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) et le blocus imposé au Qatar par l’Arabie saoudite, les Emirats Arabes Unis (EAU) et l’Egypte depuis 2017 {en considérant cette situation comme l’une des principales raisons ayant entravé la mise en œuvre de la stratégie US dans la région}.

Dans les faits, la dispute entre Doha et Ryad a totalement désorganisé les efforts d’endiguement contre l’Iran et anéanti tout ce qui avait été fait en Syrie. Depuis la grande dispute des pays du CCG, la rébellion syrienne avait perdu ses sources de financement et beaucoup de groupes disparurent aussi vite qu’ils étaient apparus. Seuls les groupes sous la houlette de la Turquie parviennent à se maintenir encore dans la province rebelle d’Idleb, devenue de facto un protectorat turc où stationnent des forces militaires et paramilitaires turques et où la lire turque y est la principale monnaie d’échange.

Ce manque de financement dans ce contexte de guerre totale préoccupe au plus haut point Washington. La visite de Brian Hook, l’Envoyé spécial US pour l’Iran à Doha au Qatar a pour objectif affiché de tenter de mettre fin à la crise déchirant les pays membres du Conseil de Coopération du Golfe et qui est perçue par Washington comme une menaçant les efforts « communs » visant à « contenir » l’Iran d’autant plus que toutes les médiations américaines dans ce dossier sensible avaient lamentablement échoué jusqu’ici.

Le Qatar a bien amorti le choc du blocus imposé par ses voisins et l’Égypte et a renforcé ses liens de coopération militaire avec la Turquie tout en ouvrant des canaux économiques et commerciaux avec l’Iran. Cela s’est traduit par l’octroi à la Turquie de sa plus grande base militaire à l’étranger et l’entrée de denrées et de produits agricoles iraniens au Qatar. Simultanément le Qatar met fin au financement de certaines factions de la rébellion syrienne et signe avec la Turquie un pacte de défense renforcé. En réaction, les Emirats Arabes Unis ouvrent deux canaux de négociations secrètes avec Damas et réduisent de 89% l’aide allouée à certaines factions de la rébellion en Syrie. Les Émiratis et les Qataris changent de projet et croisent le sabre en Libye, un véritable Eldorado au potentiel prodigieux.

Cette crise a privé Washington du financement de la subversion au Levant et cela explique l’interruption de l’afflux de combattants étrangers de France, de Grande Bretagne, des Pays-Bas, de Suède, d’Allemagne, du Canada et du Xinjiang en Syrie. Ce n’était point l’attrait de la guerre sainte ou « juste » mais celui du dollar car à un certain moment, Daech avait son propre système bancaire virtuel et chaque combattant recevait une carte bancaire pré-payée en dollars USD.

La visite de Hook indique selon toute vraisemblance que Washington a décidé de revenir en force au Levant et au Moyen-Orient : multiplication des camps militaires US en Syrie et en Irak, report sine die de toute réduction des effectifs militaires d’Afghanistan malgré la promesse de Trump pour les prochaines présidentielles, multiplication par un facteur de 20 de l’aide militaire à Israël et redéploiement en Jordanie, en Irak, dans la mer Rouge, dans le Golfe et en Méditerranée orientale. Demeure le nerf de la guerre qui fait défaut malgré le plein régime des planches du billet vert et la reconstruction d’une alliance dans un monde impacté durement par la manipulation d’un virus à des fins d’hégémonie.

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