L’Amérique se dirige-t-elle vers la guerre civile?

Par Brandon Smith − Source Alt-Market.com

Dans l’article de la semaine dernière, j’ai abordé la question de la « balkanisation » américaine et de la migration rapide des conservateurs et des modérés des grands centres de population, et de certains États, pour fuir la radicalisation de l’idéologie progressiste. Dans mon État natal, le Montana, il y a eu une vague d’arrivée de personnes essayant d’échapper au chaos et à l’oppression des États « gauchistes ». Certains sont ici à cause de la pandémie et des restrictions sévères qu’ils ont dû subir pendant les premiers confinements. D’autres sont ici parce qu’ils ne peuvent pas supporter l’hostilité des politiques identitaires, l’effacement de la culture et les émeutes raciales. Quoi qu’il en soit, ils fuient des endroits soumis aux influences résolument « gauchistes ».

Se déraciner et déménager dans un endroit entièrement nouveau n’est pas chose facile, surtout en pleine pandémie. Pour beaucoup de gens, une telle idée aurait été impensable il y a quelques années seulement. Croyez-moi, déménager dans un endroit comme la Redoute des Rocheuses n’est pas une transition facile pour la plupart des gens. Il faut espérer que ces personnes comprennent qu’elles devront faire de gros préparatifs pour les hivers rigoureux et être prêtes à travailler dur au printemps et durant l’été pour survivre. Peut-être ne réalisent-elles pas encore à quel point c’est difficile ici ; peut-être le savent-elles et s’en moquent-elles (ou bien elles n’ont pas le choix ayant été expulsé de leur logement!?…NDLR).

C’est ainsi que la situation s’est détériorée : les personnes rationnelles et raisonnables sont prêtes à laisser leur ancienne vie derrière elles et à tout risquer pour conserver une marge de liberté.

À mon avis, il est clair que la gauche politique a tellement déraillé pour se consacrer à sa propre culture  (ou bien est-ce plutôt la petite bourgeoisie des services en voie de paupérisation et de prolétarisation qui voudrait revenir au temps d’antan et des trente glorieuses. NDLR) qu’il n’y a pas de retour possible. Il ne peut y avoir de réconciliation entre les deux parties, nous devons donc nous séparer ou nous battre. Je plaide d’abord pour la séparation, à cela plusieurs raisons :

  • Tout d’abord, les conservateurs sont les principaux producteurs, et soutiens, de la culture américaine. Si nous laissons les gauchistes à eux-mêmes, il y a une chance qu’ils implosent et se dévorent mutuellement parce qu’ils ne sauront pas comment combler le déficit de production. Les récents développements dans la défunte zone autonome CHAZ/CHOP en sont un parfait exemple. Ces gens n’ont pas la moindre idée de ce qu’ils font et cela se voit.
  • Deuxièmement, si les conservateurs s’isolent, cela fournit un tampon qui aide à désamorcer de futurs conflits aléatoires. Lorsque vous forcez deux parties à entrer dans une même boîte, elles finissent par trouver une raison pour essayer de s’entre-tuer. Le fait de mettre une certaine distance, entre eux et nous, réduit l’angoisse.
  • Troisièmement, si les gauchistes décident qu’ils n’aiment pas que nous nous soyons séparés et que nous nous épanouissions seuls, et qu’ils tentent de nous contrarier ou de nous attaquer là où nous vivons, alors nous garderons une position morale claire lorsque nous les mettrons en pièces pour nous défendre (tout ceci ne correspond pas à la vision que nous avons dans ce webmagazine…mais nous devons connaitre ce genre d’opinion « conservatrice » NDLR).

Je suis tout à fait conscient que ce dernier point est le plus probable. La guerre civile est probablement inévitable. Pourquoi ? Parce que les collectivistes et les narcissiques ne sont jamais satisfaits. Ils souhaitent avoir un contrôle illimité sur la vie des autres et ils utiliseront tous les moyens pour obtenir ce contrôle, aussi destructeur soit-il. Se séparer d’eux n’est qu’un palliatif qui nous permet de prendre la position morale haute. Par le biais d’une migration pacifique, nous donnons le rythme du conflit. Ils finiront par nous poursuivre, et notre réaction ne fera alors aucun doute. Il n’y aura aucun moyen de tourner le résultat en leur faveur, aucun moyen pour eux de jouer les victimes (l’auteur prépare les arguments et les raisons du pogrom « anti-progressiste » que nous ne considérons pas comme des progressistes puisque ces gauchistes sont plutôt des réactionnaires affrontant des réactionnaires de droite. NDLR).

Certaines personnes pourraient se demander si nous en sommes réellement au point d’un conflit ouvert ; elles pourraient m’accuser de « catastrophisme ». D’autres pourraient affirmer que les conservateurs agissent « passivement » et que nous ne bougerons jamais. Ces hypothèses sont courantes en ce moment car ces personnes ne comprennent pas comment l’histoire progresse et comment la psychologie de groupe évolue.


La guerre intérieure n’est pas quelque chose que l’on engage à la légère ou au hasard. L’individu moyen sait, au moins inconsciemment, qu’il vaut mieux chercher une solution ou rester patient face aux événements. Les conservateurs ne sont pas stupides ; ils savent qu’avant toute guerre civile, il y a d’abord une guerre des cultures. Et nous savons que les cartes sont bisautées contre nous et que si nous agissons de manière irréfléchie, nous perdrons notre position dans cette guerre des cultures (nous dirions plutôt guerre de classes entre les réactionnaires petit bourgeois de gauche et de droite. Le prolétariat doit rester loin de tout cela. NDLR).

Donc, laissons les gauchistes cracher et s’enrager comme des fous pendant un petit moment. Chaque jour, des spectateurs qui étaient assis sur le parapet quand il s’agissait de la guerre des cultures en sont témoins et se rangent de notre côté parce que nous sommes les seuls à être sains d’esprit. L’inconvénient, c’est qu’à un moment donné, le professionnalisme calme peut être perçu à tort comme une faiblesse. Et des gens sentant la faiblesse des conservateurs pourraient se jeter dans les bras de l’extrême gauche en pensant qu’il est plus sûr de rejoindre « l’équipe gagnante ».

Je pense que les conservateurs n’ont pas encore été aspirés dans une position réactionnaire parce qu’ils pensent logiquement et refusent de jouer le jeu pour l’instant. D’une certaine manière, c’est la façon dont nous entrons dans le combat qui est plus importante que le combat lui-même. Pour comprendre pourquoi, nous devons regarder la situation dans son ensemble, au-delà du conflit gauche/droite.

Comme je l’ai fait remarquer la semaine dernière, la gauche politique est un moyen pour servir un plus grand objectif. Elle est utilisée comme une arme pour provoquer le chaos qui avantage les intérêts globalistes (bon diagnostique en effet – mais cela vaut aussi pour les conservateurs monsieur l’auteur. NDLR). Ce n’est pas une « théorie de la conspiration », c’est un fait de conspiration. Des millions de dollars ont été versés aux groupes Antifas et à ceux liés à BLM par le biais de donateurs élitistes comme George Soros et sa Fondation Open Society ainsi que la Fondation Ford. Des institutions globalistes comme celles-ci ont influencé l’extrême gauche et encouragé la politique identitaire pendant des décennies. Cela est ouvertement admis. Ce à quoi nous assistons en 2020 est simplement l’aboutissement d’une campagne de propagande d’un demi-siècle qui a créé le mouvement féministe moderne, le statut des groupes victimes, la culture du « tout m’est dû », etc. (Il y a une part de vérité dans tout ceci qui ne prouve qu’une chose : droite conservatrice et gauche réformiste – tous deux populistes font la politique d’une faction ou de l’autre du Grand Capital Monopoliste. Le prolétariat n’a rien à y faire que servir de chair à patron, puis de chair à canon. NDLR).

La raison de ce programme devrait être évidente : le chaos crée la peur. La peur crée la division et la crise. Celle-ci ouvre des opportunités, comme le globaliste Rahm Emanuel s’en est un jour vanté. Autrement dit, l’extrême gauche va déclencher une guerre parce que c’est exactement pour cela que les élites globales l’ont créée.

Certains pourraient suggérer que cela place les conservateurs dans une position de blocage ; si nous ne ripostons pas, nous aurons l’air faible. Nous serons culturellement isolés et finalement envahis et effacés des livres d’histoire. Si nous nous défendons, nous donnerons aux globalistes ce qu’ils veulent – une guerre civile qui déchirera l’Amérique. (L’argumentaire alambiqué de l’auteur tente d’imposer à notre raison : l’inévitabilité de cette guerre civile tant souhaité par les multimilliardaires non seulement des Amériques mais du monde entier car le prolétariat Américain sera le fer de lance de la résistance. NDLR)

Certains groupes d’intérêts spéciaux suggéreront qu’il n’y a qu’une seule issue : utiliser le pouvoir du gouvernement pour renverser la vapeur à notre avantage. En d’autres termes, instituer la loi martiale. Je ne le vois pas vraiment de cette façon.

Une fois que nous comprenons qu’un combat s’annonce quoi qu’il arrive, notre tâche est de nous positionner avec le plus d’avantages possibles tout en gardant notre culture et nos principes intacts. Cela inclut notre croyance dans le constitutionnalisme, les libertés civiles et notre opposition à la tyrannie sous quelque forme que ce soit. Gagner le combat est important, mais maintenir nos principes dans le processus est plus important. Devenir un monstre pour combattre le monstre est la même chose que perdre (voilà une strophe intéressante et intrigante. Droite conservatrice et gauche progressiste ne veulent pas de la loi martiale par laquelle l’État fétiche des riches paralyserait leur conflit – ne changeant rien et retournant chacun dans son coin en un match nul sauf pour le Grand Capital qui à travers son État totalitaire et martial  rétablirait le compromis en sa faveur et rétablirait de surcroît sa crédibilité face à la plèbe tétanisée par cette guerre civile montée de toute pièce – ça ne vous fait pas penser à une certaine « pandémie » diabolisée toute récente? NDLR).

Lorsque la gauche vient pour nous (et elle viendra), le combat devra être gagné par nous, et non par le gouvernement. Nous ne pouvons pas donner encore plus de pouvoir au gouvernement au nom de la sécurité. Nous ne pouvons pas devenir les fascistes que la gauche nous accuse d’être (gauche et droite sont fascistes, seul le prolétariat ne l’est pas. NDLR).

On me demande souvent ces jours-ci quelle est ma vision des élections de 2020 et comment elles vont se dérouler. J’ai prédit la victoire de Trump aux élections de l’été 2016 en me basant sur l’idée que la présence de Trump à la Maison Blanche rendrait la gauche folle et donnerait aux globalistes un parfait bouc émissaire « conservateur » pour l’effondrement économique qu’ils ont provoqué depuis au moins 2008.

Le cabinet des élitistes globaux de Trump suggère sa complaisance dans ce plan. Nous vivons toujours sous un système de parti unique, prétendant qu’il s’agit d’un paradigme bipartite.

De plus, je ne suis pas convaincu qu’il y aura des élections en novembre. Avec le retour certain du confinement des pandémies, alors que les infections augmentent à nouveau, l’économie américaine sera en ruine d’ici l’hiver. Le vote traditionnel sera difficile ou limité dans certains États. De plus, la plupart des conservateurs n’accepteront pas les bulletins de vote postaux ou numériques en raison de leur utilisation passée pour truquer les résultats des élections.

Voyez les choses sous cet angle : si Trump « gagne », ou retarde l’élection, la gauche va se soulever et une guerre civile sera déclenchée. Les conservateurs devront faire face à la violence de la gauche tout en se préparant à la possibilité d’une loi martiale, que nous ne pouvons ni tolérer ni soutenir non plus. Si Biden « gagne », il sera perçu par de nombreux conservateurs qui pensent encore que les élections sont importantes comme une présidence volée, obtenue avec des pratiques de vote frauduleuses.

Pour résumer, si Trump est toujours à la Maison Blanche en 2021, préparez-vous à affronter les foules de gauche ainsi que les mesures de loi martiale. Si vous croyez en la liberté, sachez que les faux conservateurs qui soutiennent la tyrannie du gouvernement seront autant un problème que les gauchistes marxistes. Si Biden entre à la Maison Blanche, attendez-vous à ce qu’il mette immédiatement en œuvre des politiques anticonstitutionnelles, notamment la tyrannie médicale, la confiscation des armes et la loi martiale. Dans tous les cas, cela se terminera par une guerre  (l’auteur  présente ici les souhaits du  Grand Capital Américain, mais rien n’est moins certain car aux USA le prolétariat – la gauche comme la droite extrêmes – et la petite bourgeoisie (la chair à canon) sont désorganisées – anarchiques et spontanées et si la guerre civile fait rage il n’est pas assuré que la Garde Nationale ni l’Armée vont se ranger du côté du gouvernement décadent et discrédité… On approche des conditions de l’insurrection quand un gouvernement s’effondre emportant tout dans sa déchéance. Leur guerre interne est l’assurance de notre victoire possible. NDLR).

C’est aussi le récit classique du faux choix : vous pouvez choisir le marxisme et le communisme, ou vous pouvez choisir le fascisme. Le communisme étant l’élévation des faibles et l’oppression des forts au nom d’une « égalité » arbitraire, et le fascisme étant l’élimination des faibles ou des moins fortunés au nom de l’accroissement de la place des forts. Les deux camps s’appuient sur un gouvernement totalitaire pour affirmer leur domination, et les deux camps profitent à l’establishment élitiste. La grande fraude est de faire croire qu’il n’y aurait pas de troisième option, alors qu’il y en a une : le principe de non-agression, la défense des citoyens, le volontarisme et la liberté.

Franchement, je préfère presque un scénario dans lequel Biden et la gauche sont perçus comme des voleurs d’élections. Au moins, les conservateurs seront alors à nouveau pleinement unis et prêts à se battre, au lieu de compter passivement sur un joueur de flûte comme Trump pour les sauver.

La vérité est qu’en 2020-2021, nous nous trouverons à un moment crucial de l’histoire de l’humanité. Nous sommes dans une spirale qui nous mène vers une décennie de combats qui décideront du sort de la liberté pour le siècle prochain ou plus. D’un côté, il y a les élites globales et de l’autre, les idiots utiles de la gauche dure. Ils feront pression pour un système collectiviste qui effacera toute mémoire de la République constitutionnelle que nous avons connue autrefois, et ils obtiendront l’aide de faux conservateurs qui privilégient le pouvoir aux principes. De l’autre côté se trouvent les gens qui veulent juste qu’on les laisse tranquilles ; les esprits libres, les gens qui n’ont pas besoin ou ne veulent pas avoir de pouvoir sur qui que ce soit (l’auteur ne comprends pas que cette République constitutionnelle fumeuse dissimule un État totalitaire des riches – qui s’écroule NON par la faute de la go-gauche – mais par la faute des lois et des contradictions inexpugnables du mode de production capitaliste – qui a fait son temps et doit disparaître – pour donner place au mode de production prolétarien. NDLR).

Si l’humanité doit avoir un avenir, le second groupe doit continuer à exister et à prospérer. Ils sont la source qui nous nourrit, qui nous donne quelque chose à espérer. Si les élites, et l’armée des guerriers de la justice sociale, prennent le contrôle, il ne peut y avoir d’avenir pour notre espèce. Ils désirent ce qu’ils ne peuvent et ne devraient pas avoir. Ils n’apprécient que ce qu’ils peuvent prendre aux autres. Ils ont une faim qui ne peut jamais être rassasiée. Ils dévoreront le monde jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien tout en prétendant qu’ils représentent le « bien supérieur ». La guerre ne peut être évitée avec de telles personnes ; la seule question est de savoir si les gens épris de liberté garderont le cap et s’en tiendront à leurs principes ou s’ils succomberont à leurs pulsions les plus sombres pour assurer la victoire… (la victoire de qui sur qui ? NDLR).

Brandon Smith

Traduit par Hervé, relu par jj pour le Saker Francophone

Source: Lire l'article complet de Les 7 du Québec

À propos de l'auteur Les 7 du Québec

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