Blanchet n'exclut toujours pas de poursuivre «Hyènes en jupons»

Blanchet n'exclut toujours pas de poursuivre «Hyènes en jupons»

Les dates des événements indiqués dans le témoignage anonyme ne coordonnent pas avec la réalité

Le chef bloquiste Yves-François Blanchet estime que son démenti de l’allégation anonyme d’inconduite sexuelle le visant a suffi pour rétablir sa réputation. Mais il n’exclut pas néanmoins d’intenter éventuellement une poursuite en diffamation.

M. Blanchet a fait valoir mardi qu’il ne le ferait « pas nécessairement, mais si nécessaire ». C’est-à-dire s’il a « l’impression qu’il y a un dommage à [sa] réputation », a-t-il expliqué. « J’ai l’impression — non quantifiée — que l’opinion publique a déjà largement disposé de ces allégations-là. Je sens moins la nécessité », a-t-il observé en point de presse. « Mais si une nécessité devait se manifester, je serai prêt », a-t-il assuré.

Dans la foulée des allégations d’inconduite et d’agression sexuelles qui se sont multipliées au Québec, une internaute anonyme a reproché à M. Blanchet d’avoir été trop insistant auprès d’elle lors d’une soirée dans un bar montréalais en 1999, à l’époque où il était le gérant d’Éric Lapointe. Une allégation que le chef du Bloc a catégoriquement niée.

M. Blanchet s’est en outre montré soulagé mardi que la page Facebook où cette allégation a été publiée la semaine dernière ait été momentanément fermée. Le chef du Bloc avait réclamé que la page en question, Hyènes en jupons, retire l’allégation portée contre lui. Il a donc parlé d’un « progrès significatif », mardi, qui représente à son avis une « démonstration claire que tout ça n’aurait jamais dû exister ».

Le collectif Hyènes en jupons a annoncé lundi soir avoir suspendu son site Web et sa page Facebook après avoir été la cible de « menaces violentes » et « afin de protéger la sécurité et l’anonymat de tous.tes les survivant.es ». « Nous ne présentons aucune excuse aux personnes qui ont été dénoncées sur notre page », ont-elles stipulé dans un communiqué de presse.

La page Facebook était cependant déjà de retour en ligne en milieu de journée mardi — tout comme l’allégation au sujet de M. Blanchet —, les administratrices plaidant l’avoir réactivée en constatant « qu’il semble y avoir des fausses pages des Hyènes qui circulent ».

Le groupe a rapporté n’avoir « connaissance d’aucune mise en demeure ou poursuite » les visant.

Yves-François Blanchet a démenti le récit mis en ligne sur la page Facebook du collectif, notamment lors d’une conférence de presse organisée dimanche pour y répliquer. Il refuse depuis de commenter davantage tout détail de l’allégation.

Il a ainsi refusé mardi de préciser s’il a déjà consommé de la cocaïne — tel que l’allègue l’internaute anonyme — ou s’il en consomme encore aujourd’hui. « Ça ferait partie du dossier d’une poursuite que je pourrais intenter. Alors, évidemment, je réserve tous mes recours et je ne réponds à rien de ce genre glauque », a-t-il rétorqué, avant d’ajouter qu’il « fait du sport tous les matins » depuis l’âge de 16 ans. « Je suis plus proche du bord de l’athlète que du gars de nuit », a-t-il plaidé.

Motion du NPD

Si M. Blanchet et le Bloc refusent d’accorder toute légitimité à une dénonciation anonyme, la Chambre des communes ne semble pas partager cette position. Car le Parlement a donné son appui à une motion du Nouveau Parti démocratique stipulant que les victimes d’inconduites et d’agressions sexuelles « craignent avec raison de ne pas être crues » et « sont courageuses, qu’elles dénoncent ou pas, immédiatement ou plus tard et avec les moyens qu’elles sont confortables d’utiliser [sic] ».

La motion a en outre mandaté la création d’un comité d’experts et de parlementaires qui aura pour mandat « d’adapter et de développer des mesures » pour aider les victimes d’agressions sexuelles et de violence conjugale « en leur redonnant confiance dans le système judiciaire et extrajudiciaire ».

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