Pourparlers sur les armes nucléaires : la Chine énumère ses conditions

Pourparlers sur les armes nucléaires : la Chine énumère ses conditions

par Mikhail Gamandiy-Egorov.

La République populaire de Chine s’est dite prête à prendre part aux pourparlers trilatéraux avec les États-Unis et la Russie sur la diminution des arsenaux nucléaires, à condition que Washington accepte de réduire son propre arsenal au niveau de Pékin.

Cette déclaration a été faite ce mercredi par le directeur du Département du contrôle des armements du ministère chinois des Affaires étrangères, Phu Tsun.

« Nous avons posé aux États-Unis la question suivante : lorsque vous demandez à la Chine de participer aux pourparlers tripartites, que voulez-vous dire spécifiquement ? Il y a deux façons d’atteindre la parité dans ce domaine : soit la Chine augmentera son arsenal nucléaire au niveau des États-Unis, soit vous serez prêts à réduire le vôtre jusqu’à notre niveau actuel. Jusqu’à présent, les USA n’ont pas donné de réponse à cette question… Si les États-Unis se disent prêts à abaisser leur propre arsenal au niveau actuel de la Chine, alors nous serons heureux de nous joindre aux pourparlers le lendemain », a déclaré Phu Tsun lors d’un briefing.

Toujours selon le haut diplomate, « la Chine comprend que cela ne se produira pas ». Il a par ailleurs ajouté que la République populaire de Chine préconise que les États-Unis et la Russie étendent le Traité sur la réduction des armes stratégiques et, que sur cette base, poursuivent la réduction de leur arsenal nucléaire respectif.

Pour rappel, le Traité de réduction des armes stratégiques et offensives (Start III), signé en 2010, reste le seul traité en vigueur sur la limitation des armements entre les États-Unis et la Russie. L’accord expire en février 2021 et jusqu’à maintenant Washington n’a pas confirmé son intention de le renouveler. Plus que cela, l’administration étasunienne avait souligné plusieurs fois la nécessité d’inclure la Chine dans les négociations, afin de concevoir un nouvel accord nucléaire tripartite, entre la Russie, la Chine et les États-Unis. Du côté chinois, cette idée est rejetée. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a noté de son côté que la Russie était favorable à la prolongation du Traité Start III sans conditions préalables.

Maintenant pour parler perspectives. La motivation étasunienne est compréhensible dans le sens que pour Washington, Moscou et Pékin sont aujourd’hui clairement des alliés. Et ce aussi bien sur le plan politico-diplomatique, économique que militaire. Les deux pays représentent aussi tout simplement les avant-gardes et les principaux promoteurs du monde multipolaire. Et vu que Pékin est désormais classé, au même titre que Moscou, comme l’un des principaux adversaires des USA, la motivation washingtonienne est d’autant plus compréhensible. Pour résumer, l’establishment étasunien face au duo sino-russe, tente d’imposer ses conditions, à savoir que Moscou, mais aussi Pékin, doivent réduire leur arsenal nucléaire respectif.

À ce titre, Washington n’a pas manqué de rappeler à plusieurs reprises qu’il compte sur le fait que Moscou puisse convaincre Pékin de se joindre aux dites pourparlers tripartites. Mais de l’avis de nombre d’experts de l’espace eurasiatique, cette démarche a peu de chances d’aboutir. Tout d’abord, la Chine, se sachant être officiellement considérée désormais comme l’un des principaux adversaires géopolitiques et géoéconomiques des USA, ne compte pas reculer face aux conditions émises par la partie étasunienne. D’autant plus qu’elle compte de plusieurs fois moins d’ogives nucléaires que les USA: 290 plus exactement (données de juillet 2019) (contre 6185 pour les USA et 6500 pour la Russie). L’argument donc présenté par Pékin, à savoir que si Washington souhaite la participation de la Chine aux dits pourparlers, c’est à ce dernier de réduire très considérablement son arsenal, avant d’émettre de quelconques conditions.

Quant à la Russie, et là aussi de l’avis de plusieurs experts, elle ne voit pas de raison forte à convaincre l’allié chinois à se joindre au format voulu par les États-Unis. Et préfère au contraire continuer à travailler en coordination avec Pékin dans le cadre de leurs intérêts réciproques – que ce soit sur le plan bilatéral, au niveau du Conseil de sécurité de l’ONU où les deux nations adoptent des positions similaires ou très proches sur divers dossiers internationaux, ou encore dans le cadre de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) et des BRICS. Il aurait d’ailleurs été assez surprenant qu’un pays aille convaincre l’un de ses principaux alliés à accepter des conditions plutôt déraisonnables d’un adversaire commun et déclaré.

source : http://www.observateurcontinental.fr

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