Cessez d’instrumentaliser la « pandémie » du Coronavirus pour entretenir vos guerres!

Cessez d’instrumentaliser la « pandémie » du Coronavirus pour entretenir vos guerres!

Le 10 juin 2020, le haut représentant de l’Union Européenne aux affaires étrangères et politique de sécurité, Joseph Borrell (Espagne), a publié une «communication conjointe au Parlement européen, au Conseil européen, au Conseil économique et social européen et au Comité des régions» d’une vingtaine de pages.[1] Cette «communication» est intitulée «La lutte contre la désinformation dans le contexte du Covid-19 – Les faits, au lieu de la fiction».

Cette prise de position d’une autorité de l’UE et les documents annexes ne constituent pas seulement une nouvelle tentative de mettre l’UE à l’abri des critiques [2], mais représente en plus une enfreinte à la liberté d’expression et d’information dans les Etats UE ainsi qu’une extension des pouvoirs au niveau européen. Depuis septembre 2015,[3] l’Union Européenne contribue quant à elle à la politique de guerre des Etats de l’OTAN (et de l’UE) contre la Russie, ces derniers temps également contre la Chine. Elle le fait, entre autres, en prétendant démasquer et mettre au pilori la «désinformation»(appelée «fausses nouvelles» par l’UE jusqu’en 2018). La «Communication conjointe» du 10 juin s’inscrit dans ce contexte.

En effet, la page 4 de la «Communication» indique que «des acteurs étrangers et certains pays tiers, en particulier la Russie et la Chine, tentent délibérément d’influencer en menant, par rapport au Covid-19, des campagnes de désinformation dans l’UE, dans les pays voisins et dans le monde entier afin de saper le débat démocratique, d’accroître la polarisation sociale et de peaufiner leur propre image dans le contexte du Covid-19».

La «communication»elle-même ne contient aucune preuve directe de ces déclarations. Dans ce même paragraphe pourtant, une note de bas de page fait référence à un autre document de l’UE, renforçant ces déclarations. Ce texte volumineux, publié le 28 mai 2020, est intitulé «Rapport spécial du SEAE, update: brève évaluation des narratifs et de la désinformation sur la « pandémie » du Covid-19 (mise à jour: 23 avril au 18 mai) – L’UE contre la désinformation» (SEAE étant l’acronymede «Service Européen pour l’Action Extérieure», subordonné au«Haut Représentant»).[4]

Que toute personne s’attendant à trouver, dans ce texte, des éléments concrets et pertinents, justifiant les affirmations de la «Communication» citées ci-dessus, se détrompe! Cependant, il est très intéressant d’y lire ce que le SEAE prend pour de «la désinformation».

La Russie et la Chine

Par exemple, il y est dit: «Des acteurs étatiques comme la Chine poursuivent leurs efforts pour rejeter la faute sur les autres en vantant, à la suite de la « pandémie », leur propre système gouvernemental et en essayant d’améliorer leur image à l’étranger.» Est-ce de la «désinformation» déjà? Quel gouvernement agirait différemment?

Autre exemple: «Selon notre analyse précédente, la Chine en général poursuit toujours l’objectif de déterminer le narratif du Covid-19 et de détourner toute critique du pays. La Chine, ‹qui aurait fait des sacrifices pour faire gagner du temps au reste du monde›, est présentée comme un acteur responsable et transparent dans le contexte de la « pandémie » et comme un exemple positif pour les autres pays. En même temps, des efforts sont faits pour soulever des doutes sur des faits établis ou la rédaction des comptes rendus dominants, considérés comme défavorables à la Chine ou pour critiquer les autorités chinoises. Par exemple, des doutes sont semés sur le rôle de la Chine dans l’épidémie de Covid-19 et les appels internationaux en faveur d’une enquête indépendante sur l’origine du virus en Chine sont contrés. Le gouvernement américain avec sa réponse à la « pandémie » est mis au défi plus directement maintenant, souvent ridiculisé. Les médias chinois, gérés par l’Etat, supposent des dissimulations américaines en lui sollicitant des réponses.»Il y a là de quoi débattre, certes. Mais est-ce une «désinformation»?

Le document poursuit en affirmant: «Plusieurs chaînes de médias russes contrôlées par l’Etat, dont l’agence de presse RIA Novosti et RT, ont explicitement défendu la Chine contre les critiques internationales dans le cadre de l’épidémie de Covid-19. Dmitri Kisselyov, présentateur de télévision et entrepreneur médiatique, sanctionné par l’UE, a comparé les critiques du gouvernement chinois à celles de la Russie, à qui l’on reproche l’attaque au poison de Salisbury et l’ingérence dans les élections présidentielles américaines de 2016 – faisant référence à deux rapports de désinformation pro-Kremlin bien connus. Encore: de nombreux points intéressants à aborder, en effet. Mais s’agit-il de «désinformation»?

Les Etats-Unis et l’OTAN

Dernier exemple: «Plusieurs chaînes pro-Kremlin ont fait état (en russe, français et anglais) de prétendus laboratoires biologiques secrets américains en Ukraine. Derrière cette désinformation se cache, de manière sous-jacente, la crainte des Etats-Unis de voir s’échapper du matériel infectieux sur leur propre territoire, la propension de ces laboratoires à encourager le soutien américain au Euromaïdan et l’éclatement des épidémies à proximité de ces laboratoires. Directement lié au Covid-19, il est indiqué que le virus pourrait avoir été produit artificiellement dans l’un de ces laboratoires en Ukraine. Ce genre de messages est basé sur un exposé de désinformation pro-Kremlin bien connu concernant les «laboratoires militaires secrets», en particulier dans le cas du laboratoire de Lugar en Géorgie. Ils se répandent facilement dans toute la région: en Arménie, en Géorgie, en Moldavie. La même théorie de conspiration concernant les laboratoires biologiques américains dans les anciennes républiques soviétiques a également été propagée par des fonctionnaires chinois et les médias d’Etat.» Encore une fois, un tas de sujets intéressants à aborder. Mais «désinformation»? Ou même «théorie du complot»? Pour le lecteur, des preuves compréhensibles des allégations font complètement défaut, là encore.

D’autre part, il est intéressant de voir avec qui le SEAE coopère: «Dans la lutte contre la désinformation et dans l’enquête et l’analyse de la désinformation en rapport avec l’épidémie du Covid-19, le SEAE travaille en étroite collaboration avec la Commission européenne et les Etats membres de l’UE. Le SEAE travaille également sur cette question avec des partenaires internationaux (G7, OTAN et acteurs non étatiques)». [souligné par l’auteur]

La Syrie et les sanctions

S’inscrit dans ce cadre la monstruosité suivante. La négation des sanctions contre la Syrie entrave également le pays dans sa lutte contre la « pandémie » du Coronavirus: «Le régime syrien poursuit sa campagne de désinformation contre les sanctions affirmant que les pays occidentaux mènent une ‹guerre économique› contre la Syrie et le peuple syrien et que les sanctions ont paralysé le secteur de la santé en entravant les mesures prises par le pays contre le Covid-19. Assad a réitéré ce point de vue affirmant que le Covid-19 est un lourd fardeau en plus face «au défi économique auquel nous sommes confrontés, depuis plus de neuf années, en raison des sanctions injustes contre notre peuple».

Le fait que l’on parle, là aussi, de «campagne de désinformation»illustre bien d’où souffle le vent. La vérité sur les conséquences de la politique de guerre est écartée comme «désinformation». Cela relève en effet de la propagande de guerre.

Les propos de Poutine 

De l’autre côté, le texte cité ne fait aucune référence à la vidéoconférence, tenue entre le président russe Vladimir Poutine et divers ministres, directeurs d’administration et autres responsables russes, le 28 avril 2020 soulevant également la « pandémie » du coronavirus (voir encadré page 3). Une question se pose: «Comment se fait-il que ces affirmations n’ont pas été et ne sont pas diffusées dans nos pays?

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[1] https://ec.europa.eu/info/sites/info/files/communication-tackling-covid-19-disinformation-getting-facts-right_de.pdf

[2] Par exemple, on insiste beaucoup sur le fait qu’il faut rejeter comme «désinformation»tous les rapports mentionnant le manque de solidarité au sein de l’UE, fait évident pour tout le monde dans la phase initiale des réactions à la « pandémie » du corona virus.

[3] En septembre 2015, la Commission européenne a mis en place le groupe de travail StratCom Est pour surveiller et analyser la «désinformation» circulant de la Russie vers l’Europe. Elle publie une revue de désinformation

[4] https:// rapport-special-du-seae-breve-evaluation-des-recits-et-elements-de-desinformation-circulant-a-propos-de-la-pandemie-de-covid-19-mise-a-jour-23-avril-18-mai/

Source: Lire l'article complet de Réseau International

À propos de l'auteur Réseau International

Site de réflexion et de ré-information.Aujourd’hui nous assistons, à travers le monde, à une émancipation des masses vis à vis de l’information produite par les médias dits “mainstream”, et surtout vis à vis de la communication officielle, l’une et l’autre se confondant le plus souvent. Bien sûr, c’est Internet qui a permis cette émancipation. Mais pas seulement. S’il n’y avait pas eu un certain 11 Septembre, s’il n’y avait pas eu toutes ces guerres qui ont découlé de cet évènement, les choses auraient pu être bien différentes. Quelques jours après le 11 Septembre 2001, Marc-Edouard Nabe avait écrit un livre intitulé : “Une lueur d’espoir”. J’avais aimé ce titre. Il s’agissait bien d’une lueur, comme l’aube d’un jour nouveau. La lumière, progressivement, inexorablement se répandait sur la terre. Peu à peu, l’humanité sort des ténèbres. Nous n’en sommes encore qu’au début, mais cette dynamique semble irréversible. Le monde ne remerciera jamais assez Monsieur Thierry Meyssan pour avoir été à l’origine de la prise de conscience mondiale de la manipulation de l’information sur cet évènement que fut le 11 Septembre. Bien sûr, si ce n’était lui, quelqu’un d’autre l’aurait fait tôt ou tard. Mais l’Histoire est ainsi faite : la rencontre d’un homme et d’un évènement.Cette aube qui point, c’est la naissance de la vérité, en lutte contre le mensonge. Lumière contre ténèbres. J’ai espoir que la vérité triomphera car il n’existe d’ombre que par absence de lumière. L’échange d’informations à travers les blogs et forums permettra d’y parvenir. C’est la raison d’être de ce blog. Je souhaitais apporter ma modeste contribution à cette grande aventure, à travers mes réflexions, mon vécu et les divers échanges personnels que j’ai eu ici ou là. Il se veut sans prétentions, et n’a comme orientation que la recherche de la vérité, si elle existe.Chercher la vérité c’est, bien sûr, lutter contre le mensonge où qu’il se niche, mais c’est surtout une recherche éperdue de Justice.

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