Les États-Unis se retirent officiellement de L’OMS

Les États-Unis se retirent officiellement de L’OMS

Donald Trump a officiellement lancé la procédure de retrait des États-Unis de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), mettant à exécution ses menaces de quitter l’agence onusienne qu’il accuse d’avoir tardé à réagir face à la pandémie de coronavirus.

Des responsables de santé et des adversaires du président ont critiqué sa décision de retirer le plus gros contributeur de l’organisation basée à Genève, responsable de la lutte mondiale contre les maladies et contre le COVID-19 qui continue à se répandre dans le monde.

Et le candidat démocrate à la Maison Blanche, Joe Biden, a assuré qu’il annulerait cette décision s’il était élu le 3 novembre.

« Le premier jour de ma présidence, je rejoindrai l’OMS et réaffirmerai notre leadership mondial », a-t-il écrit sur Twitter.

« Les Américains sont plus en sécurité quand l’Amérique s’engage pour renforcer la santé mondiale », a expliqué.

Ce retrait sera effectif au terme d’un délai d’un an, soit le 6 juillet 2021, ont précisé mardi plusieurs responsables du gouvernement américain.

La notification a été envoyée au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, « qui est le dépositaire pour l’OMS », ont-ils dit.

Les Nations unies ont également confirmé avoir reçu lundi la lettre de retrait américain.

Le porte-parole de M. Guterres a précisé que les États-Unis, membres fondateurs de l’OMS en 1948, devaient remplir deux conditions pour se retirer de l’organisation : respecter un délai d’un an et être à jour dans leurs contributions.

Donald Trump avait annoncé fin mai « mettre fin à la relation » entre son pays et l’OMS, qu’il accuse depuis le début de la pandémie de se montrer trop indulgente avec la Chine, où le coronavirus est apparu en décembre avant de se répandre sur la planète.

Il reproche aussi au patron de l’OMS, l’Éthiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus, d’avoir échoué à réformer l’organisation.

Les États-Unis, qui apportent 15 % du budget de l’agence onusienne, soit 400 millions de dollars par an, vont « rediriger ces fonds vers d’autres besoins de santé publique urgents et mondiaux qui le méritent », avait-il déclaré à la presse.

« Jusqu’aux genoux »

La semaine dernière, un haut responsable américain de la santé avait toutefois assuré que les États-Unis continuaient de travailler au jour le jour avec l’OMS.

« Je n’ai pas été rappelé, je n’ai reçu aucune instruction pour que je me retire », avait déclaré Brett Giroir, secrétaire adjoint à la Santé, et membre du conseil exécutif de l’OMS.

L’annonce intervient alors que la pandémie a fait au moins 539 620 morts dans le monde depuis fin décembre, selon un bilan établi mardi par l’AFP à partir de sources officielles.

Les États-Unis, qui ont recensé leur premier décès lié au coronavirus début février, sont le pays le plus touché avec plus de 130 000 morts.

Au point d’être « enfoncés jusqu’aux genoux » dans la pandémie, a estimé lundi soir le directeur de l’Institut américain des maladies infectieuses Anthony Fauci, alors que des foyers de contamination sont apparus dans le sud et l’ouest du pays après le déconfinement décidé par les autorités locales.

La Fédération des scientifiques américains a dénoncé le retrait américain, estimant qu’il intervenait « au moment où on a le plus besoin de coopération internationale ». Il « ne fera que nuire à la lutte mondiale contre le COVID-19 », a-t-elle fustigé.

Ce retrait « ne va pas protéger les vies ou les intérêts des Américains, cela va laisser les Américains malades et l’Amérique seule », a dénoncé le sénateur Robert Menendez, membre démocrate de la Commission sénatoriale des Affaires étrangères.

L’OMS, qui n’a pas commenté la décision de M. Trump, affirme que l’épidémie s’accélère et que le pic de la pandémie n’est pas encore atteint.

Et dans des remarques à la presse, Tedros Adhanom Ghebreyesus a de nouveau appelé mardi à « l’unité nationale et la solidarité mondiale », qui sont « plus importantes que jamais pour battre un ennemi commun, un virus qui a pris le monde en otage ».

« C’est notre seule voie pour sortir de cette pandémie », a-t-il souligné.

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