Commentaires sur le racisme au Chili

Commentaires sur le racisme au Chili

  1. Campagne de dons – Juin 2020

    Chers amis lecteurs, Au début de cette année, nous écrivions que 2020 serait une année de bouleversements à l’échelle mondiale. Elle a pleinement tenu ses promesses, et ce n’est apparemment que le début de quelque chose de plus grandiose encore, et dont la principale caractéristique est une tentative de prise de contrôle total de l’information. C’est même l’essence de toutes les guerres livrées contre les peuples depuis quelques décennies. Plus que jamais, il est nécessaire que des sites comme le nôtre se multiplient pour contrer toutes les tentatives de monopoliser l’information à des fins de manipulation. Grâce à votre fidélité, vos encouragements et votre aide, nous avons réussi à surmonter toutes les pressions et contourner les divers obstacles destinés à nous faire disparaitre ou à nous intimider. Nous comptons à nouveau sur vous pour nous aider dans notre combat, et nous permettre de continuer à vous fournir un travail de qualité et une vision juste et équilibrée du monde. Merci pour votre soutien. Avic

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par J. C. Cartagena.

Andre Vltchek vient de signer un texte sur le Chili dans lequel il essaie de montrer que dans ce pays le problème racial est aujourd’hui plus important que la lutte sociale.

Les phrases les plus polémiques de son article, sont « qu’au Chili, la race joue un rôle extrêmement important » et que « le racisme et les divisions raciales au Chili sont une version extrême de ce qui se passe dans plusieurs pays d’Amérique du Sud ». J’estime que ces deux affirmations sont à mitiger ou du moins à expliquer.

La lutte de classe et sociale intègre et explique les fondements du racisme utilisées par la classe dominante pour exercer son pouvoir. Ce n’est pas « la race » qui est extrêmement important au Chili mais l’origine sociale.

Les grands événements qui ont forgé l’histoire du pays, les composants sociaux ont été toujours plus importants que l’antagonisme racial. Et ceci dès l’indépendance du pays.

Je vous propose de commencer par l’origine du pays. La lutte pour l’indépendance du pays a été entamée par des secteurs sous l’influence des idées provenant de la révolutions française et la lutte pour l’indépendance étasunienne.

En général l’issue de tout combat est décidé en rapport à l’importance de rapport de forces. Lorsque les indépendantistes ont compris que la lutte pour l’indépendance nécessitait le concours de toute les forces, ils ont promis la liberté aux esclaves s’ils obtenaient l’indépendance des territoires. Les bataillons des noirs esclaves ont composé presque le tiers de troupes traversant la cordillère des Andes en 1818, sous le commandement de San Martin, pour libérer le futur territoire du Chili. Le reste était composé de forces progressistes, et si on veut souligner l’origine raciale, majoritairement métisses, comme la plupart des habitants du pays d’ailleurs. (Petite paradoxe : à cette période, les mapuche ont majoritairement lutté à côté des troupes coloniales espagnoles et contre l’indépendance du Chili). Par la suite, l’immigration européenne au Chili a commencée fin 19ème siècle et contrairement à ce qu’affirme l’auteur elle n’est pas basée sur la couleur de la peau ni leurs origines, mais sur leur savoir-faire, sinon comment expliquer que la plus grande colonie palestinienne et libanaise au monde, hormis certains pays arabes, soit établie au Chili ?

La plupart de faits marquant l’histoire du Chili n’a aucunement un rapport à la question raciale : ni les guerres civiles, ni les grandes luttes ouvrières (et grands massacres qui voyaient mourir côte à côte d’exploités chiliens, boliviens, péruviens et argentins), ni les grandes victoires de luttes sociales et politiques : gouvernements de Front Populaire en 1938 et Unité Populaire (UP) en 1970. Dans son programme, l’UP prévoyait la promotion et la reconnaissance des peuples autochtones. Le coup d’État de Pinochet n’a pas permis de le développer. Le communiste Pablo Neruda, prix Nobel de Littérature 1971, projetait la création d’une Université mapuche. Pendant le gouvernement de Salvador Allende, la promotion, et développement sociale et économique des communautés indigènes a été entrepris y compris la récupération et l’élargissement de terres mapuche dans le cadre de la réforme agraire.

Dire que la gauche chilienne n’a que peu à voir avec la promotion du peuple mapuche est particulièrement injuste pour S. Allende dont on fête justement aujourd’hui, 26 juin 2020 son 112ème anniversaire de sa naissance. Il n’est pas inutile de rappeler que le programme de l’UP était dans bien des aspects bien plus avancé, pour l’époque, que ceux de nombreux pays dont les gouvernements sont reconnus comme progressistes : Venezuela, Équateur de Correa, Uruguay du Front Élargi, Bolivie d’Evo Morales, Brésil de Lula, entre autres. Et qui se réclament à des différents degrés de l’héritage et de l’expérience de l’UP chilienne et de S. Allende. Alors vouloir ériger tous ces processus émancipateurs et leurs protagonistes en antagonismes relève de la légèreté d’analyse.

La lutte ouvrière et syndicale, en particulier celle des mineurs, sans importer leur couleur de peau, est la composante essentielle de l’histoire sociale du Chili.

Réduire les problèmes sociaux à des questions raciales, non seulement empêche la compréhension de la situation actuelle mais pire encore limite la possibilité de prendre bonnes décisions pour les luttes à venir.

Pour expliquer la pensée actuelle majoritaire des chiliens de nos jours il ne faut surtout pas oublier plusieurs faits : Un. Le Chili a subi une dictature de 17 ans à partir de 1973 commandé, financé et organisé par les USA. L’idéologie neo-libérale a été imposé à grande échelle au Chili pour la première fois dans l’histoire du monde. Deux. Il y a eu par la suite 30 ans de pratique neo-libérale qui ont approfondi le système. L’idéologie dominante de la société est celle de la classe dominante, disait le barbu Marx. C’est ce qui s’est passé au Chili. (A. Vltchek fait référence peut être à la gauche sociale démocrate de cette période en parlant de « révolutionnaires » de Miami, mais il omet de rappeler que même Emilia Nuyado, première députée mapuche, en fait partie). Trois et fin, pour faire court. Le péché originel de la droite chilienne est le coup d’État contre l’UP. Depuis ce jour elle se croit investie (car d’après elle, elle est la seule au monde à avoir vaincu le communisme pendant la guerre froide), d’un mandat messianique : libérer le sous-continent de l’emprise du communisme ce qui explique certains faits et attitudes arrogantes des gouvernements rapportées par l’article d’A. Vltchek, car la droite chilienne est extrêmement anti-communiste mais aussi raciste.

Ce texte est volontairement court, mais il y a encore beaucoup d’éléments et des faits à analyser et à tenir en compte, afin d’émettre des avis informés.

Source: Lire l'article complet de Réseau International

À propos de l'auteur Réseau International

Site de réflexion et de ré-information.Aujourd’hui nous assistons, à travers le monde, à une émancipation des masses vis à vis de l’information produite par les médias dits “mainstream”, et surtout vis à vis de la communication officielle, l’une et l’autre se confondant le plus souvent. Bien sûr, c’est Internet qui a permis cette émancipation. Mais pas seulement. S’il n’y avait pas eu un certain 11 Septembre, s’il n’y avait pas eu toutes ces guerres qui ont découlé de cet évènement, les choses auraient pu être bien différentes. Quelques jours après le 11 Septembre 2001, Marc-Edouard Nabe avait écrit un livre intitulé : “Une lueur d’espoir”. J’avais aimé ce titre. Il s’agissait bien d’une lueur, comme l’aube d’un jour nouveau. La lumière, progressivement, inexorablement se répandait sur la terre. Peu à peu, l’humanité sort des ténèbres. Nous n’en sommes encore qu’au début, mais cette dynamique semble irréversible. Le monde ne remerciera jamais assez Monsieur Thierry Meyssan pour avoir été à l’origine de la prise de conscience mondiale de la manipulation de l’information sur cet évènement que fut le 11 Septembre. Bien sûr, si ce n’était lui, quelqu’un d’autre l’aurait fait tôt ou tard. Mais l’Histoire est ainsi faite : la rencontre d’un homme et d’un évènement.Cette aube qui point, c’est la naissance de la vérité, en lutte contre le mensonge. Lumière contre ténèbres. J’ai espoir que la vérité triomphera car il n’existe d’ombre que par absence de lumière. L’échange d’informations à travers les blogs et forums permettra d’y parvenir. C’est la raison d’être de ce blog. Je souhaitais apporter ma modeste contribution à cette grande aventure, à travers mes réflexions, mon vécu et les divers échanges personnels que j’ai eu ici ou là. Il se veut sans prétentions, et n’a comme orientation que la recherche de la vérité, si elle existe.Chercher la vérité c’est, bien sûr, lutter contre le mensonge où qu’il se niche, mais c’est surtout une recherche éperdue de Justice.

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