Agrandissement du mégadépotoir privé de Sainte-Sophie

Agrandissement du mégadépotoir privé de Sainte-Sophie

Normand L. Beaudet et Chantal C. Mougenot, co-porte-paroles Coalition Alerte à l’enfouissement Rivière-du-Nord
Lucie Massé et Marcel Gosselin, co-porte-paroles Action Environnement Basses-Laurentides

Les conclusions du rapport du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) portant sur le projet de Waste Management d’agrandir son lieu d’enfouissement technique (LET) de Sainte-Sophie ont étonné les membres la Coalition alerte à l’enfouissement Rivière-du-Nord (CAER). « Il y a de quoi choquer les citoyennes et citoyens de la MRC Rivière-du-Nord ainsi que toutes les personnes souhaitant un développement plus durable du Québec », a déclaré Normand L. Beaudet, porte-parole de la CAER.

En effet, la CAER s’étonne de l’appui du BAPE à la poursuite jusqu’en 2040 d’un enfouissement annuel de 1 million de tonnes de déchets. « Un million de tonnes, c’est une fois et demi le volume de la grande tour de la Place Ville-Marie, année après année ! Un million de tonnes, c’est le poids de plus 660, 000 automobiles, enfouies chez nous à Saint-Sophie, chaque année jusqu’en 2040 ! », illustre monsieur Beaudet.

Or, le BAPE fait totalement abstraction des objectifs de réduction des matières destinées à l’enfouissement que vise la Communauté métropolitaine de Montréal d’où provient « l’inéquitable importation » des 90 % des déchets enfouis sur le territoire de la MRC de La Rivière-du-Nord.

« Dans ce contexte, le BAPE aurait dû logiquement recommander au gouvernement du Québec un tonnage annuel conditionnel devant être régulièrement réévalué. Ou encore, proposer des critères pour cette réévaluation », explique le porte-parole de la CAER. Cela d’autant plus que le rapport signale le besoin d’une révision stratégique de l’ensemble de la gestion des matières résiduelles au Québec. « Du point de vue du développement durable, nous devrions réduire, réutiliser, recycler/composter ou autrement valoriser une part considérable de ces ressources que nous gaspillons dans un méga enfouissement générateur de gaz à effet de serre (GES) et autres problèmes environnementaux et sanitaires à long terme. »

« Le rapport du BAPE signale d’ailleurs l’absence de contrôle sur les GES générés par le mégadépotoir ainsi que sur la possibilité de « blanchiment de déchets » comme matière de recouvrement des ordures, mais sans faire aucune recommandation à Waste Management  », s’indigne également Lucie Massé, porte-parole d’Action Environnement Basses-Laurentides, un comité citoyen de la région aussi membre de la Coalition. 

Le BAPE avalise l’agrandissement dans une zone où se situent un boisé et un milieu humide qui abritent diverses espèces floristiques et fauniques. Ces milieux naturels seraient entièrement détruits à la fin de l’exploitation. « C’est incohérent avec l’obligation des MRC de se doter de plans régionaux de milieux humides et hydriques » plaide Chantal C. Mougenot, co-porte-parole de la CAER.

Plus décevant encore, le BAPE élude plusieurs problèmes importants soulevés par de nombreux intervenants durant les audiences publiques tenues à Saint-Jérôme. Notamment, l’absence de tout contrôle indépendant de l’imperméabilité du site et la révélation que la membrane imperméable utilisée n’est garantie que pour seulement 20 ans alors qu’elle doit retenir un lixiviat (liqueur d’ordures) qui demeurera toxique plusieurs centaines d’années. La CARA, organisme bassin versant de la rivière l’Assomption, s’en inquiète puisqu’elle a demandé au BAPE « qu’une étude approfondie de l’impact sur les eaux souterraines soit un prérequis à l’autorisation des travaux d’agrandissement et son suivi. » 

La Coalition Alerte à l’enfouissement Rivière-du-Nord conclut donc que ce rapport du BAPE est un préjudiciable rendez-vous manqué avec le développement durable. « Il faut poursuivre l’objectif d’une gestion plus respectueuse de la ressource sur notre territoire », clôt Normand L. Beaudet. Le Ministre de l’Environnement du Québec sera-t-il à la hauteur ?

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