Pilule bleue, pilule rouge

Pilule bleue, pilule rouge

  1. Campagne de dons – Juin 2020

    Chers amis lecteurs, Au début de cette année, nous écrivions que 2020 serait une année de bouleversements à l’échelle mondiale. Elle a pleinement tenu ses promesses, et ce n’est apparemment que le début de quelque chose de plus grandiose encore, et dont la principale caractéristique est une tentative de prise de contrôle total de l’information. C’est même l’essence de toutes les guerres livrées contre les peuples depuis quelques décennies. Plus que jamais, il est nécessaire que des sites comme le nôtre se multiplient pour contrer toutes les tentatives de monopoliser l’information à des fins de manipulation. Grâce à votre fidélité, vos encouragements et votre aide, nous avons réussi à surmonter toutes les pressions et contourner les divers obstacles destinés à nous faire disparaitre ou à nous intimider. Nous comptons à nouveau sur vous pour nous aider dans notre combat, et nous permettre de continuer à vous fournir un travail de qualité et une vision juste et équilibrée du monde. Merci pour votre soutien. Avic

    4 143,00 € donated

par In Absentia.

Ceux qui me suivent déjà le savent, je suis très attentif à la manipulation, qu’elle prenne la forme d’une propagande particulièrement bien étudiée ou d’autres formes plus inattendues, parce que c’est seulement quand on en expose le mécanisme qu’elle cesse d’opérer.  Pour comprendre ce qui va suivre, je vous conseille fortement de visionner le documentaire de Adam Curtis (BBC/2016) intitulé Hypernormalisation. Ce documentaire expose crûment que depuis les années ’70, nos politiques, le monde de la finance et les utopistes technologiques ont sciemment laissé de côté la complexité du monde réel (réalité tangible) pour la remplacer par un monde factice, simpliste et purement virtuel, dirigé par les multinationales et maintenu par les hommes de paille que sont devenus les politiques. Faut-il ajouter que cette méta-réalité ne peut perdurer que si elle est soutenue par une propagande massive, celle des médias dominants.

Le terme hypernormalisation a été inspiré directement par un ouvrage rédigé par un anthropologue d’origine russe, Alexeï Yurchak, né en Russie en 1960, intitulé Everything Was Forever, Until it Was no More[1]. Il y dépeint, avec plus ou moins de bonheur l’atmosphère surréaliste qui régnait durant les dernières décennies qui ont précédé l’effondrement du régime soviétique[2].

L’État était totalement corrompu, jusqu’à chacun de ses rouages, et le pays partait tranquillement à la faillite. On annonçait des réussites magnifiques des plans quinquennaux, des récoltes de blé absolument exceptionnelles… Mais les boulangeries restaient désespérément vides. On parlait d’un pays toujours plus riche, mais les citoyens avaient toujours plus de mal à boucler les fins de mois. Les médias, totalement sous contrôle du pouvoir, mais aussi les réseaux du Parti Communiste étaient chargés de véhiculer la propagande. Il n’y avait pas de projet alternatif, tout le monde savait que les élites mentaient, et les élites elles-mêmes savaient que tout le monde le savait, mais le système se maintenait comme en lévitation, jusqu’à ce qu’il s’écroule brutalement à partir de 1988.

Nous avions cru alors que ceci marquait la victoire totale du libéralisme sur le communisme, mais était-ce bien le cas ? Plus près de chez nous, un philosophe français, Jean Baudrillard[3] avait théorisé, dès la fin des années ’70 l’hyperréalité qui, nous le verrons, ressemble furieusement à l’hypernormalisation des régimes communistes agonisants.

En sémiotique et dans la philosophie post-moderne, on utilise le terme d’hyperréalité (à ne pas confondre avec le surréalisme ou l’hyperréalisme) pour décrire le symptôme d’une culture postmoderne évoluée. L’hyperréalité caractérise la façon dont la conscience interagit avec la réalité. Tout particulièrement, quand la conscience perd sa capacité à distinguer la réalité de l’imaginaire et commence à s’engager avec ce dernier sans comprendre ce qu’il fait, elle s’introduit alors dans le monde de l’hyperréel. La nature du monde hyperréel se caractérise par une amélioration de la réalité. Source Wiki

Et cette réalité alternative ne peut être substanciée que par la post-vérité, qui n’est, en somme, qu’un autre nom pour la propagande. Baudrillard nous met en garde contre une interprétation édulcorée d’un monde complexe qui nous serait obligeamment servie par ceux qui nous dirigent, via leurs laquais, les médias de masse, et la classe politique qui ne représente plus guère qu’un prétexte tant nous mesurons parfaitement bien qu’ils n’ont plus aucun pouvoir.

Nous savons qu’ils mentent, ils savent que nous le savons mais s’en moquent, c’est Tina[4] qui est aux commandes.  Il ne peut exister d’autre réalité, et d’ailleurs vous voyez bien que c’est vrai puisque tous les médias le disent !

Hyperréalité versus hypernormalisation

Il semble bien que l’hyperréalité ne serait qu’une version théoriquement plus complète de l’hypernormalisation qui n’était rien d’autre qu’une maladroite fuite en avant d’un régime aux abois. On peut, dès lors, s’interroger sur le pourquoi du basculement, dans nos régimes soi-disant démocratiques vers une version encore plus sophistiquée de cette manipulation. Ne serait-ce pas que nous aurions tout compris de travers, tout d’abord ? Est-ce que par hasard ceci ne serait pas le signe que le système néolibéral est, lui-aussi, en phase terminale d’effondrement ?

Pour le dire autrement, sans cette propagande hallucinante, sans ce simulacre permanent, est-ce que le système aurait pu se maintenir jusqu’à aujourd’hui ? On en arrive à des aberrations qui laissent vraiment perplexes, ces temps-ci. On vous parle de manifestations pacifiques aux États-Unis, alors qu’on voit les commissariats en feu, on voit les dizaines de morts, des quartiers entiers qui deviennent des scènes post-apocalyptiques. Puis l’on en vient à l’inversion, en disant que déployer la garde nationale serait digne d’un tyran, alors que partout où cela a été fait (et ils n’étaient pas armés), leur simple présence a suffi pour faire revenir la situation à la normale.

Ceux qui ont suivi les interventions en vidéo du Professeur Raoult se souviendront peut-être qu’à plusieurs reprises il a lui-même évoqué Baudrillard, en parlant de la gestion de cette « pandémie » Le même qui, dubitatif (ou goguenard ?), s’étonne du nombre anormalement bas de décès par VRS (virus syncytial) cette année alors que les autres années ces infections tuent énormément. On pourrait parler de la grippe saisonnière aussi (72 décès en France cette année alors que bon an mal an, ça tourne autour des 10 à 15000).

Pilule rouge

La bourse s’est totalement effondrée entre le 9 et le 12 mars dernier. Depuis, les banques centrales ont injecté des masses phénoménales d’argent pour maintenir les marchés en lévitation, au moyen du quantitative easing (la planche à billets). L’économie locale a été laminée par le confinement, et c’est seulement maintenant, au dégel qu’on va commencer à évaluer les conséquences catastrophiques de cette folie au demeurant inutile.

Ensuite, soit à l’automne, viendront les répercussions sur l’économie réelle de la crise financière, ce qui se traduira par l’étranglement des crédits, des licenciements en masse, et des faillites à n’en plus finir.  Même les États ne pourront plus se financer, et les taux repartiront à la hausse, rendant hypothétique le service de la dette.

Ce qu’on vous fera avaler à ce moment-là devrait vous faire l’effet de la fameuse pilule rouge, et vous faire descendre tout droit au fond du terrier.  Lorsque viendra ce moment, souvenez-vous bien que votre ennemi ce ne sera pas celui que le pouvoir vous aura désigné, préférant la guerre civile à sa propre chute, mais bien le pouvoir lui-même.

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[1] Alexei Yurchak, Everything Was Forever, Until it Was no More. The Last Soviet Generation. Princeton-Oxford : Princeton University Press, 2006, 331 p.

[2] https://journals.openedition.org/monderusse/6100

[3] Jean Baudrillard, né le 27 juillet 1929 à Reims et mort le 6 mars 2007 à Paris, est un philosophe français théoricien de la société contemporaine, connu surtout pour ses analyses des modes de médiation et de communication de la postmodernité. Source : wiki

[4] There is no alternative (Il n’y a pas d’alternative)

source : https://www.levilainpetitcanard.be

Source: Lire l'article complet de Réseau International

À propos de l'auteur Réseau International

Site de réflexion et de ré-information.Aujourd’hui nous assistons, à travers le monde, à une émancipation des masses vis à vis de l’information produite par les médias dits “mainstream”, et surtout vis à vis de la communication officielle, l’une et l’autre se confondant le plus souvent. Bien sûr, c’est Internet qui a permis cette émancipation. Mais pas seulement. S’il n’y avait pas eu un certain 11 Septembre, s’il n’y avait pas eu toutes ces guerres qui ont découlé de cet évènement, les choses auraient pu être bien différentes. Quelques jours après le 11 Septembre 2001, Marc-Edouard Nabe avait écrit un livre intitulé : “Une lueur d’espoir”. J’avais aimé ce titre. Il s’agissait bien d’une lueur, comme l’aube d’un jour nouveau. La lumière, progressivement, inexorablement se répandait sur la terre. Peu à peu, l’humanité sort des ténèbres. Nous n’en sommes encore qu’au début, mais cette dynamique semble irréversible. Le monde ne remerciera jamais assez Monsieur Thierry Meyssan pour avoir été à l’origine de la prise de conscience mondiale de la manipulation de l’information sur cet évènement que fut le 11 Septembre. Bien sûr, si ce n’était lui, quelqu’un d’autre l’aurait fait tôt ou tard. Mais l’Histoire est ainsi faite : la rencontre d’un homme et d’un évènement.Cette aube qui point, c’est la naissance de la vérité, en lutte contre le mensonge. Lumière contre ténèbres. J’ai espoir que la vérité triomphera car il n’existe d’ombre que par absence de lumière. L’échange d’informations à travers les blogs et forums permettra d’y parvenir. C’est la raison d’être de ce blog. Je souhaitais apporter ma modeste contribution à cette grande aventure, à travers mes réflexions, mon vécu et les divers échanges personnels que j’ai eu ici ou là. Il se veut sans prétentions, et n’a comme orientation que la recherche de la vérité, si elle existe.Chercher la vérité c’est, bien sûr, lutter contre le mensonge où qu’il se niche, mais c’est surtout une recherche éperdue de Justice.

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