God is not an American

God is not an American

La chanson de Ferland a 50 ans, mais force est de constater qu’avec ce qui se passe là-bas, s’il fallait que Dieu soit Américain, il aurait honte à en mourir !

Le psychopathe mégalomane et narcissique – le mot est de Noam Chomsky – qui tient lieu de président dans un pays profondément malade, ne recule devant rien pour flatter les bas instincts de sa base électorale. Il a fait nettoyer une grande rue de Washington pour aller, brandissant une bible, faire le matamore devant une église épiscopalienne. L’archevêque du diocèse l’a promptement rabroué. « Je trouve cela déconcertant et répréhensible qu’un site religieux soit détourné et manipulé d’une façon si flagrante », a-t-il dit.

Ceux qui écrivent ces jours-ci que la démocratie n’a jamais été autant en danger dans ce pays ont bien des raisons de le craindre.

Ajoutant l’insulte à l’injure, l’autoproclamé stable genius a aussi soutenu qu’aucun président depuis Abraham Lincoln n’en a fait autant que lui pour l’avancement de la cause des Noirs !

 

Et ici ?

Entendu dans une table ronde la chroniqueuse Émilie Nicolas : « Le Canada est une société qui s’est bâtie sur le racisme. » Elle ne croyait pas si bien dire, même si, en se fondant sur ses écrits antérieurs qui font l’étalage d’un Québec bashing récurrent, ce n’était visiblement pas ce qu’elle voulait démontrer. Or, se souvenir, ce n’est pas se complaire maladivement dans le passé. L’avenir repose aussi sur la mémoire !

Qu’on pense aux lois anti-françaises adoptées en Nouvelle-Écosse en 1864, au Nouveau-Brunswick en 1871, au Manitoba en 1896, en Alberta en 1905, en Saskatchewan en 1909, en Ontario en 1912 !

Qu’on pense à cet abject Indian Act adopté en 1876 par le père de la Confédération, John A. Macdonald, qui a parqué les autochtones dans des réserves depuis 125 ans. Une loi dont se sont inspirés ceux qui ont mis en place la politique de l’apartheid en Afrique du Sud !

Qu’on pense à la phrase du même Macdonald : « Même si tous les chiens du Québec aboient, Riel sera pendu ! »

Plus près de nous, à la fin des années 1950, un autre arrogant Écossais, Donald Gordon, grand boss du Canadian National Railways, interrogé à savoir pourquoi on ne trouvait aucun Canadien français parmi les 17 vice-présidents du CNR, avait répondu, en anglais bien entendu : « Les promotions sont faites sur la base du mérite… » Autrement dit, ils n’ont pas la compétence pour diriger cette grande entreprise canadienne.

Invité à Tout le monde en parle, Fabrice Vil est encore une fois revenu sur son sujet de prédilection : le rabaissement, si ce n’est la négation, de la nation québécoise. C’est mon vieux prof de philo, Roméo Bouchard, qui l’a remis à sa place de belle façon. « Pour lui, la nation québécoise n’existe pas et les Québécois d’origine non plus. Il n’y a que des communautés culturelles, anglophone, haïtienne…. et la communauté « d’origine canadienne-française ». La race remplace la nation. Ça s’appelle du racisme ou du racialisme. Une société de communautés ethniques juxtaposées et non une communauté de citoyens égaux et solidaires. »

Le ministre de la Défense du Canada, Harjit Sajjan, rejetant les pressantes demandes du Québec pour que les militaires affectés pour une période de deux mois dans les CHSLD demeurent en poste jusqu’en septembre, a répondu que les soldats « ne sont pas des préposés aux bénéficiaires » et qu’il n’était pas question qu’ils y demeurent plus longtemps.

Rappelons que l’armée canadienne a été en Afghanistan durant … 14 ans ! Les soldats doivent se préparer pour aider les Canadiens s’il y avait des inondations ou des feux de forêt, a-t-il prétendu. Pompiers et éboueurs oui, mais pas préposés. Difficile à suivre le ministre.

La professeure Micheline Labelle, spécialiste reconnue en matière d’immigration et d’intégration, déplorait récemment qu’on s’inspire des whiteness studies et des critical race theories, courantes aux États-Unis, qui réhabilitent la fausse notion de race tout en voulant combattre le racisme.

Il faut malheureusement constater, admettre et déplorer qu’il y a trop, ici comme ailleurs, d’agités du bocal qui fondent encore leurs jugements sur la couleur de la peau. Et constater aussi que nos corps de police ne sont pas moins qu’ailleurs portés sur ce détestable profilage racial dont on a des échos quotidiens.

Il s’en trouve, pas davantage que moi compétents en ces matières, à clamer qu’il y a ici, au Québec, un racisme érigé en système. Je me dis que si jamais la chose s’avérait, il faudrait mettre à l’œuvre une armée de linguistes pour trouver l’adjectif permettant de qualifier le racisme qui se pratique au pays de Donald Trump, dont on dit qu’il est systémique !

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