Un féminisme pour les femmes ordinaires

Un féminisme pour les femmes ordinaires

La semaine dernière, on a vu déferler des offensives féministes. Selon plusieurs, la crise de la COVID-19 serait une crise « genrée » puisque le virus frapperait un sexe plus durement que l’autre. Les femmes sont victimes parce qu’elles sont majoritairement « au front », dit-on, occupant des postes traditionnellement féminins, donc moins bien payés. 

Relance « genrée »

Noémi Mercier, dans L’actualité, rappelle que les femmes représentent 90 % des infirmières et 88 % des aides-soignantes et préposées aux bénéficiaires. Elles occupent des postes qui, avec la crise, en ont pris pour leur rhume : professeures, éducatrices, serveuses, vendeuses, coiffeuses, esthéticiennes. 

Évidemment, on accuse le gouvernement ; les salaires et les conditions de travail laissent à désirer. Les femmes sont victimes parce que non valorisées. 

L’approche victimaire horripile, alors que les femmes « ordinaires », qui travaillent dans des métiers « ordinaires » seraient en droit de se demander ce qu’ont fait les associations, organismes et fédérations de femmes depuis les 30 dernières années pour l’avancement de ce qui importe réellement dans leur vie : la famille, et la conciliation du travail à ce bien le plus précieux qui soit. 

Revendications oubliées

La reporter, de concert avec la chroniqueuse de La Presse, Rima Elkouri et le gouvernement Legault, avance encore et toujours l’idée d’une « relance économique » pour le Québec, dénonçant le peu de reconnaissance pour le travail des femmes, victimes d’une vision masculiniste des choses.

Dans ce discours, en fait, on continue, comme depuis trop longtemps, à s’occuper d’argent et de pouvoir, laissant de côté l’amour et la responsabilité.

La marche Du pain et des roses de 1995, organisée par Françoise David, avait permis des avancées (augmentation du salaire minimum, perception automatique des pensions alimentaires, équité salariale). Pour l’ancienne présidente de la Fédération des femmes du Québec, « c’est toute la vision de l’économie qu’il faut revoir ». Exit la famille. 

Dans ce discours, en fait, on continue, comme depuis trop longtemps, à s’occuper d’argent et de pouvoir, laissant de côté l’amour et la responsabilité. La lutte pour les droits de base des femmes est absente, notamment la conciliation travail-famille, l’allocation familiale et autres contributions pour les personnes à charge (aidant naturel à la maison), le droit à la propriété, ainsi que la rémunération du travail au foyer d’un des deux parents. 

Toutes ces revendications ont été mises de côté — ou même jamais envisagées ! – par les mouvements féministes pour s’enticher de luttes idéologiques (genre, écriture inclusive, travail du sexe, laïcité, etc.). Une simple visite sur le site de la Fédération des femmes du Québec réussit à nous en convaincre1.

Les femmes ordinaires y trouvent-elles leur compte ? 

Femmes vs Famille

La famille est protagoniste de la vie sociale. La société, et l’économie, sont au service de la famille, véritable socle de la société, et non l’inverse. Pour paraphraser Jésus-Christ, on pourrait dire que l’économie est au service de la famille, et non la famille au service de l’économie.

Puisque la vie familiale constitue le cadre de vie de la majorité de la population québécoise (4 personnes sur 5), et que 57 % de ces familles ont des enfants à la maison, il semble évident que c’est toute la vision de la famille qu’il faudrait revoir, et non celle de l’économie.

La réponse à la crise actuelle — ou toutes crises qui soient — n’est pas une question de « genre », mais plutôt une question de conjugalité, de réciprocité et de complémentarité, de coopération et de partage de responsabilité, entre hommes et femmes. 

Ces féministes, et leurs associations, se plaignent que le travail des femmes ne soit pas reconnu ? Eh bien, elles, reconnaissent-elles le travail des femmes qui décident, pour un temps, à mi-temps, ou à plein temps, de rester à la maison, pour prendre soin d’un parent en perte d’autonomie, pour se rendre plus disponibles pour la vie familiale, et ainsi bâtir la société du futur ?

Ce travail ne mériterait-il pas d’être socialement reconnu et valorisé par une compensation économique ? Quelle belle lutte féministe ce serait, non ? 

Si les femmes ne sont pas capables de se reconnaitre elles-mêmes dans leur spécificité, notamment par leur fonction maternelle, comment reprocher aux autres, hommes ou gouvernements, de ne pas leur donner cette reconnaissance ? 

Noémi Mercier le dit bien, « les hommes et les femmes n’ont pas accès aux mêmes savoirs, aux mêmes perspectives sur le monde, n’ayant pas vécu les mêmes expériences, affronté les mêmes épreuves ». Il est plus que temps d’harmoniser les luttes féministes à cette réalité. 


1. Sur le site de la FFQ, peu sur la famille, beaucoup sur la « justice reproductive ».


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