Selon les responsables de l’essai Recovery, l’hydroxychloroquine ne montre «pas d’effet bénéfique»

Selon les responsables de l’essai Recovery, l’hydroxychloroquine ne montre «pas d’effet bénéfique»

Les responsables de l’essai clinique britannique Recovery ont remis en cause, ce 5 juin, l’efficacité de l’hydroxychloroquine pour lutter contre le Covid–19. Recovery, premier essai clinique majeur à livrer des résultats très attendus, était l’un des seuls à n’avoir pas suspendu ses tests sur l’hydroxychloroquine après une étude très controversée du Lancet, retirée depuis, qui pointait du doigt l’inefficacité, voire l’effet néfaste, de la molécule controversée.

Après une analyse des premiers résultats, «nous avons conclu qu’il n’y a pas d’effet bénéfique de l’hydroxychloroquine chez les patients hospitalisés avec le Covid–19», ont fait savoir les chercheurs de Recovery dans un communiqué. «Nous avons donc décidé d’arrêter le recrutement de participants pour le bras [la partie d’un essai qui concerne un traitement en particulier], hydroxychloroquine de l’essai Recovery, avec effet immédiat», ont-ils ajouté. 

Recovery est un essai clinique contrôlé et randomisé (patients choisis par tirage au sort), méthode d’expérimentation considérée comme la plus solide pour tester des médicaments. Il est mené au Royaume-Uni sur plus de 11 000 patients de 175 hôpitaux pour évaluer l’efficacité de plusieurs traitements contre le Covid–19. Les tests sur les autres pistes de traitement continuent.

La partie hydroxychloroquine a concerné 1 542 patients ayant reçu la molécule, comparés à 3 132 patients ayant bénéficié d’une prise en charge standard. Les chercheurs concluent qu’il n’y a pas de différence significative entre les deux groupes ni pour la mortalité à 28 jours, ni pour la durée d’hospitalisation.

«C’est décevant que ce traitement soit inefficace mais cela nous permet de nous concentrer sur les soins et la recherche sur des médicaments plus prometteurs», a commenté Peter Horby, principal responsable de l’essai.

L’IHU–Marseille appelle à la prudence 

Alors que ce traitement a été prescrit massivement dans de nombreux pays «en l’absence d’information fiable», «ces résultats devraient changer les pratiques médicales à travers le monde et prouver l’importance des essais randomisés à large échelle pour permettre de prendre des décisions sur l’efficacité et l’innocuité de traitements», a ajouté son collègue Martin Landray.

L’IHU-Marseille, dirigé par le désormais célèbre chercheur français Didier Raoult, fervent défenseur de la molécule, a pour sa part appelé à la prudence, après le fiasco de l’étude du Lancet : «Nous espérons que ces deux dernières semaines auront appris aux observateurs qu’il fallait lire les articles et analyser les données avant de réagir à chaud à des communiqués de presse».

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