US – UK : histoire tourmentée d’une « Relation spéciale »

US – UK : histoire tourmentée d’une « Relation spéciale »

L’ennemi héréditaire de l’Amérique est l’Angleterre, pas la Russie. Historiquement, la Russie a peut-être été le principal allié des États-Unis. L’Angleterre reste le premier ennemi de l’Amérique, comme pendant la Révolution américaine.


Par Eric Zuesse − Le 27 avril 2020 − Source The Saker Blog

Eric ZuesseLe seul ennemi de l’Amérique pendant la guerre révolutionnaire (1775-1783) était l’Angleterre. Depuis qu’elle a été vaincue dans cette guerre, l’Angleterre – contrôlée par l’aristocratie britannique – a tenté de diverses manières de reprendre le contrôle de l’Amérique.

La dernière tentative de l’aristocratie britannique pour reprendre le contrôle de l’Amérique a commencé en 1877 et se poursuit aujourd’hui, par les États profonds des deux pays – comprenant non seulement la CIA menteuse et le MI6 menteur, mais aussi l’ensemble des aristocraties unies de Grande-Bretagne et des États-Unis. Ces deux aristocraties constituent en fait l’État profond et contrôlent les niveaux de direction des deux agences de renseignement et des deux gouvernements, interdisant la démocratie dans les deux pays. L’aristocratie règne sur chacun d’eux. Le plan de 1877 visait à l’unification des deux aristocraties et à ce que la nouvelle puissance mondiale, l’industrie américaine et son gouvernement, alors en pleine expansion, soient contrôlés par les individus les plus riches des deux pays. Franklin Delano Roosevelt avait essayé de briser cette combinaison mondiale-impérialiste, mais il est mort tragiquement avant d’atteindre cet objectif.

La deuxième guerre de l’Amérique contre une puissance étrangère a été la guerre de 1812 (1812-1815), au cours de laquelle les États-Unis, si peu de temps après leur propre révolution victorieuse pour se libérer de la Grande-Bretagne, ont essayé d’aller encore plus loin et d’évincer complètement la Grande-Bretagne de l’Amérique du Nord. Parmi les Américains, certains craignaient toujours que l’Angleterre ne tente de reprendre les États-Unis. L’historien, Don Hickey, a écrit :

«En Amérique du Nord, les États-Unis étaient le seul belligérant à perdre la guerre et à conserver son indépendance. Étant donné que l’indépendance de la Grande-Bretagne était en jeu dans les guerres napoléoniennes, on pourrait soutenir que les États-Unis étaient le seul belligérant de chaque côté de l’Atlantique, pendant la guerre de 1812, qui n’avait rien à craindre pour son indépendance.»

Parce que le roi George III était toujours détesté par de nombreux Américains, les États-Unis voulaient se libérer du contrôle britannique sur ses colonies au nord de la frontière américaine, l’actuel Canada. Mais la plupart des habitants de la région continuaient à se considérer comme des sujets du roi, et les efforts américains échouèrent. De plus, des soldats britanniques, issus de ce qui est maintenant le Canada, ont réussi à mettre en danger l’indépendance de l’Amérique : ils ont incendié Washington. Ce ne sont pas les sujets du roi au nord de la frontière américaine qui ont fait cela ; c’étaient des troupes britanniques. L’armée du roi l’a fait. Les Américains avaient de réelles raisons de craindre le roi George III. L’indépendance de l’Amérique était en effet en jeu dans cette guerre. Ce n’était pas seulement la perception des démocrates-républicains – le parti de Jefferson – c’était une réalité.

Pour revenir au présent, lors d’un appel téléphonique du 25 mai 2018 entre les présidents des États-Unis et du Canada, le président américain inculte, Donald Trump, a partiellement justifié les droits de douane imposés au Canada en disant : «N’avez-vous pas incendié la Maison Blanche ?». En réalité, les troupes du roi George III l’ont fait, le 24 août 1814, en détruisant le Capitole le même jour, et non seulement le Canada n’existait pas à cette époque, mais les troupes du roi l’avaient fait en représailles à une invasion américaine réussie dans le territoire du roi, au nord, territoire qui devait par la suite gagner sa propre indépendance partielle après les rébellions infructueuses des sujets du roi là-bas en 1837-1838.

Bien que les États-Unis aient remporté la guerre de 1812, dans la mesure où ils n’ont pas perdu leur indépendance face à l’Angleterre, ils n’ont pas libéré le Canada. Mais deux ans après la guerre civile américaine (1860-1865), le Canada a finalement obtenu une indépendance partielle confuse en 1867.

La reconstruction de la Maison-Blanche par les États-Unis, détruite par les Britanniques, a été achevée en 1817. Celle du Capitole également détruit par les Britanniques a été achevée en 1826.

La bataille la plus célébrée de la guerre de 1812 a eu lieu à Fort McHenry, à Baltimore, le 13 septembre 1814, où les soldats américains ont hissé le drapeau américain, ce qui a inspiré Francis Scott Key qui écrivit «The Star-Spangled Banner», l’hymne national américain. Cette ode célébrait ce que les Américains considéraient comme la deuxième victoire de leur pays contre la tyrannie impériale britannique.

La prochaine grande tentative de l’Angleterre pour conquérir les États-Unis a eu lieu pendant la guerre civile, lorsque l’Angleterre soutenait le droit des Sudistes de continuer à asservir les Noirs et à se séparer de l’Union fédérale pour perpétuer l’esclavage. Si le Sud avait gagné, cela aurait non seulement considérablement affaibli les États-Unis, mais cela aurait créé au sud de l’Amérique une nouvelle nation, la Confédération du Sud, qui aurait été alliée à l’ennemi des Américains, la Grande-Bretagne.

À l’opposé du soutien de l’Angleterre à l’esclavage et à l’éclatement des États-Unis, la Russie était l’un des principaux partisans mondiaux des États-Unis et de son mouvement pour abolir l’esclavage. Sous le tsar Alexandre II, le gouvernement russe s’est opposé non seulement à l’esclavage mais aussi au servage, et il a donc été immortalisé parmi les Russes comme «Le grand libérateur», pour la fin du servage chez lui, qui était, pour la Russie, ce que l’esclavage était pour l’Amérique – une relique répudiée de l’ancien monarchisme absolutiste des prédécesseurs d’Alexandre II. Lorsque l’érudite Cynthia Chung titrait le 16 octobre 2019, «La Russie et les États-Unis : l’histoire oubliée d’une fraternité», elle évoquait «Cassius Clay». Ce n’était pas une référence erronée au célèbre boxeur américain Muhammad Ali (1942-2016), mais plutôt, à juste titre, à l’individu qui est beaucoup moins connu aujourd’hui, mais en l’honneur de qui le fameux boxeur avait été nommé à l’origine, Cassius Marcellus Clay. L’homonyme du boxeur a été tout à fait correctement mentionné par Chung comme ayant été «peut-être le plus grand ambassadeur américain en Russie (1861-1862 et 1863-1869)». Ce «Cassius Clay» était, en effet, l’un des héros historiques méconnus de l’Amérique, non seulement parce que cet habitant du Kentucky était un champion extrêmement courageux de l’anti-esclavagisme, mais aussi parce qu’il est devenu un grand atout pour son ami Abraham Lincoln dans sa guerre pour émanciper les esclaves américains. Comme le dit l’article de Wikipedia «Cassius Marcellus Clay (politicien)», lorsqu’il décrit le rôle de Clay dans la «Guerre civile et mission en Russie» :

Le président Lincoln a nommé Clay au poste de ministre auprès du tribunal russe de Saint-Pétersbourg le 28 mars 1861. La guerre civile américaine a commencé avant son départ et, comme il n’y avait pas de troupes fédérales à Washington à l’époque, Clay a organisé un groupe de 300 volontaires pour protéger la Maison Blanche et le US Naval Yard d’une éventuelle attaque confédérée. Ces hommes sont devenus célèbres sous le nom des Washington Guards de Cassius M. Clay. Le président Lincoln a remis à Clay un revolver Colt, lors d’une cérémonie de reconnaissance. Lorsque les troupes fédérales sont arrivées, Clay et sa famille se sont embarqués pour la Russie.

En tant que ministre de la Russie, Clay a été témoin de l’édit d’émancipation du tsar. Rappelé aux États-Unis en 1862 pour accepter une mission de Lincoln en tant que général de division dans l’armée de l’Union, Clay refusa publiquement cette offre à moins que Lincoln n’accepte d’émanciper les esclaves sous contrôle confédéré. Lincoln a envoyé Clay au Kentucky pour évaluer l’ambiance d’émancipation là-bas et dans les autres États frontaliers. Après le retour de Clay à Washington, DC, Lincoln a publié la proclamation à la fin de 1862, pour prendre effet en janvier 1863. 

Clay a démissionné de sa fonction en mars 1863, il est retourné en Russie, où il a servi jusqu’en 1869. Il a été influent dans les négociations pour l’achat de l’Alaska. 

Ainsi, cet ami du «Grand Libérateur», Alexandre II, et du «Grand Émancipateur», Lincoln , les a aidés tous les deux. Comme l’a bien résumé Blake Stillwell dans son article du 16 octobre 2015 «Comment la Russie a garanti la victoire de l’Union dans la guerre civile», l’ambassadeur Clay connaissait et partageait personnellement les valeurs communes bien ancrées des chefs d’État aux États-Unis et en Russie, et il persuadé ainsi le tsar Alexandre II de s’engager à rejoindre les États-Unis dans une guerre pour conquérir l’Angleterre, si celle-ci rejoignait ouvertement et activement la Confédération du Sud contre le Nord. Le tsar Alexandre II a donc stationné des navires de guerre russes à New York et à San Francisco pendant la guerre civile, afin d’empêcher l’Angleterre de soutenir activement la Confédération du Sud, ce que l’Angleterre avait prévu de faire.

Aucun pays n’a probablement été aussi utile à la cause de l’Union que la Russie, et ce n’était pas seulement à des fins de politique de puissance, mais surtout pour des principes démocratiques et progressistes, à la fois présents chez Lincoln et le Tsar – leurs objectifs communs des Lumières pour l’avenir du monde.

L’ennemi impérialiste de l’Angleterre, la France impérialiste, était également pro-esclavagiste, mais pas une menace aussi grande pour les États-Unis que l’Angleterre. La façon dont Michael O’Neill a formulé cela dans son article du 10 mai 2019 «L’implication de la France dans la guerre civile américaine» était :

«Le gouvernement français avait certainement de la sympathie pour la Confédération parce que les deux régimes étaient aristocratiques, tandis que le Nord avait un régime social et économique plus démocratique qui n’était pas aussi rigoureusement hiérarchique. Les perspectives commerciales de la France ont également été affectées par le blocus imposé par le Nord aux ports du Sud. La France a voulu intervenir pour assurer le commerce du coton, du vin, du brandy et de la soie.»

C’était un exemple où les empires anglais et français étaient du même côté – contre la démocratie et pour l’esclavage. L’aristocratie est toujours motivée par une cupidité illimitée, et cette cupidité a conduit les aristocraties française et anglaise à agir ensemble dans la guerre civile américaine. Le tsar Alexandre II était un aristocrate progressiste rarissime – comme le fut le président américain Franklin Delano Roosevelt par la suite.

Comme l’a également noté l’article de Chung, les relations amicales entre la Russie et les États-Unis avaient commencé au moment de la Révolution américaine, et Benjamin Franklin, qui était alors ambassadeur des États-Unis en France, a joué un rôle clé.

En 1877, le futur magnat du diamant britannique Cecil Rhodes a présenté le plan dont il avait rêvé pendant toute sa vie, unir les aristocraties de la Grande-Bretagne et des États-Unis pour finalement conquérir le monde entier. Son plan devait être activé à sa mort, survenue en 1902, lorsque le Rhodes Trust a commencé en créant le noyau d’un mouvement qui s’est propagé aux plus hauts niveaux de la finance dans les deux pays, y compris le Royal Institute of Foreign Affairs (RIFA) alias Chatham House, à Londres, puis le Council on Foreign Relations de New York, branche américaine du RIFA, deux institutions qui se sont unies aux aristocraties européennes au sein du groupe Bilderberg, qui a été créé en 1954 par Bernhard des Pays-Bas,  l’«ancien» prince nazi, et David Rockefeller des États-Unis. Puis, plus tard, la Commission trilatérale, faisant entrer les aristocrates japonais dans le giron de Cecil Rhodes, en 1973, sous l’égide de l’agent de David Rockefeller et stratège en chef anti-russe, Zbigniew Brzezinski. Le stratège en chef anti-russe de Nelson Rockefeller était Henry Kissinger.

Il existe également d’autres ramifications importantes du Rhodes Trust, qui est le tronc de l’arbre dont Cecil Rhodes avait été la graine.

Puis, pendant la Première Guerre mondiale, les États-Unis et la Russie étaient, encore une fois, des alliés cruciaux, mais cette fois l’Angleterre était avec eux, pas contre les États-Unis, car l’aristocratie britannique rivalisait avec celle de l’Allemagne. La révolution marxiste en Russie, en 1917, a terrifié tous les super-riches du monde, tout comme ils avaient été terrifiés en Angleterre par l’ennemi américain à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle. Historiquement, la Russie a peut-être été le principal allié des États-Unis. L’Angleterre reste leur ennemi suprême, tout comme pendant la Révolution américaine.

Les révolutions ont raté en Europe en 1848, mais celle de Russie, en 1917, prônait une dictature des travailleurs contre la classe moyenne , «la bourgeoisie», et pas seulement contre l’aristocratie. Donc, ce n’était pas un projet des Lumières, et ce n’était certainement pas démocratique. De plus, l’Allemagne pendant la Première Guerre mondiale était encore plus dictatoriale que l’Angleterre. En effet : le Kaiser Wilhelm II a initié la guerre mondiale afin de maintenir et de perpétuer l’ancienne tradition du droit divin des rois – la monarchie héréditaire, la plus rétrograde de toutes les formes de gouvernement, la règle héréditaire. Et l’Allemagne menaçait les navires américains, contrairement à l’Angleterre.

Lors de la conférence de paix de Versailles après la Première Guerre mondiale, quatre chefs influents de la délégation américaine étaient intensément pro-britanniques : le démocrate pro-aristocratie, extrêmement conservateur, et secrétaire d’État américain Robert Lansing, et ses deux neveux, les aristocrates pro-chrétiens, dévots extrêmement conservateurs et républicains, John Foster Dulles, et son frère Allen Dulles, et le dévot chrétien associé de JP Morgan, Thomas Lamont. Tous les quatre étaient favorables à l’obligation faite aux contribuables allemands de verser des réparations aux contribuables français si importantes qu’elles mettraient en faillite le nouveau gouvernement démocratique allemand de Weimar. Ce dépouillement des Allemands – approuvé par la délégation américaine – a contribué à amener le parti nazi extrémiste conservateur populiste de droite à prendre le pouvoir contre le gouvernement démocratique de Weimar.

Les frères Dulles avaient de nombreux amis parmi les aristocrates d’Angleterre et d’Allemagne et sont devenus deux chefs de file de la guerre pour conquérir la Russie, sous le président américain Dwight Eisenhower. Alors que le président américain Harry S. Truman avait cherché à «contenir» l’Union soviétique, les frères Dulles ont plutôt cherché à la «conquérir». Tous deux avaient une haine viscérale de la Russie – pas seulement du communisme. C’était une haine qui était largement partagée par les aristocraties de tous les empires, en particulier l’Angleterre, les États-Unis, l’Allemagne et le Japon.

Le président américain Franklin Delano Roosevelt (FDR) était une exception à la haine presque universelle de la Russie parmi les aristocraties américaines et alliées : il a reconnu et admis que, même si Joseph Staline était un dictateur barbare, il était un anti-impérialiste profondément engagé, comme FDR lui-même, parce qu’il dirigeait l’aile anti-impérialiste du Parti communiste contre l’aile impérialiste de Trotsky. Staline a défendu avec passion le «communisme dans un seul pays» – la doctrine selon laquelle l’Union soviétique doit d’abord établir clairement une économie florissante dans le pays et servir ainsi de modèle qui inspirerait les masses des nations capitalistes à se soulever contre leurs oppresseurs, et c’est seulement après l’établissement d’un tel modèle de réussite économique que le communisme pourra naturellement se propager à d’autres pays.

FDR était absolument opposé à toute sorte d’impérialisme, et il avait des discussions privées passionnés avec Winston Churchill à ce sujet, car Churchill a déclaré : «Il est impossible d’altérer les accords économiques de l’Empire», en réponse à FDR qui avait dit : «Je ne peux pas croire que nous menons une guerre contre l’esclavage fasciste, et en même temps ne pas travailler pour libérer les gens du monde entier d’une politique coloniale arriérée.» Et, par la suite, FDR a dit en privé à son fils Elliott, en parlant de Churchill sur un ton méprisant : «Un vrai vieux Tory, n’est-ce pas ? Un vrai vieux Tory, de la vieille école.»

La vision d’après-guerre de FDR était celle d’une Organisation des Nations Unies qui disposerait de toutes les armes nucléaires et contrôlerait tous les aspects du droit international, mais n’interviendrait pas dans le droit national, sauf peut-être si le Conseil de sécurité est unanime, et seulement à titre exceptionnel. Chacune des grandes puissances serait autorisée à intervenir dans les affaires domestiques des nations limitrophes, mais uniquement pour empêcher toute puissance majeure hostile de prendre le pouvoir, ceci dans un but purement défensif, rien d’autre. Cela aurait été très différent de ce que l’ONU est devenue.

C’est un domaine dans lequel le crédule Truman – qui ne savait, et ne comprenait rien – a pu être trompé par Churchill, et, plus encore, par le général d’alors, Dwight Eisenhower, parce que tous deux étaient des impérialistes engagés et visaient à conquérir la Russie – et pas seulement pour mettre fin à son communisme.

La date cruciale a été le 26 juillet 1945, quand Eisenhower a convaincu Truman de déclencher la Guerre froide. Puis, le 24 février 1990, le président américain George Herbert Walker Bush a défini la politique des États-Unis depuis lors : lorsque l’Union soviétique mettra fin au communisme en 1991, les États-Unis et leurs alliés continueront secrètement la Guerre froide contre la Russie, jusqu’à ce que celle-ci soit conquise pour faire partie de l’empire américain, et ne soit plus une nation indépendante. Ceci est la continuation du plan de Cecil Rhodes : les États-Unis exécutent les ordres de l’aristocratie britannique pour mener la conquête du monde entier.

Le 14 août 1941, au moment où FDR et Churchill élaboraient la Charte de l’Atlantique et prévoyaient une guerre commune contre Hitler, ils ont convenu de former «l’accord UK-USA», un «traité secret» entre les deux pays, qui a été officialisé le 17 mai 1943 sous le nom de «Accord BR-USA», puis officiellement signé le 5 mars 1946 par le président Truman, son contenu est finalement devenu public le 25 juin 2010. Il était, et il est encore maintenant, à la base de ce que l’on appelle plus communément «The Five Eyes», entité dérivée du programme de Cecil Rhodes – bien qu’il ne soit pas mentionné – d’opérations de renseignement étranger, dont le noyau est le renseignement britannique et américain, mais qui inclue également les services de renseignement des autres colonies anglo-saxonnes, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. L’Inde et les autres «races inférieures» des pays anglophones – comme Rhodes et Winston Churchill les considéraient – n’étaient pas incluses.

Par exemple : l’effort conjoint du Royaume-Uni et des États-Unis pour conduire Julian Assange à la mort – abomination qui semble susceptible de réussir bientôt – est devenu une partie de ce travail, tout comme les sanctions contrefaites conjointes du Royaume-Uni et des États-Unis contre la Russie concernant Sergei Magnitski en 2012,  Sergei Skripal, et les accusations du «Russiagate» contre Donald Trump en 2018.

Cette floraison complète du plan initial de Cecil Rhodes est également connue sous le nom de «Relation spéciale» et de «Anglosphère».

Tout ceci est l’œuvre des aristocraties américaines et britanniques, contre leurs propres nations – contre leurs propre peuples – mais pour les opérations impériales essentielles nécessaires aux sociétés internationales américaines et britanniques, que ces milliardaires contrôlent.

C’est pourquoi toutes les sanctions contre la Russie sont basées sur des mensonges. Certes, cela ne se produit pas par accident. À chaque étape, dans pratiquement chaque cas, les aristocraties américaines et britanniques travaillent ensemble sur ces diffamations – contre le principal allié historique étranger des États-Unis, la Russie.

L’aristocratie britannique a toujours été le principal ennemi du public britannique, de la Russie, et du peuple américain. Cela est tout à fait conforme au plan de Rhodes, qui était d’utiliser les États-Unis pour étendre l’Empire britannique. C’est l’histoire de notre temps.

C’est le succès ultime du plan du roi George III, et c’est une profonde trahison des intentions des fondateurs américains, qui étaient des anti-impérialistes passionnés. Tout comme FDR.

Mais juste après la Seconde Guerre mondiale, les impérialistes, dirigés par les milliardaires américains, ont pris le relais.

Eric Zuesse

Traduit par jj, relu par Marcel pour le Saker Francophone

Source: Lire l'article complet de Le Saker Francophone

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