Le transport aérien des passagers n’a aucun avenir s’il persiste à adopter les dérives qu’il avait ces dernières années. Le modèle avait depuis longtemps atteint ses limites et n’était plus du tout fiable. Il reposait sur un concept intenable, à rendement énergétique extrêmement limité et un système économique non durable. Ce système s’est effondré à la première crise sanitaire. Ce que nous observons actuellement avec la crise du COVID-19.
La plupart des grandes compagnies aériennes à travers le monde n’existent encore que grâce à des subventions publiques et le soutien direct des gouvernements. Ce secteur n’est plus tributaire de la sphère économique et commerciale mais dans certains cas, des prérogatives régaliennes des États. C’est une ironie du sort pour le monde dit libéral. Après avoir longtemps pourfendé les économies dirigées, ils en adoptent l’un des principaux fondements. Dans le brouillard du crépuscule du nouveau monde à venir, seuls les États riches pourront s’offrir le luxe d’entretenir à perte des flottes d’aéronefs de transport de passagers sans activité économique. En termes plus précis, des compagnies comme Emirates ou Qatar Airways pourraient survivre en tant que simple collections pour philanthropes du passé tandis que d’autres comme British Airways, Air France, Lufthansa, American Airlines, United Airlines et des dizaines d’autres à travers le monde sont en situation de faillite et n’existent encore que grâce à l’argent public.
La remise en état de voler d’appareils coulés au sol au-delà d’une certaine période de temps ne sera pas une mince affaire. Ce n’est pas pour rien que l’ensemble des investisseurs et autres spéculateurs boursiers se désengagent très vite d’un secteur où aucun profit n’est en vue.
Ce secteur devra être totalement revu et transformé. Le concept actuel n’est plus fiable. Il ne reposait sur aucune rationalité économique ou commerciale mais sur la speculation et l’appât du gain rapide au détriment des usagers. Il souffre également des lacunes en matière de rendements énergétiques des motorisations actuelles, trop polluantes et beaucoup trop gourmandes en carburants fossiles. L’homme devra impérativement innover pour pouvoir continuer à voyager par voie aérienne de manière plus optimale. L’aviation civile est officiellement la première victime de la crise, réelle ou induite, du COVID-19.
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