‘Interdiction’ du Hezbollah en Allemagne : l’UE n’est qu’un valet servile d’Israël, répond Nasrallah

‘Interdiction’ du Hezbollah en Allemagne : l’UE n’est qu’un valet servile d’Israël, répond Nasrallah

Discours du Secrétaire Général du Hezbollah, Sayed Hasan Nasrallah, à l’occasion du repas de rupture du jeûne annuel du Comité des Femmes de l’Organisation de Soutien à la Résistance Islamique, le 24 juillet 2013, suite à la résolution de l’UE assimilant l’aile militaire du Hezbollah à une organisation terroriste.

Ce discours reste d’actualité suite à la décision-mascarade de l’Allemagne de considérer tout le Hezbollah comme terroriste —alors que l’UE ne considère que son « aile militaire » comme telle— et d’arrêter de simples sympathisants à grands renforts de tambours de guerre, comme si le Parti de Dieu avait le moindre personnel, la moindre activité politique, militaire ou culturelle hors du Moyen-Orient, ou le moindre projet économique ou financier où que ce soit. Même pour des pèlerinages en Iran ou en Irak, ses membres ont les plus grandes difficultés à obtenir des autorisations de sortie du Liban !

Traduction : lecridespeuples.fr

« Votre liste des organisations terroristes, faites-la infuser dans l’eau et buvez-la ! »

Vidéo : https://www.dailymotion.com/video/x7to2tl

Transcription :

Le Hezbollah est ciblé parce qu’il est victorieux et exemplaire

[…] Nous avons toujours considéré cette présence des femmes et sœurs comme une manifestation de soutien à la Résistance sur les plans moral, politique, matériel ainsi qu’à tous les niveaux. Il est de la plus haute importance que la Résistance soit soutenue par son peuple et ses masses, qui expriment ainsi leur volonté et leur détermination ainsi que leur vision pour défendre leur pays, leur honneur, leurs biens et leur souveraineté. Cette Résistance a gagné en crédibilité auprès du peuple libanais, du monde arabe, du monde islamique, et aussi dans de nombreux endroits dans le monde pour de nombreuses raisons : grâce à ses sacrifices et à sa fermeté, et parce qu’elle ne recule pas, ne se rend pas et n’est pas vaincue. Elle a également gagné en crédibilité en raison de ses accomplissements – sur le terrain et non dans les discours –, en raison de ses victoires. C’est également cette Résistance qui a changé les modalités de la lutte, qui a renversé les projets de domination, et a restauré la terre, les prisonniers, la dignité et la souveraineté du Liban. Elle a encore imposé le Liban comme une nation importante dans la région ainsi que dans les équations régionales. Mesdames, mes sœurs ! Cette Résistance que vous soutenez restera une épine plantée dans les yeux des sionistes et dans ceux de quiconque nourrit de mauvaises intentions à l’encontre du Liban – notre chère patrie.

Parce que cette Résistance a cette présence, cette action, et cette influence dans les équations régionales, elle a été et est toujours un sujet de préoccupation : au Liban, dans la situation interne, il y a toujours un débat sur la Résistance, les armes de la Résistance et le rôle de la Résistance. La Résistance est également un sujet de préoccupation dans le monde arabe, dans la région et au niveau international, ce indépendamment du caractère positif ou négatif, favorable ou défavorable de ces préoccupations. C’est une préoccupation positive de la part de ceux qui croient en la Résistance, la soutiennent, misent sur elle, placent leurs espoirs en elle, voient l’avenir en elle, et considèrent qu’il s’agit d’une source de fierté et de puissance pour eux. C’est une préoccupation négative de la part de ceux qui la traitent comme un ennemi et la considèrent comme une menace pour leurs projets d’expansion, d’occupation, d’hégémonie et de domination. Il est tout à fait naturel qu’une Résistance ayant accompli de telles choses suscite toutes ces préoccupations, car elle n’est pas négligeable. De même, du fait de l’importance de sa présence, de son action et de son influence, elle est toujours prise pour cible, comme nous le disions il y a quelques nuits : elle est toujours prise pour cible, et à tous les niveaux, de manière à être éliminée, écrasée, anéantie et exterminée. Elle est attaquée sur tous les plans, que ce soit sur les plans militaire, de la sécurité, de l’existence, aux niveaux politique, moral, psychologique, économique, social, culturel, etc….

Certaines des mesures ou des décisions prises à cet effet, et dont nous allons traiter ce soir, peuvent parfois ne pas avoir d’autres conséquences que des influences d’ordre moral ou psychologique.

Eh bien, il est naturel que cette Résistance présente, active et efficace soit perpétuellement ciblée.

A partir de ces considérations, je voudrais entrer dans le vif du sujet, ce sujet qui s’impose à moi ce soir. Naturellement, j’avais initialement prévu d’évoquer d’autres questions. Cependant, après l’annonce selon laquelle l’Union Européenne a pris la décision de mettre ce qu’ils ont eux-mêmes désigné comme « l’aile militaire » du Hezbollah sur la liste des organisations terroristes ou à le classer comme une organisation terroriste, il est devenu impossible d’aborder tout autre sujet. Quoi qu’il en soit, ce que je dirai ce soir aborde quelques-uns des concepts dont je voulais parler ce soir, durant cette nuit bénie du mois sacré de Ramadan.

Cette décision a été annoncée dans les médias, c’est ainsi qu’elle est connue. Aucune déclaration officielle n’a été faite jusqu’à présent, qui expliquerait précisément ce qu’est cette décision, ce que sont ses bases, ses motifs, ses preuves et sa logique. Jusqu’à présent, il n’y a que de simples prévisions à ce sujet, des analyses et des suppositions. Comme d’habitude, nous allons aborder ce nouveau développement selon un plan ordonné en plusieurs points.

Premièrement : Conformément à nos habitudes au sein de la Résistance, et sur la base de notre éthique et de nos usages, nous devons remercier tous les présidents et les directions politiques et religieuses, les personnalités, les côtés, les partis et les forces qui se sont opposé à cette décision et l’ont condamnée. De telles prises de positions ont été nombreuses au Liban, et nous allons voir et entendre beaucoup de déclarations louables de ce genre dans les jours à venir, des prises de position patriotes et sincères. En fait, il était naturel et logique que ces personnalités prennent de telles positions et condamnent cette décision, et ce qui était attendu d’elles et logique de leur part, d’autant plus que beaucoup de ces dirigeants se tenaient à nos côtés en des jours similaires à ceux-ci, pendant la Guerre de juillet [2006], alors que nous étions agressés, bombardés, et menacés d’être écrasés. En 2006, ils avaient choisi d’être avec nous et ont partagé notre position nationale [malgré la gravité de la situation]. Alors [aujourd’hui], en comparaison, leur prise de position face à ce qui n’est que quelques lignes sur un morceau de papier – et qui a évidemment une importance dont je vais parler maintenant – était tout à fait naturelle et prévisible.

Deuxièmement : En toute franchise, nous au Hezbollah n’avons pas été surpris par cette décision. Nous nous y attendions depuis longtemps. Ce qui est surprenant est que cela ait pris tant de temps, car une telle position de l’UE était activement demandée depuis longtemps.

L’Europe sacrifie ses intérêts et sa souveraineté pour complaire à Israël

Troisièmement : Les Israéliens ont parlé en toute clarté – et ici je n’ai pas besoin d’analyser ou de faire des prévisions en détail, car tous ceux qui les ont écoutés hier et avant-hier, et qui les écouteront demain et le jour suivant, peuvent l’entendre : les Israéliens eux-mêmes ont affirmé que cette décision est le résultat de leurs efforts « diplomatiques ». Gardez le terme « diplomatique » entre guillemets : depuis des jours, Netanyahou malmenait véritablement les Européens et les intimidait, il les insultait parce qu’ils n’avaient pas encore pris et publié une telle décision. C’est ce qu’ils appellent des « efforts diplomatiques » ! Il est clair que les Israéliens ont considéré cette décision comme une victoire pour eux et qu’ils s’en réjouissent énormément. Ici, entre parenthèses, je voudrais conseiller à certains des Libanais qui voudraient eux aussi exprimer leur joie [l’opposition du 14 mars] face à cette décision de cacher leur joie de sorte qu’on ne les voie pas se réjouir en même temps que Netanyahou et pour les mêmes raisons. Les Israéliens avaient toutefois plus d’attentes et leurs efforts visaient à faire considérer le Hezbollah dans son ensemble comme terroriste. Cependant, l’innovation consistant à dissocier l’aile militaire de l’aile politique a été introduite par les Anglais. Ils trouvent généralement de telles issues de sortie. Le cours des événements et les données confirment qu’Israël et avec eux les Etats-Unis avaient déployé de grands efforts et exercé une pression énorme sur les États membres de l’UE pour qu’ils prennent une telle position. Il n’est donc nul besoin de faire des enquêtes ou de récolter beaucoup de preuves pour prouver que les Israéliens se tiennent derrière cette décision, en premier lieu. Ce sont eux qui le disent, ce sont eux qui s’expriment ainsi.

Maintenant, les Américains sont avec eux à 100%, c’est clair. Certains des Européens étaient également enthousiasmés par une telle décision, et suite aux développements dans la région, certains des régimes Arabes sont eux aussi entrés dans la danse et ont poussé dans cette direction. Tout cela apparaîtra clairement dans l’avenir. Cependant, à coup sûr, la forme, le contenu, le contexte et le motif de cette décision sont israéliens et servent les intérêts d’Israël.

Quatrièmement : Le cours des discussions au sein de l’UE, les consultations et les contacts qui se tenaient depuis des mois et des années confirment également – ce sont là les preuves amenant à la conclusion que je vais faire – que l’Europe a été forcée de prendre cette décision, elle ne vient pas d’elle. L’Europe y a été contrainte sans être elle-même persuadée ou convaincue de sa pertinence. Et de fait, c’est encore pire. Parfois, un groupe de pays est convaincu et donc prend une décision issue de ses certitudes. On pourrait ensuite dire qu’ils se sont trompés ou ont été induits en erreur. Mais ce qui est bien pire (qu’une erreur), c’est que 28 pays aient été forcés, contraints de prendre cette décision – alors même que certains de ces pays se considèrent comme fondateurs, essentiels dans le monde –, ils y ont été contraints par les administrations américaine et israélienne. La preuve en est que lorsque cette question était soulevée, ils ne parvenaient jamais à aucun résultat. Pourquoi donc ?

S’il y avait une logique, s’il y avait des preuves, des arguments, tout élément sur lequel se basent normalement de telles décisions d’après leurs lois, la décision n’aurait pas nécessité des années, ni même des mois pour être prise. Mais cela démontre en fait que parmi l’Union européenne, il y avait des Etats qui considéraient qu’une telle décision ne reposerait sur aucune preuve et serait illogique et illégale, mais qu’ils se sont finalement soumis aux pressions et aux menaces exercées contre eux.

Nous sommes là face à une Union européenne qui se soumet, cède et se couche devant la volonté américaine et israélienne. C’est pourquoi je n’ai jamais senti à un seul instant – ce qui est peut-être également votre cas – que cette décision soit une décision européenne indépendante. Elle a bien plutôt été dictée aux Européens.

Peut-être que certains pays étaient d’accord et convaincus, mais de toute manière, ces pays sont toujours en harmonie avec le projet américano-israélien – les britanniques par exemple.

En outre, la décision de classer la Résistance comme un groupe terroriste ne correspond pas aux valeurs et aux principes dont se réclame l’Europe, pas plus qu’elle n’est en accord avec ses intérêts.

Eh bien, laissons les valeurs et les principes de côté. Si nous prenons seulement les intérêts en considération, il est clair que certains ont voulu précipiter les Etats européens dans une lutte qui sert leurs intérêts et non les intérêts des Européens. C’est Israël qui y a précipité l’UE et qui la manipule.

Quel intérêt les Etats européens peuvent obtenir en s’opposant à une Résistance qui a une grande influence au Liban et dans la région et est très largement appuyée sur la scène arabe et islamique ? Quel est l’ intérêt des Européens ?

Quel est l’intérêt de ces Etats européens qui ont voté pour une position ou une décision de ce genre ?

Quant à la question des principes, des valeurs et des lois (des faits) sur lesquels l’Europe s’est appuyée pour prendre une telle décision, personne ne nous a parlé de quoi que ce soit de ce genre jusqu’à présent. Il y a des analyses à ce sujet, au Liban, dans la région, etc. Nous formulons des hypothèses, vous pouvez émettre des hypothèses. On évoque tantôt une certaine opération à l’étranger [attentats en Argentine ou en Bulgarie dans lequel le Hezbollah a nié toute implication], tantôt l’intervention du Hezbollah en Syrie, ou telle ou telle autre chose. Qu’ils nous dévoilent donc leurs arguments, leurs preuves, les éléments à charge de sorte que nous puissions débattre avec eux.

Ce soir, je ne veux pas prendre le temps de discuter des hypothèses, car de nombreuses hypothèses sont évoquées. Attendons quelque temps. Il a été dit que dans les jours à venir, la déclaration officielle sera émise, nous verrons alors. Nous verrons si cette déclaration contient des preuves, des arguments, des éléments consistants. A la lumière de cette déclaration, des preuves et de la consistance qu’elle présentera, nous pourrons voir si cette décision est bien en accord avec leurs valeurs et leurs principes ou non.

Quoi qu’il en soit, l’histoire moderne au moins confirme que les prises de position de l’UE ne dépendent pas de valeurs ou de principes. La preuve en est : Pourquoi (vous européens) n’avez-vous pas classé Israël comme un Etat terroriste et ne l’avez-vous pas placé sur la liste des organisations terroristes ? Pourquoi ne mettez-vous pas « l’aile militaire » d’Israël (l’armée israélienne) sur la liste des organisations terroriste alors que vous Européens reconnaissez qu’Israël occupe actuellement des territoires arabes en Cisjordanie et dans le Golan ? Vous aviez également préparé un projet de loi concernant les colonies en Cisjordanie et l’importation des produits des colons, et d’autres questions similaires. Alors que vous reconnaissez que l’armée israélienne occupe des territoires et qu’Israël n’applique pas les résolutions internationales depuis des décennies. Le monde entier est témoin de cela, il n’est pas même nécessaire de faire d’enquête. On a vu sur les écrans de télévision les massacres israéliens à Jénine, en Cisjordanie, dans la Bande de Gaza et au Liban en avril 1996 et en juillet 2006. Eh bien, ceux qui tuent, commettent des massacres, occupent les territoires d’autrui, déplacent un peuple entier de son territoire, empêchent tout un peuple de retourner dans sa patrie et dans ses maisons, et confisquent leurs propriétés, ne doivent-ils pas être caractérisés comme une « aile militaire » terroriste, comme un Etat terroriste ?

Il est donc bien clair que cette prise de position n’est pas dictée par des valeurs et des principes, mais bien plutôt par des intérêts et des pressions. Oui, des intérêts et des pressions.

Un vain acte de guerre psychologique

Eh bien, c’est là notre évaluation de la position européenne. Parlons maintenant un peu de l’importance de cette décision, de son impact et de ses répercussions, de ses objectifs, et, par conséquent, de la manière dont nous allons réagir.

Premièrement, la valeur de cette décision est avant tout morale. C’est pourquoi j’ai commencé par parler de la Résistance comme étant ciblée non seulement aux niveaux sécuritaire et militaire, mais aussi sur les plans politique et moral.

Oui, sa valeur est morale, politique et psychologique. Qu’est-ce que ça veut dire ?

Bien entendu, nous n’acceptons pas cette catégorisation (« aile militaire » / « aile politique »). Il est clair que c’est la Résistance qui est visée. Ils disent que la Résistance libanaise est une organisation terroriste. Voilà ce que ça signifie.

Eh bien, il y avait – et il y a toujours – dans ce pays des combattants qui ont fait face à l’occupation israélienne qui s’est étendue à presque la moitié du Liban, qui ont combattu cette occupation. Ils ont combattu sincèrement et loyalement. Ils ont subi maintes souffrances et de graves conséquences. Beaucoup d’entre eux sont tombés en martyrs. Beaucoup d’entre eux ont été blessés. Des milliers d’entre eux ont été emprisonnés dans des centres de détention et des prisons et y ont passé toute leur jeunesse. Ils sont parvenus à restituer la terre à ses propriétaires, la dignité à ce peuple et la souveraineté à ce pays. Jusqu’à ce jour, ils portent les armes pour défendre  leur pays, leur peuple, leur souveraineté et leur dignité, et repousser tout ennemi, tout agresseur et tout envahisseur.

Et vous (Européens) venez à ces gens-là, qui sont les fils de ce peuple et qui sont soutenus par leurs familles et leur peuple, et vous dites que ce sont des terroristes.  C’est une (grave) insulte. C’est une (grave) insulte. C’est une très mauvaise action à l’encontre des combattants qui sont accusés de terrorisme, de leur peuple qui sont une partie d’entre eux et qui les soutiennent, de leur pays et aussi de leurs gouvernements – alors que vous prétendez que vous respectez les gouvernements. Ces gouvernements successifs qui soutenaient la Résistance par des déclarations et dans diverses conditions, dont la plus récente est la formule Armée-Peuple-Résistance.

Donc, c’est une insulte contre le Liban, contre le gouvernement libanais et contre le peuple libanais, et pas seulement contre les combattants de la Résistance.

Eh bien, nous considérons cela comme une insulte. Cependant, soyons clairs. Ici, je vous dis à tous & à toutes : cette insulte ne nuira pas à notre moral, pour ce qui concerne la dimension morale de cette décision. Cette insulte ne saurait nuire en aucun cas à notre force et à notre détermination. Depuis plus de trente ans, ces combattants ont subi des préjudices. Ils ont été accusés et placés sur les listes des organisations terroristes des États-Unis, du Canada, des Pays-Bas, etc. C’est un sacrifice naturel que de subir des préjudices lorsqu’on défend son pays, son peuple, sa dignité, sa souveraineté et son honneur, de même que c’est un sacrifice naturel que d’être tué ou d’avoir un être cher tué, d’être blessé, d’avoir sa maison démolie, d’être déplacé de sa maison, ou d’avoir ses maisons, ses propriétés et ses champs détruits. Telles sont les conséquences prévisibles pour quiconque emprunte cette voie, et une partie de ces conséquences est d’être accusé et insulté. Cela existe depuis que cette Résistance est apparue. Ainsi, je considère que cette insulte ne va absolument pas nuire au moral des combattants de la Résistance. En vérité, en se soumettant à la volonté des Américains et des Israéliens, ces pays européens  se sont insultés et causés du tort à eux-mêmes : ils ont insulté leurs principes, leurs intérêts et leur souveraineté bien plus qu’ils n’ont insulté la Résistance. Voilà le premier point, en ce qui concerne la dimension morale de la question.

Une décision qui encourage Israël à attaquer le Liban

Deuxièmement, cette décision est dangereuse du point de vue légal. De quel point de vue est-elle dangereuse ? Ces États doivent prendre conscience, et leurs ambassades au Liban également – ils suivent forcément l’affaire d’une façon ou d’une autre – qu’ils accordent à Israël une couverture légale pour toute agression contre le Liban. Pourquoi ? Parce que grâce à cette décision Israël peut prétendre mener une guerre contre le terrorisme. Ils peuvent dire « Nous menons une guerre contre un groupe terroriste. Nous bombardons des positions terroristes et détruisons des organisations terroristes. » Par conséquent, et il faut être très précis, ces Etats se font eux-mêmes pleinement complices de la responsabilité de toute agression israélienne contre le Liban ou contre la Résistance ou contre n’importe quelle cible de la Résistance au Liban. L’Europe sera donc pleinement complice de toute agression, car elle a offert une couverture à Israël – même si les Israéliens n’ont pas besoin de cette couverture. Ils lui rendent un service bénévole, gratuit. Israël n’a pas besoin de cette couverture, mais ils lui offrent cette couverture.

Sur ce deuxième point, je tiens également à dire que le fait que les Etats membres de l’UE offrent maintenant une couverture légale à Israël ne va aucunement nuire à notre détermination. Nous resterons tout aussi déterminés car toutes les guerres précédentes qui furent menées dans le passé le furent avec une telle couverture, d’une manière ou d’une autre – par le silence, par la couverture, par le soutien, etc. Dans tous les cas, en ce qui nous concerne, puisque nous sommes maintenant dans les jours de juillet, vous vous souvenez très bien que [durant la guerre de juillet 2006], alors que nous résistions ensemble, chacun étant vigilants à son poste – militaire, politique ou social –, il n’y avait pas seulement l’Europe avec Israël, mais bien plutôt 90% du monde était avec Israël. Néanmoins, ils n’ont pu vaincre le Liban, ni la Résistance au Liban, ni le peuple libanais.

Le Hezbollah n’a d’argent, d’investissements ou de biens nulle part

Troisièmement : On pourrait dire que cette position européenne a ses conséquences et ses répercussion et que bientôt ils vont confisquer l’argent de ce qu’ils appellent « l’aile militaire » du Hezbollah, confisquer leurs propriétés et l’argent de leurs comptes en banque ; ils ne vont plus leur accorder de visas ou leur permettre de participer à des conférences, etc.

A ce sujet, les blagues qui ont circulé ces derniers jours sur les réseaux sociaux sont assez éloquentes : « Ah, wallah, ça craint. Cette année, on va pas pouvoir passer nos vacances d’été en Sardaigne ni aller prendre l’air je ne sais où ». Il n’y a rien de tel. Nous sommes un groupe patriote jusque dans nos vacances, et nous prenons l’air du Liban, l’air national, soit dans le sud ou dans la Bekaa ou au mont Liban. Nous n’avons pas besoin de vos visas.

Ensuite, pour l’argent, nous n’en avons pas. Nous n’avons pas le moindre sou dans les banques européennes ou dans n’importe quelle banque du monde. Même au Liban, nous ne sommes pas en mesure de mettre notre argent dans les banques, car il y a crainte des Américains. Nous n’avons pas d’argent, ni en tant que parti, ni en tant que responsables, ni en tant que combattants et résistants. Nous n’avons pas d’argent.

Alors quelles sont les répercussions de cette décision de ce point de vue ? Il faut l’expliquer. Certaines personnes ont parlé d’un siège matériel, économique et financier du Hezbollah, etc. Il n’y a rien de tel.

Quoi qu’il en soit, nous avons une certitude depuis longtemps, et cette certitude se confirme jour après jour : si vous voulez vous opposer à Israël, au projet d’Israël et à l’avidité d’Israël, vous – en tant que Résistance – ne pouvez pas avoir le moindre projet économique dans le monde. Vous ne pouvez déposer d’argent dans aucune banque du monde – au cas où vous possédez de l’argent – ni posséder les moindres biens (où que ce soit). Car ce monde qui soutient Israël sera un jour à même de confisquer cet argent.

Quoi qu’il en soit, à cette occasion, je reviens à la question du Soutien à la Résistance qui concerne aussi le soutien financier, et je tiens à vous confirmer que nous n’avons pas de projets économiques ou d’investissement, ni au Liban ni à l’étranger. Oui, nous avons des projets de service (caritatifs et non lucratifs), mais nous n’avons pas de projets qui rapportent des bénéfices et de l’argent. Je vais même faire usage de cette occasion pour dire aux Libanais (car des confusions ont eu lieu par le passé) que si quelqu’un vous dit qu’il a un projet commercial dans lequel il a investi un capital et vous demande d’y participer en affirmant que ses gains sont pour le Hezbollah ou que le Hezbollah en a une part, vous pouvez être sûrs que que c’est est un menteur. Je ne peux pas être plus clair que cela. C’est un menteur et un falsificateur.

Nous n’avons pas de projet commercial ou d’investissement, pas de projet économique, que ce soit au Liban ou à l’étranger.

Nous avons un peu d’argent qui nous vient de vous et de braves gens à travers le monde (Iran, Irak, Syrie), et de vous (peuple Libanais). Nous nous battons et affrontons notre ennemi dans la mesure des moyens conférés par cet argent, mais surtout via les moyens conférés par notre détermination et notre foi.

En conclusion, cette décision de l’UE n’a pas de conséquences ou de répercussions sur ce plan.

Quatrièmement : Nous voulons examiner l’influence de la décision sur le Liban en tant que pays, en tant qu’État, en tant que gouvernement et en tant qu’économie. Hier, les délégations européennes au Liban ont tenté de réduire l’influence de la décision en disant que le soutien au Liban se poursuivrait, que l’aide financière se poursuivrait, ainsi que l’intérêt de l’Europe dans la stabilité du Liban. Nous verrons bien. Sur ce point, j’invite tout le monde à réfléchie et à ouvrir les yeux. Nous ne pouvons pas dire qu’il n’y a aucune conséquence, mais en même temps, nous ne devons pas non plus exagérer le problème (en prétendant que c’est une catastrophe). Depuis plusieurs jours maintenant certains de nos « chers » membres du bloc du 14 Mars (adversaires irréductibles du Hezbollah) ont exagéré l’impact de la décision sur le Liban d’une manière remarquable, extraordinaire. Les Européens disent qu’ils vont continuer à soutenir le Liban sur le plan financier, pour la stabilité politique, en ajoutant qu’ils veulent un gouvernement fonctionnel et qu’ils n’opposeront de veto à personne, pendant que ces membres du 14 mars s’écrient que « le pays est perdu et ruiné à cause de vous ». Il s’agit d’une exploitation très inopportune de la décision européenne.

Quoi qu’il en soit, en ce qui concerne l’influence de la décision européenne sur le Liban en tant qu’État et en tant qu’économie, disons que cela nécessite un examen, une réflexion, une enquête. C’est bien entendu la responsabilité de chacun (de mener cette analyse). A la lumière de cet examen, nous verrons quelle est l’attitude et quelles sont les mesures à prendre.

J’ai encore deux mots à dire, l’un à l’Union européenne et l’autre à l’intérieur (le Liban).

La décision de l’UE ne sert qu’à révéler sa servilité

Je dis à l’Union européenne : généralement, chaque décision a un but. L’objectif de la décision que vous avez prise est clair. Son objectif est de nous soumettre, de nous pousser au recul, à la retraite, à l’hésitation, à l’inquiétude et à la peur. Ici, je vous dis : vous n’obtiendrez de cette décision que l’échec et la désillusion. Vous ne gagnerez rien d’autre. Illusionné et ignorant est celui qui croit que la Résistance qui a été confrontée en ces jours-ci (en juillet 2006) à la plus forte armée de la région durant 33 jours, tandis que le sang coulait à flots, puisse être soumis par une telle décision pathétique. Celui qui croit cela est un ignorant qui s’illusionne.

Cette décision ne peut atteindre aucun de ses objectifs. C’est pourquoi nous les appelons à revenir de cette erreur. Nous n’encourageons personne à poursuivre dans l’erreur. Les responsables au Liban appellent à reconsidérer cette décision. C’est très bien. Nous les appelons nous aussi à revenir de cette erreur, car elle ne les mènera nulle part.

Quoi qu’il en soit, notre position vis-à-vis de cette décision est celle que nous avons exprimée le 25 mai 2000. Ici, je vais répéter ce que j’ai dit en recourant à ce proverbe familier de notre dialecte : « Faites infuser votre décision dans l’eau et buvez-la. » [Fumez-la dans votre pipe.]

Le Hezbollah continuera à être un acteur majeur de la vie politique du Liban

Ce que je veux dire à destination de la situation interne libanaise est ceci : au cours des deux derniers jours, nous avons lu et entendu des déclarations, des analyses et des prises de positions de certaines forces politiques du bloc adverse (14 mars). J’ai déjà appelé il y a quelques jours à l’apaisement et à ne pas entrer dans des disputes. Par conséquent, je vais rester modéré, et je n’entrerai pas dans la polémique. Ainsi, je ne ferai aucun commentaire sur le contenu de leurs paroles, leurs causes ou leurs répercussions.

Je veux seulement dire à ces partis : vous ne parviendrez pas à exploiter cette décision pour parvenir à des fins politiques sur la scène libanaise. Qu’aucun d’entre vous ne pense qu’il a la possibilité de nous isoler ou de nous assiéger. Imaginez qu’hier, certains disaient que la décision affirme que le gouvernement doit être formé sans le Hezbollah. Alors que les Européens eux-mêmes disent qu’ils n’ont pas de problème de voir le Hezbollah participer au gouvernement ! Vous voyez, ils deviennent plus royalistes que le roi ! C’est ainsi que les choses se passent au Liban. Ils sont plus royalistes que le roi. Oui, ils assument une déclaration que l’Europe elle-même n’a pas assumé.

Ici, je leur dis: Non à l’exploitation interne. L’ère suivant la décision de l’UE est la même que l’ère précédant la décision de l’UE. Sur le plan interne, l’équation est toujours la même. La taille des forces est connue, et leur composition est connue, donc rien ne changera.

Enfin, je ne vais pas prendre beaucoup de votre temps. Il s’agit après tout d’un dîner de rupture de jeûne et les gens veulent retourner dans leurs foyers. Cependant, je tiens à faire une petite plaisanterie. Je pensais faire cette suggestion à mes frères puisqu’il est logique que le gouvernement ne sera pas formé sans le Hezbollah. Ce n’est pas parce que nous sommes avides de participer au gouvernement. Ce n’est pas du tout le cas. Cela est vrai pour des raisons que je n’ai pas le temps d’expliquer maintenant. Toutefois, en plaisantant, je dirais – même si je suis en désaccord avec une telle catégorisation – que je propose que nos ministres dans le gouvernement libanais à venir soient issus de « l’aile militaire » du Hezbollah ! Par exemple. Ce sera pratique et utile aussi !

Je vous dis donc de ne pas miser sur cette décision. Ne misez pas sur son exploitation dans la formule libanaise interne. Cela ne vous conduira nulle part. Vous ne feriez que perpétrer une nouvelle erreur, une nouvelle méprise à ajouter à vos erreurs et à vos mauvais calculs politiques passés que je n’ai pas besoin de rappeler.

Les considérations nationales sont des considérations différentes, et c’est pourquoi les gens sont appelés à se rencontrer à nouveau et à parler ensemble, comme je l’ai dit lors de la rencontre précédente, à la recherche d’un moyen de former un gouvernement politique qui soit capable de protéger le Liban et de le développer. Mon frère ! Si tu ne veux pas régler les problèmes internes du Liban, protège au moins le Liban qui se trouve dans l’œil des cyclones qui font rage autour de nous, dans plus d’un pays arabe et dans toute la région. C’est la responsabilité de tous les Libanais. Par conséquent, il ne faut plus perdre de temps. Qu’on ne vienne pas essayer d’isoler l’autre, de provoquer l’autre, ou d’exploiter une décision issue de l’étranger.

Mesdames, mes sœurs ! La force de cette Résistance vient de sa foi en Dieu le Tout-Puissant. La force de cette Résistance vient de la foi en Dieu le Tout-Puissant. La force de cette Résistance vient de sa foi en la justice de sa cause, et du soutien (l’étreinte) de son peuple. La force de cette Résistance est due au fait que ses combattants sont prêts en permanence à sacrifier leur vie, leurs biens et tout ce qui leur est précieux, sans limites, en maintenant le cap de sa voie droite. Ainsi, cette résistance a pu se maintenir, persévérer et remporter la victoire, et c’est pourquoi elle va encore persévérer et remporter la victoire (finale) si Dieu le veut.

Encore une fois, je vous remercie pour votre présence. Je demande à Dieu le Glorieux et le Très-Haut de faire de ces jours et de ces nuits des moments bénis pour vous.

Que la paix de Dieu soit sur vous, ainsi que Sa miséricorde et Sa Grâce.

***

Hassan Nasrallah sur la lutte contre le terrorisme : la France et l’UE sont de grands hypocrites

Interview du Secrétaire Général du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, le 3 janvier 2018, par la chaîne Al-Mayadeen.

Extrait traduit en soutien au Centre Zahra.

Vidéo : https://www.dailymotion.com/video/x7to1kc

Source : Al-Mayadeen

Transcription : 

[…] Journaliste : Y a-t-il eu de telles tentatives d’entrer en relation avec vous (le Hezbollah) de la part de l’administration Trump ?

Hassan Nasrallah : Nous avons catégoriquement rejeté toutes les propositions de coopération des Etats-Unis (de la part des administrations Bush et Obama).

Journaliste : Et de la part de l’administration Trump en particulier, y a-t-il eu des tentatives (de rapprochement) ?

Hassan Nasrallah : Non, je ne crois pas. Pour être précis, la dernière tentative a eu lieu après l’élection de Trump, mais avant sa prise de fonction.

Journaliste : Après les élections.

Hassan Nasrallah : Il y a eu de telles tentatives avant, l’année d’avant et durant les années précédentes, mais la dernière tentative a eu lieu après l’élection de Trump mais avant qu’il prenne ses fonctions.

Journaliste : Durant cette dernière tentative, ont-ils répété les mêmes demandes (que sous Bush : aidez-nous face à Al-Qaïda, abandonnez la Palestine et on vous retirera de la liste des organisations terroristes, on vous donnera le pouvoir au Liban et beaucoup d’argent) ?

Hassan Nasrallah : Non, les détails n’ont pas été abordés cette fois-ci. C’est avec Dick Cheney (que des propositions explicites ont été faites pour rallier le Hezbollah suite au 11 septembre).

Journaliste : Quelle était la raison de cette dernière tentative ?

Hassan Nasrallah : Dans leur dernière tentative, ils ont dit qu’ils voulaient s’asseoir avec nous et discuter, et qu’on pouvait s’entraider. Ils voulaient œuvrer sur la même idée ancienne de l’ennemi commun, selon laquelle Daech et les forces takfiries seraient notre ennemi commun.

Bien sûr, dans notre réponse (succincte), nous leur avons dit que Daech n’est pas notre ennemi commun, mais que c’est un ennemi pour nous (seulement). Daech est l’ami et l’allié des Etats-Unis, et Trump (lui-même) a déclaré pendant une année que c’est Obama et Clinton qui avaient créé Daech.

Journaliste : Eminent Sayed, on parle actuellement de pays européens qui ont essayé d’entrer en contact avec vous. Il se dit que ces discussions ont été couronnées de succès, que vous avez reçu des délégations de pays européens pour les aider à combattre le terrorisme, qu’ils veulent certains noms (de leurs ressortissants ayant rejoint Daech), etc.

Hassan Nasrallah : C’est vrai.

Journaliste : Pouvez-vous nous dire quels sont ces pays ?

Hassan Nasrallah : Non, ce ne serait pas correct, car il a été convenu de ne pas le révéler publiquement. Donc je ne peux pas le divulguer. Mais il s’agit de plusieurs pays d’Europe (de l’Ouest). Et tu sais que l’Union européenne a placé l’aile militaire (du Hezbollah) sur la liste des organisations terroristes.

Journaliste : C’est exact.

Hassan Nasrallah : Mais du fait des besoins sécuritaires en Europe, ils nous ont contactés (pour obtenir notre aide). Et pour détendre l’atmosphère, je peux te dire que durant l’une des rencontres avec un responsable européen, j’ai envoyé des frères pour le rencontrer. Bien sûr, nous n’avons pas des colonels ou des capitaines comme les armées classiques, nous appelons tous nos commandants « Hajjs »…

Journaliste : Ce responsable parlait français ou allemand ?

Hassan Nasrallah : Pardon ?

Journaliste : Ce responsable parlait français ou allemand ?

Hassan Nasrallah : Il parlait une langue européenne. Et j’ai donc demandé à ces jeunes (commandants du Hezbollah) de déclarer immédiatement à ce responsable, dès le début de la rencontre : « Je suis le Hajj untel, et voici le Hajj untel. Nous appartenons à l’aile militaire du Hezbollah. » Cela pour bien faire comprendre qu’ils n’étaient pas de l’aile politique du Hezbollah, et que ce responsable était donc assis avec des membres d’une organisation que l’Union européenne elle-même désignait comme terroriste, ce afin de confirmer que nous ne sommes pas une organisation terroriste. Au contraire, nous sommes prêts à coopérer même avec vous (les alliés occidentaux de Daech et d’Israël), pour empêcher que des maux frappent n’importe quel peuple du monde, même vos peuples.

Journaliste : Vous avez coopéré avec eux ?

Hassan Nasrallah : Oui, il y a une coopération entre nous.

Journaliste : Avec des pays européens ?

Hassan Nasrallah : Bien sûr, nous parlons (uniquement) d’une coopération sur le plan du renseignement. S’il y a des données ou des informations en notre possession ou entre leurs mains, nous n’avons aucun problème à coopérer là-dessus. […]

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À propos de l'auteur Le Cri des Peuples

« La voix des peuples et de la Résistance, sans le filtre des médias dominants. »[Le Cri des Peuples traduit en Français de nombreux articles de différentes sources, principalement sur la situation géopolitique du Moyen-Orient. C'est une source incontournable pour comprendre ce qui se passe réellement en Palestine, en Syrie, en Irak, en Iran, ainsi qu'en géopolitique internationale.]

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